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Reconnaissance de l’État Palestinien : des remous qui vont du PS jusqu’au FN…

jeudi 20-novembre-2014

On savait Laurent Fabius ministre des Affaires étrangères favorable à une reconnaissance formelle d’un futur État palestinien. Ne restait plus qu’à en convaincre le Parti socialiste historiquement lié à la mouvance sioniste. Voilà désormais chose faite et ironie de l’histoire officialisée par Benoît Hamon juif d’origine au même titre que l’actuel patron du Quai d’Orsay.
Ainsi tel qu’annoncé sur les ondes de RTL ce jeudi matin le 28 novembre prochain le Parti socialiste devrait proposer à l’Assemblée nationale une « proposition invitant le gouvernement à reconnaître l’État palestinien ». Cela n’aura certes pas force de loi mais devrait au moins lancer un signal fort en direction de l’Élysée et de Matignon d’autant plus “fort” que téléguidé par Laurent Fabius l’un des ministres les plus influents du gouvernement âge et ancienneté obligent.
Mieux il est difficile d’imaginer que cette initiative n’ait pas été prise sans l’aval de François Hollande dont Laurent Fabius à mots couverts résume assez bien la position : « Il y aura un moment – c’est une évidence – reconnaissance de l’État palestinien par la France. (…) La question c’est quand et comment ? Car il faut que cette reconnaissance soit utile aux efforts pour sortir de l’impasse et contribue à un règlement définitif du conflit. » On ne saurait mieux dire…
Sur la question le PS est bien sûr divisé au même titre que l’UMP. Pis le FN mouvement politique où rien n’est jamais simple. Au Parlement il ne dispose que deux députés Gilbert
Collard et Marion Maréchal-Le Pen. Le premier ne votera pas cette résolution symbolique. Logique : ses accointances sionistes de longue date ne sont un secret pour personne. La seconde votera pour un futur État palestinien libéré et souverain. Après au sein des plus hautes instances du premier parti de France – à en croire les résultats des dernières élections européennes – c’est déjà plus compliqué. Louis Alliot vice-président du Front national et compagnon de Marine Le Pen affirme au Figaro à propos de cette résolution : « Je pense que je la voterais. (…) Nous sommes pour la reconnaissance de deux États qui vivent dans la sécurité qui se reconnaissent l’un l’autre. On ne peut pas continuer des négociations avec un État israélien et un État qui finalement n’existe pas pour la communauté internationale il faut donc les reconnaître à charge pour l’État palestinien de reconnaître l’État d’Israël et de lutter contre le terrorisme en son sein ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui. »
Cette position a minima est celle traditionnelle du Front national. Mais ne fait pas forcément consensus. Car si Gilbert Collard fait entendre sa petite voix au sein de l’orchestre lepéniste il y a aussi celle d’Aymeric Chauprade naguère conseiller en géopolitique de Marine Le Pen et depuis désavoué par cette dernière pour avoir publié sur son blog une tribune des plus sionistes – il y appelait à la création d’un « axe entre Israël et l’Occident contre la menace islamiste » – ayant beaucoup fait jaser dans ce mouvement ayant toujours pris soin de tenir à équidistance les belligérants de la région qui nous occupe. Après Marine Le Pen Florian Philippot son fidèle second qui estime qu’il ne s’agissait là que d’une « initiative personnelle ». Si « personnelle » qu’il se murmure dans les plus hautes instances du Front national que Marine Le Pen ne prendrait même plus Aymeric Chauprade au téléphone…
Après quand on va faire son marché sur la blogosphère nationaliste on trouvera de tout et son contraire. Louis Alliot parce que l’un son grand-père était juif serait donc « sioniste ». Marine Le Pen comptant nombre de Juifs parmi ses amis serait encore « vendue » à Israël. Tout cela n’est pas bien sérieux. Et à l’évidence autrement plus complexe que les apparences pourraient le laisser à penser.

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