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La mort de Yasser Arafat : à quand la vérité ?

jeudi 3-juillet-2014

 

Les conditions dans lesquelles est mort Yasser Arafat ? À la fois une Arlésienne et un secret de Polichinelle. Arlésienne parce que sujet régulièrement remis sur le tapis près de dix ans après la mort de cette figure tutélaire de l’OLP. Secret de Polichinelle parce que tout le monde sait en coulisses que le « Raïs » a probablement été assassiné par l’État hébreu.

 

Ce mercredi 2 juillet ce n’est donc pas un blog complotiste ou une feuille de chou confidentielle qui revient sur l’affaire mais le très vénérable Figaro. Ce sous la plume du journaliste Georges Malbrunot ancien otage en Irak et qui n’a pas hésité à repartir à Bagdad en tant qu’envoyé spécial ; c’est dire si l’homme ne manque pas de courage.

 

Une page entière donc consacrée au « Père » de tous les Palestiniens quelles que soient leurs actuelles bisbilles. Et à toutes les rumeurs qu’entraîna son subitdécès. Là deux versions s’affrontent. Celle de la France est comment dire fort « diplomatique ». Celle de la Suisse dont les médecins ont été les seuls avec les Français à avoir accès au dossier n’exclut pas la « piste toxicologique » ; comprenez celle de l’empoisonnement.

 

Mais la Suisse n’est pas la France. Hormis ses célèbres banques l’État helvétique ne pèse que peu dans la balance des rapports internationaux alors que la France… Cette France qui en effet à l’époque où Jacques Chirac préside à ses destinées a besoin de se rabibocher avec Ariel Sharon. D’où cette confession recueillie par Georges Malbrunot lâchée par un membre des services de renseignements français : « Quatre personnes savent de quoi est mort Arafat. Le Président de la République Jacques Chirac la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie le patron de la DGSE PierreBrochand et le directeur de Percy [l’hôpital dans lequel Yasser Arafat a rendu l’âme. NDLR]. »

 

Au-delà des supputations de tel ou tel un fait est avéré : la dépouille de Yasser Arafat était à peu près aussi radioactive que la centrale de Tchernobyl. Et le taux de polonium 210 prélevé sur le corps du défunt présentait un taux vingt fois supérieur à celui de monsieur tout le monde. Et Yasser Arafat n’était pas exactement monsieur tout le monde… Or dans la région quelles sont les nations capables de maîtriser une telle substance ? Il y en a deux. L’Iran et… Israël. On ne voit pas très bien les motifs qui auraient pu pousser la premier à commettre pareil meurtre ; la seconde elle n’en manquait pas.

 

Paranoïa ? Évidemment que non. Pour perpétrer pareil forfait il fallait des hommes de l’intérieur ? Israël n’en manque pas. La preuve ? Un indice nous est au moins donné par Georges Malbrunot : après la mort d’Arafat la mallette contenant tous ses médicaments aurait été détruite. Par qui ? « Youssef Abdallah le chef de la Sécurité présidentielle d’après plusieurs dépositions faites devant des juges français. Selon une enquête internationale l’ordre lui en a été donnépar Mohammed Dahlan le chef d’un des services de sécurité palestiniens connu pour ses liens anciens avec le Shin Beth les renseignements intérieurs israéliens » assure le journaliste.

 

Plus intéressant encore cette révélation du même journaliste du Figaro confiée par un ancien de la DGSE : «Immédiatement après l’annonce de la mort d’ArafatMohammed Dahlan en exil aujourd’hui dans le Golfe nous a appelé pour que l’on accorde des visas à certains de ses hommes… » Plausible ? Oui. D’autant plus plausible que Georges Mal Brunot rappelle cet extrait issu d’un livre signé de la plume d’Uri Dan connu en Israël pour ne rien ignorer des alcôves du pouvoir. Il s’agit d’une conversation téléphonique entre George W. Bush et Ariel Sharon. « Sharon déclare à Bush qu’il ne se sent plus tenu par la promesse qu’il lui avait faite en mars 2001. Bush lui répond qu’il faut laisser le destin d’Arafat entre les mains de Dieu. Ce à quoi Sharon rétorque que “parfois Dieu a besoin d’une aide.” »

 

Du côté de l’Élysée les autorités se contentent d’un simple : « Paris sait mais se taira. »

 

Ariel Sharon est parti dans un monde qu’on espère meilleur. Les questions qu’il est légitime de se poser elles demeurent dans l’entre-deux. Monde des mensonges des trahisons et des faux-semblants. Le nôtre malheureusement.

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