Les habitants de Silwan ont mené une lutte populaire contre ces fouilles dont certaines sont faites sous des maisons où vivent des familles et toutes serviront encore à développer la version droitière d’Elad. Les universités israéliennes au service de l’occupation israélienne. Une fois de plus.
Des Palestiniens commémorent le deuxième anniversaire de la tente de protestation à Silwan en 2011. La population de Silwan refuse les fouilles archéologiques en cours dans leur zone dont certaines sont réalisées sous des maisons habitées par des familles.
Le journal israélien Ha’aretz rapporte aujourd’hui que l’Institut d’archéologie de l’université de Tel Aviv va procéder à des fouilles à Silwan à Jérusalem-Est avec un financement de l’organisation colonialiste Elad. L’Autorité des antiquités d’Israël servira de couverture pour cette affaire agissant en qualité d’intermédiaire et pour acheminer l’argent depuis Elad jusqu’à l’université de Tel Aviv.
Elad est une association de droite à laquelle le gouvernement israélien a accordé le droit de gérer le parc national de la Cité de David à Silwan pour lequel de nombreuses autres maisons de familles palestiniennes de Silwan sont vouées à la démolition.
Un accord définitif sur cette question sera signé sous peu entre l’université de Tel Aviv et l’Autorité des antiquités. Ha’aretz indique que comme prévu au projet la fouille scientifique sera conduite dans ce que l’on connaît aujourd’hui comme la Zone E dans la partie basse du parc national et proche du quartier d’al Bustan. C’est dans cette zone que la municipalité de Jérusalem projette d’établir le parc appelé « Parc du Roi ». La fouille sera conduite par le Dr Yuval Gadot le traitement des découvertes et la rédaction d’un rapport scientifique seront aussi assurés par l’université de Tel Aviv.
L’association Emek Shaveh : l’archéologie dans l’ombre du conflit agit contre l’activité d’Elad à Silwan.
« C’est une politisation claire des recherches » a déclaré le professeur archéologue Rafael Greenberg de l’université de Tel Aviv à Ha’aretz. « Pour tous ceux qui connaissent la situation sur le terrain il est clair que chaque fouille est annexée à l’association conduite sous son contrôle séparée du village où la Cité de David est située et que essentiellement elle s’intègre dans le projet colonialiste de l’Elad. »
Greenberg est membre fondateur d’ « Emek Shaveh : l’archéologie à l’ombre du conflit » qui agit contre l’activité politique de l’Elad dans la Cité de David.
Directeur de l’Institut d’archéologie à l’université de Tel Aviv le professeur Oded Lipshits conteste la critique et dans un entretien avec Ha’aretz il promet que les critères universitaires seront maintenus. « Le cœur de l’archéologie biblique est dans Jérusalem et la Cité de David. J’ai donc contacté l’Autorité des antiquités et exprimé notre désir en tant qu’Institut de creuser à cet endroit. »
« Nous allons coopérer avec l’association Elad car elle est la gérante du site ajoute Lipshits mais… s’il apparaît que nous sommes soumis à des intérêts politiques alors nous ne serons pas d’accord. » Un porte-parole de l’université de Tel Aviv a ajouté que « d’un point de vue scientifique chaque fouille sous les auspices de l’université est conduite avec le maximum de méticulosité sans aucun compromis. »
Le Registre des sociétés israéliennes n’a quant à lui trouvé aucun rapport venant de la Fondation Ir David (Elad) malgré les demandes répétées d’AIC (Shir Hever – chercheur en économie de l’AIC – à paraître) alors même qu’il s’agit de l’une des plus importantes ONG d’Israël et qu’elle est étroitement liée au gouvernement et que la soumission de rapports annuels au Registre est une obligation pour toutes les ONG enregistrées en Israël.
25 octobre 2012 – AIC – Centre d’informations alternatives – traduction : Info-Palestine/JPP
