Urgent

Sat 5-October-2024

Dernière minute : Awadh Rajoub a été libéré et raconte sa détention cauchemardesque

samedi 30-août-2008

Awadh Rajoub a dit vendredi aux journalistes qu’il a été placé en isolement pendant plus de 15 jours et qu’il a dû dormir dans une cellule pourrie se servant de ses propres chaussures comme d’oreiller.

 
« A un moment ils m’ont couvert la tête d’un sac qui puait apparemment pour m’empêcher de voir des gens qu’ils ne voulaient pas que je vois.

« Mais j’ai entendu des gens qu’on torturait et je sais que plusieurs personnes ont été transportées à l’hôpital ou renvoyées chez elles à cause de la torture. »

Rajoub qui travaille pour le service arabe de Al-Jazeera.net a été accuse d’avoir écrit des articles incendiaires qui portaient atteinte aux intérêts nationaux vitaux.

« Ils m’ont confronté à une énorme pile de nouveaux articles que j’avais écrit. Ils pensaient que ces articles m’inculperaient. Ils n’ont aucune idée de la manière dont fonctionne la presse dans une société libre. »

Rajoub déplore l’état de la liberté de la presse dans les Territoires Occupés.

« Lorsque des journalistes sont arrêtés par du personnel de sécurité en plein jour et menacés d’être traduits devant un tribunal militaire ça veut dire que quelque chose d’injuste se met en place. »

Le journaliste qui a 30 ans et est originaire d’Hébron a qualifié son incarcération d’ « illégale et immorale » disant que les agences de sécurité n’ont pas le droit d’arrêter des journalistes.

Rajoub a dit que les enquêteurs lui avaient reproché d’interviewer et de citer des dirigeants politiques et des intellectuels dont ils considéraient qu’ils portaient atteinte aux intérêts palestiniens et qu’ils étaient diffamatoires envers la direction palestinienne de Ramallah.

« Je leur ai dit que cela faisait partie de mon boulot de journaliste. Je leur ai expliqué qu’en tant que journaliste je devais rapporter toutes les nouvelles et les points de vue quelque soit mon opinion personnelle.

« Mais ils ne comprennent pas ce langage. »

Les responsables de l’Autorité Palestinienne avaient d’abord dit que l’arrestation de Rajoub n’avait rien à voir avec sa profession de journaliste incitant sa famille à traiter de « grands menteurs » ceux qui prétendaient le contraire.

La semaine dernière la famille de Rajoub a déposé une requête auprès de la Haute Cour de Ramallah pour obliger les autorités sécuritaires à le libérer au motif que les tribunaux militaires n’ont aucune compétence dans les affaires civiles.

A la question de savoir s’il allait « s’autocensurer » et rester du côté « sans risque » à la lumière de cette épreuve Rajoub a dit que maintenant il réalisait que « rien ne pouvait être tenu pour certain » et que « la liberté de la presse sous un régime autoritaire est un fantasme. »

——————————————————————————–

29.08.2008
Une agence de sécurité de l’Autorité Palestinienne refuse d’appliquer une décision juridique de libération d’un journaliste

Le service de sécurité palestinien qui retient en détention un journaliste d’Hébron pour avoir critiqué le régime de l’Autorité Palestinienne soutenu par les USA a refusé d’obéir à l’ordre de libération pris par le tribunal a dit sa famille jeudi.

Un tribunal de Ramallah a jugé que l’internement continu de Awadh Rajoub était illégal et qu’il devait être immédiatement libéré.

Rajoub a été arrêté par la force de sécurité préventive il y a presque trois semaines parce qu’il aurait « porté atteinte à l’image de l’Autorité Palestinienne » et « généré de l’incitation » contre l’appareil sécuritaire palestinien.

Il a nié ces accusations avec véhémence qualifiant son arrestation et son maintien en détention de « violation manifeste de la loi » et d' »attaque flagrante de la liberté de presse ».

Rajoub a également dénoncé le « silence assourdissant » du Syndicat des Journalistes Palestiniens (PJU) envers sa situation.

« Cela montre que le ‘syndicat’ n’est rien d’autre qu’un outil de propagande dans les mains du régime » a dit Rajoub à un proche qui lui rendait visite en prison la semaine dernière.

Rajoub travaille pour le service arabe de Al-Jazeera.net et les responsables de la sécurité de l’Autorité Palestinienne se seraient inquiétés d’articles qu’il a écrits et qui critiquent « la collusion » entre les forces israéliennes d’occupation et les forces de police de l’AP contre les sympathisants et les institutions civiles du Hamas en Cisjordanie.

Entre temps les services secrets palestiniens continue de détenir un autre journaliste palestinien de Qalqilya au nord de la Cisjordanie pour la quatrième semaine consécutive.

Le journaliste Mustafa Sabri a été convoqué pour interrogatoire neuf fois au cours des deux dernières années a raconté sa femme.

Sabri qui est aussi un élu au conseil municipal de Qalqilya a déjà passé quelques années dans les geôles israéliennes pour son opposition pacifique à l’occupation israélienne.

Au début de la semaine l’avocat de Sabri a déposé une requête auprès de la Haute Cour à Ramallah pour qu’elle ordonne au gouvernement de le libérer.

Toutefois l’avocat a laissé entendre qu’il craignait que les services de sécurité rejettent la décision du tribunal suggérant que le système judiciaire palestinien était toujours effectivement asservi à l’appareil sécuritaire.

 
 
  Source : Exposing Israel   
  Traduction : MR 

Lien court:

Copied