En moins d’une semaine depuis l’évacuation forcée des campements des partisans de Mohamed Morsi au Caire l’armée et la police égyptienne ont tué plus de personnes que lors de la révolution de 2011. En cinq jours au moins 928 civils ont été tués dans la répression des sit-in et manifestations organisés par les Frères musulmans. En 2011 entre le « jour de la colère » du 25 janvier qui avait marqué le début de la chute du régime et la démission d’Hosni Moubarak le 11 février 846 civils avaient trouvé la mort selon le bilan établi par Amnesty International (pdf).
Avec un bilan – encore provisoire – de 638 tués lorsque la police a donné l’assaut contre les deux camps des pro-Morsi au Caire la journée du 14 août a été de loin la plus sanglante qu’ait connue l’Egypte . A titre de comparaison 68 personnes avaient été tuées lors du « vendredi de la colère » du 28 janvier 2011 au cœur de la contestation contre Hosni Moubarak .
Contrairement à ce qui s’était passé en 2011 la très grande majorité des victimes civiles ont été tuées au Caire. En 2011 malgré la violente répression des manifestations par la police et les attaques contre les manifestants par les partisans d’Hosni Moubarak place Tahrir moins d’un tiers des personnes tuées l’avaient été dans la capitale. De très nombreuses personnes avaient été tuées dans d’autres grandes villes du pays lors de manifestations ou lors d’attaques contre des bâtiments publics.
Localisation des morts de civils lors de la révolution égyptienne de 2011. 45 autres décès n’ont pas pu être géolocalisés.
Des attaques contre des commissariats ou d’autres admnistrations attribuées par les autorités aux partisans de Morsi ont cependant eu lieu ces derniers jours et l’armée a reçu l’autorisation de tirer pour protéger les bâtiments publics mais les bilans restent encore inconnus.
C’est d’ailleurs l’une des principales différences en termes de bilan entre la révolution de 2011 et les évènements de la semaine écoulée : quasiment trois fois plus de policiers ont été tués au cours des cinq derniers jours que durant les deux principales semaines de la révolution.