Si l’on résume plus rien ne va à l’Élysée en matière de politique étrangère surtout. Depuis quelques mois les journalistes se complaisent à comparer François Hollande à son prédécesseur Jacques Chirac raillant son immobilisme et son incapacité à décider.
Il n’empêche qu’en matière de politique étrangère Jacques Chirac fut parfois audacieux rabrouant les policiers israéliens lors d’une visite à Jerusalem et s’opposant à la Seconde guerre du Golfe avec le vacarme diplomatique que l’on sait. Bien sûr il avait été autrement plus discret lors de deux autres équipées internationales autant qu’aventureuses : Première guerre du Golfe en 1990 et bombardements massifs de la très chrétienne Serbie huit ans plus tard.
Nonobstant au plus haut de l’État français les proches collaborateurs hollandais s’inquiètent. Selon Le Figaro du 21 juillet dernier : « Le chef de l’État rompt avec la tradition française qui était si bien exprimée par Jacques Chirac se désoleYann Galut député socialiste du Cher. (…) En cause le premier communiqué de presse de François Hollande au début de l’intervention israélienne à Gaza et le manque de réaction à l’importante offensive de Tsahal du week-end dernier. On a semblé donner carte blanche à l’oppresseur” souligne Alexis Bachelay député socialiste des Hauts-de-Seine. »)
Pire et toujours selon les mêmes sources RazzyHammadi député socialiste de Seine-Saint-Denis et naguère élu « emblématique » de la « diversité » de « regretter despositions changeantes versatiles et inadaptées. »
Et ces derniers de s’inquiéter – ou de faire semblant de s’étonner – qu’il y ait une sorte de « cordon sanitaire » autour de l’extrême droite européenne alors que cette dernière serait persona grata en… Israël ironique retournement de l’histoire…
Bref les élus socialistes français s’interrogent sur cette question éthique et à leurs yeux fondamentale : Pourquoi Marine Le Pen serait infréquentable en France alors qu’on déroulerait le tapis rouge devant Aivgdor Lieberman actuel ministre des Affaires étrangères de l’État hébreu mais anciennement videur de boite de nuit en Moldavie. Iln’y a certes point de sots métiers mais tout de même…
Dans la foulée et toujours selon Le Figaro c’est le grand flou élyséen. Dans un premier temps François Hollande signe un chèque en blanc à Benyamin Nétanyahu : « La première réaction officielle de l’Élysée arrive par voie de communiqué mercredi soir après un entretien téléphonique entre François Hollande et Benyamin Nétanyahu. » Caprice israélien à en croire Le Monde quotidien de référence : « le Premier ministre israélien aurait été agacé par la position exprimée par le gouvernement français quelques heures plus tôt à l’issue du Conseil des ministres. »
Pourquoi ? Tout simplement parce que le porte-parole du Gouvernement Stéphane Le Foll aurait « dénoncé une accélération à la fois des tirs des Palestiniens et de la riposte de la part d’Israël (…) Dans son communiqué le chef de l’État prend clairement parti en exprimant la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza et en condamnant fermementces agressions.Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes lesmesures pour protéger sa population face aux menaces… »
La phrase de trop pour François Hollande ? À l’évidence oui. Ce qui explique le brusque retour de Laurent Fabius sur la scène internationale. Brusque mais tardif sachant que l’hommedispose de marges de manœuvre pour les moins réduites. Surtout lorsque lâché par ses traditionnels alliés Verts et Communistes soutenant généralement la cause palestinienne telle la corde le pendu. Et pis encore sachant que les quelques six millions de Français de confession musulmane d’origine maghrébine et qui votaient autrefois de manière métronomique pour le Parti socialiste commencent à plus accorder leurs suffrages à l’UMP quand ce n’est pas au Front national.
Bref n’est pas le général de Gaulle qui veut. Surtout François Hollande…
