Que se passe-t-il dans la tête de Mahmoud Abbas le président de l’Autorité palestinienne ? Avant « Dôme protecteur » dernière équipée militaire israélienne sur Gaza le Fatah et le Hamas étaient proches de la réconciliation. Sans avoir l’esprit particulièrement tordu il est tout à fait plausible que le déluge de feu ayant plongé ce morceau de Palestine dans le chaos ait pu aussi être l’une des conséquences de cet accord en devenir…
Aujourd’hui à en croire l’agence de presse Wafa « Mahmoud Abbas le Président palestinien menace de mettre fin à son partenariat avec le Hamas en place dans la Bande de Gaza accusant ce mouvement d’empêcher le gouvernement d’y exercer son autorité. » Seulement voilà dans cette Bande de Gaza le Hamas exerce une légitime autorité démocratique ayant emporté haut la main les élections en 2007.
Indubitablement la légitimité populaire à Gaza est donc du côté du peuple. Celle de Mahmoud Abbas ne repose finalement que sur ses sponsors occidentaux ; sa laisse est donc des plus courtes comme ces chiens qu’on emmène promener mais dont on craint qu’ils ne puissent un moment s’égarer ; sa marge de manœuvre est donc des plus courtes. Le Hamas lui doit gérer une situation de guerre situation périlleuse d’un point de vue humain et militaire mais encore plus risquée de celui du politique ne disposant que de peu de cartes en son jeu si ce n’est celles du sang versé par ses combattants.
Bref et même si comparaison n’est pas raison le Hamas c’est un peu le général de Gaulle parti à Londres en 1940 pour ensuite revenir combattre au service de la mère patrie. Et Mahmoud Abbas ? Une sorte de maréchal Pétain tenu de composer avec les autorités d’occupation. Parfois avec brio d’autres fois non au gré des circonstances tout en persistant en une guerre larvée avec un Hamas tenu c’est selon pour allié concurrent adversaire quand ce n’est tout simplement pas ennemi.
Durant la Guerre froide la Pologne a connu pareil sort. Avec un général Wojciech Jaruzelski tenu pour collaborateur de l’Union soviétique alors qu’il ne faisait qu’en amortir les coups négociant en coulisses avec son compatriote Lech Walesa qui lui à l’instar du Hamas assurait la résistance de l’intérieur. Les deux hommes malgré tout ce qui pouvait les séparer ont fini par se réconcilier.
Après la chute du Mur de Berlin certains intellectuels américains ont commencé de théoriser la « fin de l’histoire ». Cette dernière n’en finit plus de leur donner tort. Et d’inlassablement revenir frapper à notre porte.
