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Un traitement de choc

lundi 18-février-2008

Le nationalisme des habitants de la « couverture de Gaza » est plus fort que celui du centre du pays constante une étude réalisée par la conférence de Herzlia. On croit que les habitants de Gaza entretiennent un sentiment donnant un sens à leur sacrifice. Vu que la plupart des habitants de la ligne de démarcation ne peuvent rien changer de leur situation ils donnent un sens sublime à leur position sous la pluie des missiles. Cela se vérifie tant pour les Juifs de Sdérot que pour les Arabes de la bande de Gaza. Autant nos frappes s’intensifient autant leur crispation sera plus forte. Eux et nous nous sommes esclaves des résultats de pressions perpétuelles. La sortie de cet état ne viendra qu’avec une issue confortable de cette crise. Elle pourrait aussi venir si la crise arrive à un point sans issue.

Le problème c’est qu’on ne pourrait connaître le niveau de souffrance qui pourrait apaiser l’esprit. Cependant il est clair que la capacité des gens à supporter le poids des souffrances est plus forte de ce qu’on croit. Quant aux habitants de la bande de Gaza ils ne vivent pas une situation si difficile qu’elle puisse ébranler leur foi à l’idée que leurs souffrances sont au service d’un objectif recherché. Le jour viendra où ils seront récompensés sur terre ou au ciel. Par conséquent il est possible de changer ces sentiments de deux façons. Soit en améliorant leur situation. Soit en l’aggravant de façon exagérée.

Il y a un million et demi d’âmes prisonnières dans une toute petite région. Elles se multiplient très rapidement. Un changement révolutionnaire pour améliorer leur situation n’est accessible même pour une économie bien portante. Il ne serait possible que par la participation de l’Etat de l’occupation ainsi que de l’Egypte de la Jordanie et de la communauté internationale à des investissements gigantesques. Avec une collaboration étroite une forte volonté politique et une patience de plusieurs années.

Le problème c’est que la volonté politique est absente. Et on ne donne pas au temps son importance. En fait les dizaines de milliers de personnes qui vivent sous la portée de missiles ne peuvent pas attendre. Quant à la scène politique de chez nous (chez les Israéliens) elle est maigre et incapable de résister pour longtemps. Elle souffre d’une incapacité sécuritaire fulgurante. Et jusqu’à maintenant nous nous sommes retenus de causer des souffrances insupportables. Nous avions cru que des coups douloureux suffisent à les convaincre d’arrêter leurs coups à eux. Mais la politique de retenue était non seulement inutile mais en plus nuisible. Elle n’a pas brisé l’ennemi. Tout au contraire elle l’a renforcée dans son exigence.

A cette politique calculée il y a deux alternatives. La première est de causer une trop grande souffrance. La deuxième sera d’accepter un cessez-le-feu. Toutefois le Hamas en profitera pour se renforcer militairement parlant. Et si nous croyons que le développement de la technologie défensive contre les missiles nous donnera une supériorité sur les hommes armés de Gaza il est préférable de le faire. Mais la logique veut que la situation ne soit pas comme on aurait voulu le croire. Notre position sera certainement pire.

La deuxième alternative consisterait à tuer leurs dirigeants politiques. A affamer les habitants. A leur couper l’eau et le carburant. A tuer un maximum d’entre eux. Cependant c’est dégoûtant. La loi ne le permet pas. Les nations du monde nous condamneront. Les pays modérés sur lesquels compte la diplomatie sioniste pourraient nous lâcher déjà tant hésitants.

Dans le fond je n’ai rien à offrir à nos dirigeants. Ceux-là ils sont coincés. Ils osent peu prendre de vraies décisions. Ils ne font que se répéter pour ramasser des choses déjà vues. Plus de pression militaire. Plus de cellules sécuritaires. Nous protégeons Sdérot. Mais ensuite nous devrons protéger Asqalan. Et puis les habitants de Gaza nous obligeront à défendre Ntifout. Nous pensons que nous avons épuisé les tentatives destinées à modérer l’enthousiasme du Hamas par des opérations calculées. Le temps est venu pour choquer les habitants de Gaza. Nous devons mener des opérations que nous nous sommes jusque là interdits malgré tous les dangers qu’elles pourraient produire. Nous n’avons plus le choix.

Article écrit par Yaroun London présentateur à la télévision israélienne et traduit par le CPI

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