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Les USA derrière Boko Haram ?

lundi 23-mars-2015

Il est toujours un peu niais de sombrer dans le
complotisme les complots n’expliquant jamais tout. Pourtant… À en croire cet
article issu du site Investig’Action nous pouvons être en droit de nous
demander ce qu’il se passe exactement aux frontières du Nigéria et comment un
secte telle que Boko Haram a-t-elle pu avoir si longtemps toute latitude pour
perpétrer ses méfaits. Bonne et instructive lecture. Jean-France Martin (CPI).

 

Dans le contexte international morose
actuel le choc violent

entre les deux blocs est aujourd’hui à
l’œuvre tant en Europe de l’Est (crise Ukrainienne) qu’au Moyen Orient (crise
Syrienne et Irakienne) et en Afrique avec la crise dans la Zone Sahélo
Sahélienne (Mali et Centrafrique) et la crise dans le Golfe de Guinée (Nigéria
et Cameroun). 

Dans ce cadre le Golfe de Guinée dont les ressources naturelles sont
convoitées de toutes parts est devenu le champ de bataille où les USA ont
déployé une puissante Armée d’intervention AFRICOM pour la maîtrise des
produits de base nécessaires à leur économie à l’exclusion des pays des BRICS
la Chine notamment. 

Le Nigéria en Afrique de l’Ouest et le Cameroun en Afrique centrale sont ainsi
devenus des verrous à faire sauter pour le contrôle total du Golfe de Guinée
par les USA et de la Zone sahélo sahélienne par la France. 

En effet la puissance économique du Nigéria ainsi que les ressources
pétrolières du Golfe de Guinée et la présence effective de la Chine dans la
zone dérangent les grandes puissances du monde y compris l’Arabie Saoudite et
le Qatar en tant que pays membres de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs
de pétrole). Pour ces deux pays de l’OPEP l’arme de « destruction
massive » contre le Nigéria est la « spéculation à la baisse du prix
du baril du pétrole ». 

De même que le Cameroun qui a connu une diversification géographique de ses
partenaires avec l’augmentation de la part de l’Asie dans les échanges qui est
passée de 9% en 2004 à 16% en 2010 contre 68% à 38% pour l’Union européenne
et qui a enregistré ces trois dernières années un renversement spectaculaire
dans ses rapports avec les bailleurs de fonds. 

C’est ainsi que la Chine est devenue entre 2009 et 2011 le principal bailleur
de fonds du Cameroun avec 34% en moyenne du total loin devant la France qui
vient en seconde position avec 17%. 

Le Nigéria et devenu récemment la première puissance économique de l’Afrique
et le pivot central de l’intégration ouest africaine dans le cadre de la CEDEAO
(Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest). Le Cameroun est la
première puissance économique de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique
Centrale (CEMAC) et le pivot de l’intégration des Etats du Centre dans le
cadre de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique
centrale). 

En outre le Cameroun bénéficie d’une position géographique qui lui fait
assurer un rôle de jonction entre le Nigeria et l’Afrique centrale dans le positionnement
géostratégique des grandes puissances autour du Golfe de Guinée. 

Tous ces deux pays sont la cible directe de BOKO Haram qui se réclame de l’Etat
Islamique et qui menace leur intégrité territoriale dans le but évident d’entrainer
leur effondrement économique et leur partition en micro Etats. 

En ciblant le Cameroun en plus du Nigéria sans aucune raison politique Boko
Haram s’avère donc être le cheval de Troie de l’offensive franco-américaine
pour parachever leur contrôle stratégique dans la zone sahélo sahélienne et
dans le Golfe de Guinée. 

Boko haram ne contrôlant aucune zone pétrolifère et évoluant dans la partie
la plus défavorisée du Nigéria étonne par sa puissante armée et sa puissance
de feu contre lesquelles l’Etat de la première puissance économique et de la
plus puissante armée de la CEDEAO peine à faire face. 

Ce paradoxe est présenté dans l’opinion internationale comme étant le résultat
d’une politique désastreuse de l’Etat dans sa partie Nord et par la corruption
qui le gangrène et rend son armée impotente. 

Cependant l’on peut se demander comment le Nigéria a-t-il pu se hisser à la
première place de l’économie du continent et ses nationaux avoir le contrôle
de leur économie si la corruption y était relativement plus développée que
dans les autres pays d’Afrique ? 

Ne nous a-t-on pas toujours dit que la corruption est l’élément explicatif de
notre retard économique ? 

De même l’inefficacité de l’Armée nigériane tient aussi en grande partie de
l’épée de Damoclès que la Cour pénale Internationale(CPI) tient au-dessus des
têtes des autorités gouvernementales et de l’armée avec la procédure
judiciaire qu’elle a entamée pour enquêter sur des allégations de « crimes
de guerre » et de « crimes contre l’humanité » qui seraient
commis dans la lutte contre Boko Haram. 

En outre l’incapacité du pouvoir et de l’opposition à se retrouver avec l’appui
des organisations de la société civile pour mettre en place un large front de
défense de l’intégrité de leur territoire et de la sécurité de leurs citoyens
n’a pas manqué de jouer sur le moral des troupes qui ne sentent pas derrière
elles le soutien de leur peuple dans cette épreuve. 

Au contraire les préoccupations électoralistes qui divisent les forces vives
de la Nation l’emportent sur le sursaut national salvateur même quand les
observateurs prévoient une crise postélectorale majeure de laquelle l’unité du
Nigéria risque de pâtir. 

C’est dans ce contexte que les USA viennent de jeter le masque en critiquant
sous prétexte du respect nécessaire du calendrier électoral le report des
élections décidé par la Commission Electorale du Nigéria que le principal
parti de l’opposition a repris à son compte en organisant des manifestations de
désapprobation dans les rues. 

Cette position de l’opposition nigériane qui refuse de voir que l’insécurité
au Nord du fait de Boko Haram transforme en vulgaire parodie de la Démocratie
toute tenue des élections avant son éradication totale rappelle tristement
celle de l’opposition du Mali dont les conséquences désastreuses ont rendu
aujourd’hui ce peuple et son armée nationale impuissants devant les
tentatives de matérialisation de la partition du pays. Les USA misent ainsi sur
l’opposition pour la tenue de ces élections dans ce contexte d’insécurité et de
division politique qui menace d’instabilité ce pays et sa sous-région. 

De même après avoir pris la pleine mesure des conséquences de cette crise
post-électorale combinée avec les agressions de Boko Haram qui vont créer les
conditions idéales de partition du Nigéria avec ses répercussions inévitables
sur l’intégrité territoriale du Cameroun la France a anticipé sur cette
situation en perspective. 

C’est la raison pour laquelle elle a actionné le Tchad son « bras armé dans
la Zone sahélo sahélienne pour prendre les devants en occupant militairement
une partie du Nigéria sous prétexte de voler secours à ce peuple meurtri en y
entraînant le Niger au nom de la défense de sa sécurité ! 

Mais le gouvernement du Cameroun qui a très tôt perçu les menaces que fait
peser Boko Haram sur l’intégrité de son territoire n’a pas hésité à s’adresser
à la Russie pour mieux équiper ses forces armées et de défense. 

Les pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale
(CEEAC) dont le Cameroun est l’un des principaux pivots économiques et
militaires viennent de décider d’un soutien de 50 milliards de francs CFA à ce
pays pour mieux faire face alors que les membres de la CEDEAO se signalent par
leur absence totale de solidarité envers le Nigéria. 

Il est vrai que l’unité des forces vives du Cameroun autour de leur
gouvernement et de leurs forces armée et de sécurité a fait cruellement défaut
au Nigéria et sert de prétexte aux Etats de la CEDEAO dont les Chefs s’alignent
derrière les USA sur la question du respect du « calendrier
électoral » comme ils le firent au Mali sans en avoir tiré les
conséquences sur les graves risques de partition de ce pays qu’ils ont ainsi
favorisés. 

Cependant la France ne se suffit pas de son « bras armé » pour s’assurer
une présence durable sur le sol Nigérian sans être mise à l’index. C’est la
raison de son agitation actuelle pour l’envoi d’une force internationale que l’UA
avait refusé lors de son dernier sommet qui a promu le Président Mugabe du
Zimbabwe à sa tête compte tenu de l’expérience de ces types d’intervention en
Afrique et récemment au Mali. L’Union africaine avait préféré une forme
africaine qui devra compter 8 700 hommes issus des pays de la ligne de
front : Cameroun Tchad Nigeria Niger. 

Ainsi avec ce projet Franco-américain c’est tout le rêve qui est investi par
les panafricanistes dans la réalisation de la CEDEAO et de la CEEAC qui risque
de se briser. 

Tous ensemble pour le report des élections au Nigéria la mise en place d’un
Gouvernement de salut national et pour l’annulation des procédures judiciaires
de la CPI pour libérer ce pays de Boko Haram et sauver la CEDEAO et la CEEAC
des peuples ! 

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