Urgent

Sat 21-September-2024

Le président palestinien las de jouer le modéré

samedi 7-novembre-2009

Mahmoud Abbas a annoncé hier qu’il ne briguera pas un second mandat en janvier 2010.Il en a assez du mépris de Netanyahou et des promesses d’Obama.
Pourquoi ? Comment ?

Pourquoi Mahmoud Abbas renonce-t-il ?

Il y a plusieurs raisons. Le président de l’Autorité palestinienne dont le mandat de quatre ans est achevé depuis le début de l’année n’est pas en mesure de faire appliquer son décret convoquant une présidentielle et des législatives pour le 24 janvier. Il ne gouverne dans les faits que la Cisjordanie et les islamistes du Hamas qui contrôlent la bande de Gaza depuis trois ans ont rejeté ces élections. Plus fondamentalement Mahmoud Abbas 74 ans est las. 1) Malgré tous les efforts de l’Égypte il n’y a aucune réconciliation entre les factions palestiniennes. 2) Le processus de paix est au point mort. Le président ne sert donc… à rien.

Retrait définitif ou coup de bluff ?

On l’ignore encore : il dit sa décision irrévocable mais ses proches tentent de le dissuader. Derrière le découragement se cachent peut-être de savants calculs. Son départ et l’impossibilité d’élire un successeur pourraient accélérer la mort de l’Autorité palestinienne cet embryon d’État né des accords d’Oslo (1993) : le pouvoir du Hamas vainqueur des législatives de 2006 n’aurait ainsi plus de base légale. Mahmoud Abbas ne quitterait qu’à moitié la scène : il a pris le soin il y a quelques mois de se faire élire président de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine dominée par son parti laïc le Fatah et dont le Hamas ne fait pas partie. L’OLP est d’ailleurs la seule instance mandatée pour négocier avec Israël.

Quelles conséquences pour le processus de paix ?

À ce stade ce processus n’est qu’un mot creux. En septembre à New York Abbas avait confié à Obama qu’il se retirerait si la diplomatie américaine n’imposait pas à l’Israélien Netanyahou le gel total de la colonisation juive en Cisjordanie.De passage à Jérusalem le week-end dernier Hillary Clinton a juste exigé un ralentissement de la colonisation.

Abbas essaie donc de provoquer un électrochoc : lui parti Obama et Netanyahou n’auraient plus de « bon-Palestinien-modéré » avec qui discuter. Il fait planer la menace du vide du pouvoir en Cisjordanie et du face à face avec le Hamas à Gaza. Or les affrontements de ces dernières semaines sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem l’ont montré : le risque d’une nouvelle Intifada (révolte) palestinienne est réel.

Lien court:

Copied