Ban Ki-Moon Secrétaire général des Nations unies poursuit donc sa visite à Gaza. Avec des réactions mitigées semble-t-il. Ainsi a-t-il tenu à visiter les tunnels de Gaza derniers liens avec le “monde libre” avant de déclarer : « J’ai condamné à plusieurs reprises les tirs de roquettes du Hamas ainsi que l’utilisation des tunnels. Cela n’est pas acceptable. J’ai dit maintes fois que des roquettes qui tuent des civils sont inacceptables. Il faut condamner cela. Personne ne devrait avoir à vivre sous la menace et la peur constante des roquettes et des tunnels. »
Fort bien. Mais si comparaison n’est pas forcément raison comment oser comparer les roquettes artisanales du Hamas n’ayant quasiment tué personne avec le déluge de bombes s’étant abattu sur Gaza ? Quant à ces fameux tunnels de mémoire d’homme on n’a jamais vu un tunnel menacer quiconque… Ce qu’a fort bien résumé Mahmoud Zahar l’un des responsables du Hamas à Gaza : « L’arsenal de l’occupation et les réacteurs nucléaires israéliens sont beaucoup plus dangereux que les tunnels qu’il évoque. » Il est un fait que…
Ces choses rappelées l’honnêteté oblige à dire que Ban Ki-Moon sait faire preuve d’une mesure toute… diplomatique. En visite à Gaza il a ces mots : « Mon cœur est très très lourd. L’ampleur de la destruction que j’ai vue en venant ici dépasse toute description. (…) La désolation est bien plus grande que celle que j’avais déjà constatée en 2009 après l’Opération “Plomb durci”… » Cela ne semble pas avoir convaincu le Hamas qui par la voix de son porte-parole Sami Abu Zuhri déclare : « Ban Ki-Moon a participé à couvrir les massacres israéliens à Rafah. Il doit prendre la responsabilité envers les victimes de l’offensive israélienne. »
Au-delà de ces joutes de langage à fleurets mouchetés la vie politique continue. D’où cet intéressant rapprochement entre Hamas et Hezbollah signe que l’Iran entend reprendre la main dans la région et éviter que la résistance palestinienne ne soit financée que par le seul Qatar. Financement d’autant plus délicat à publiquement assumer sachant que cet Émirat au même titre que l’Arabie saoudite comptent au nombre – ou comptaient difficile à dire tellement cela est de nature fluctuante – à celui des principaux bailleurs de fonds de Daech autrefois plus connu sous le nom d’État islamique en Irak et au Levant.
Et le site i24news de nous révéler : « Si le Hezbollah est un ardent défenseur du régime du président syrien Bachar al-Assad le Hamas soutient les opposants islamiques au régime de mouvance sunnite et est un allié de la Turquie et du Qatar. » Ensuite : « Mais les liens se sont récemment réchauffés suite à la guerre de l’été dernier dans la Bande de Gaza après que le Hamas a affiché son intention d’améliorer ses relations avec l’Iran. Le chef du mouvement chiite Hezbollah Hassan Nasrallah avait exprimé pendant la guerre de Gaza son soutien à la résistance palestinienne. »
Le jeu n’a jamais été aussi ouvert…
