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Importante défaite de lopposition et retour en force de la majorité

lundi 8-juin-2009

Le scrutin du 7 juin est sans appel : sous réserve de la confirmation des résultats dans les heures qui viennent par le ministre de l’Intérieur la majorité a confirmé sa position au parlement libanais : 71 sièges contre 57 pour l’opposition.

Caractéristiques de ces élections :

– une participation moyenne élevée de 548% (contre 468% pour les précédentes élections de 2005) avec un taux encore plus élevé dans les circonscriptions à dominante chrétienne et dans les circonscriptions à dominante chiite acquises à l’opposition (Sud et Baalbeck-Hermel)

– le caractère déterminant du vote sunnite notamment à Zahle où les 27.000 électeurs sunnites ont fait la différence ainsi que dans la Bekaa-Ouest

– une participation inégalée à ce jour des Libanais vivant à l’étranger et débarqués par avion des quatre coins du monde.

Le coup est dur pour le « bloc du 8 mars » (coalition rassemblant le Courant patriotique libre de Michel Aoun Hezbollah et Amal et autres partis pro-résistance) compte tenu notamment des défaites écrasantes dans les circonscriptions de Zahle Beyrouth I et Koura.

Par ailleurs les résultats au niveau de la communauté maronite confirment le leadership de Michel Aoun dans la montagne libanaise et celui de Soleiman Frangieh qui revient en force à Zghorta (nord).

Les questions posées par ce scrutin sont nombreuses avec tout d’abord l’analyse des causes de cette défaite de l’opposition qui ne s’y attendait pas dans ses pires pronostics et ensuite les implications politiques au niveau local régional et international.

Au niveau local :

Quel gouvernement sera-t-il mis sur pied ? La majorité acceptera-t-elle d’en laisser un tiers a l’opposition ? Qui sera le nouveau chef du gouvernement (poste dévolu par la coutume constitutionnelle à un sunnite) ? Saad Hariri Fouad Siniora (désormais député de Saïda) ou une autre personnalité plus « modérée » ? Quelle sera la nouvelle position du président de la république qui a perdu la confiance de l’opposition et quel poids se verra-t-il attribuer au sein du nouveau gouvernement (en récompense de son rôle pendant les élections) ?

Au niveau international et régional :

L’Etat sioniste va pousser un soupir de soulagement et commencer à échafauder des plans d’avenir sur la défaite de son ennemi numéro 1 le Hezbollah parmi lesquels peut-être une nouvelle guerre contre la résistance.

Les Etats-Unis et de nombreuses capitales occidentales vont se joindre à la joie des sionistes et célébrer la « défaite des allies du front syro-iranien » et élaborer des politiques visant à pousser cette défaite au-delà des résultats électoraux plus spécifiquement au niveau du désarmement de la résistance libanaise.
Au niveau du front des « régimes arabes modérés » conduits par l’Arabie Saoudite l’Egypte la Jordanie et de nombreuses pétromonarchies du Golfe on peut s’attendre à une exploitation de ces résultats contre la Syrie et contre la résistance au Liban et en Palestine.

Dans tous les cas au cours de cette longue journée du 7 juin qui s’est quand même déroulée sans effusion de sang en dépit d’une loi électorale basée sur la division confessionnelle qui remonte à 1960 les Libanais ont montré qu’ils n’avaient besoin d’aucune leçon en démocratie.

Principaux résultats non officiels :

Zahle (« capitale » de la Bekaa) : 7/0 pour la majorité
Beyrouth I : 5/0 pour la majorité
Metn : 7/1 au profit de la majorité
Bekaa-Ouest : 6/0 pour la majorité
Batroun : 2/0 pour la majorité
Koura : 3/0 pour la majorité
Saöda : 2/0 pour la majorité
Zghorta : 3/0 pour l’opposition
Kesrouan : 5/0 pour l’opposition
Jbeil (Byblos) : 3/0 pour l’opposition
Baabda : 6/0 pour l’opposition
Beyrouth II : 2/2 partage entre opposition et majorité

Pour les arabophones
– Al-Akhbar
– As Safir.

 

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