Diviser pour mieux régner… L’État hébreu est passé maître en la discipline. Et il ne faut jamais ignorer ou oublier que la dernière offensive israélienne sur Gaza arriva à point nommé au moment où justement les « frères ennemis » palestiniens étaient au bord de la réconciliation…
C’est à cette aune qu’il est des plus intéressants de jauger la récente visite de Louaï Aïssa ambassadeur de Palestine à Alger. L’affaire n’a eu que peu d’échos en France. Pourtant le 23 septembre dernier le quotidien algérien El Moudjahid en a largement donné résonnance. Et nous en revoilà à l’unité du peuple palestinien plus haut évoquée : « Au-delà de tous les prétextes invoqués par Israël l’objectif inavoué de l’agression de la énième agression est de replonger les Palestiniens dans des luttes intestines et de jeter aux calendes grecques l’avènement d’un vrai État palestinien viable et indépendant. »
Et Cherif Jalil auteur de l’article en question de poursuivre : « Ce qui inquiète Israël ce ne sont certainement pas les roquettes lancées par le Hamas mais bien l’unité des Palestiniens… »
Ce vendredi prochain Mahmoud Abbas président de l’Autorité palestinienne devrait prendre la parole devant l’Assemblée générale des Nations unies. Pour de nouvelles éternelles interminables négociations ne débouchant généralement jamais sur le moindre accord concret ?
Cette critique Louaï Aïssa semble la prévenir assurant : « Au cas où la communauté internationale ne prendrait pas ses responsabilités en imposant un agenda daté et précis pour mettre en application ses propres résolutions concernant la question palestinienne les Palestiniens sont en droit “d’utiliser tous les moyens” indispensables à la libération de leur patrie et de leur peuple. »
Droit que le Hamas fait d’ailleurs sien depuis longtemps prenant à la fois le risque de se brouiller avec ses « frères » du Fatah tout en prenant un autre risque autrement plus périlleux celui-là puisque consistant à payer le prix du sang.
Un Hamas qui solidement campé sur ses positions armes à la main n’a jamais refusé une paix juste et équitable contrairement à ce que l’on peut lire dans la majeure partie des médias occidentaux sionistes et/ou affiliés. Ce dans la droite ligne de ce que Yasser Arafat assurait il y a tout juste quarante ans à cette même tribune de l’ONU : « Je suis venu porteur d’un rameau d’olivier et d’un fusil de révolutionnaire. Ne laissez pas tomber le rameau de ma main… »
Cette phrase passée dans la grande histoire n’a jamais été autant d’actualité qu’aujourd’hui. Car même s’il est des plaies tardives à cicatriser dans le navire palestinien promis au naufrage depuis si longtemps tant de gens s’y sont trouvés à bord… Patriotes motivés par tel ou tel engagement politique confessionnel chrétien ou musulman.
Aujourd’hui la même histoire continue. Car depuis 1948 les Palestiniens entendent vivre défendre ou revenir sur cette terre ayant vu naître leurs ancêtres. Qu’on n’aille pas ensuite leur reprocher d’entendre mourir pour elle. C’est dans la nature des choses. Et surtout dans la droite ligne de ce sens de l’honneur bien commun de notre si vieille humanité.
