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Le texte qui gêne Washington et irrite Israël

samedi 17-octobre-2009

Par MARC SEMO

La pression internationale s’accentue sur l’Etat hébreu sommé d’enquêter sur les allégations de crimes de guerre et «de possibles crimes contre l’humanité» commis l’hiver dernier à Gaza lors de l’offensive «Plomb durci». Le Hamas est aussi mis en cause par le très controversé rapport d’enquête du juge sud-africain Richard Goldstone mais Israël est le premier visé parce qu’il est un Etat de droit avec une justice indépendante. «Nous incitons toutes les parties à mener en interne et sans tarder des enquêtes crédibles sur la manière dont le conflit a été conduit» a déclaré le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon à l’issue d’un débat mené au Conseil de sécurité mercredi dans la nuit. Une position soutenue aussi bien par Londres que Paris mais aussi par Washington. Tout en rappelant «ses sérieuses réserves» sur le rapport pour son parti pris anti-israélien l’ambassadeur américain n’en a pas moins assuré «prendre au sérieux les allégations contenues dans le texte».

L’ouverture de telles enquêtes était l’une des principales recommandations du rapport qui suggère en cas de non-satisfaction de demander une saisine de la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a annoncé que Washington y opposerait son veto mais l’administration Obama veut à tout prix éviter une telle situation.

La bataille s’est maintenant déplacée à Genève où le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a commencé hier à examiner ce rapport qu’il avait lui même commissionné. Au début du mois soumis aux pressions de Washington l’Autorité palestinienne avait accepté un report de six mois afin de permettre une relance du processus de paix. Puis elle fit volte-face. Les Occidentaux et en premier lieu Washington considèrent avec suspicion le Conseil des droits de l’homme organe dont la majeure partie des résolutions adoptées depuis sa création en 2006 vise Israël. L’un des possibles compromis serait le renvoi du texte devant l’Assemblée générale des Nations unies où nul Etat ne dispose de droit de veto mais dont les résolutions sont purement symboliques.

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