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Frapper l’Iran laissez l’affaire aux grands

jeudi 15-novembre-2007

L’idée israélienne disant que l’Etat n’a pas besoin de soldats étrangers pour le protéger est à respecter. Toutefois il ne faut pas s’y attacher de façon stupide. Israël ne doit pas se mettre en avant pour menacer l’Iran d’une quelconque attaque. Même si Ahmadinejad provoque Israël l’Iran doit rester un problème international. En effet la question ne concerne pas Bush uniquement. Poutine lui qui se montre comme l’ami de l’Iran ne se sent pas à l’aise avec l’idée d’un Etat chiite doté du nucléaire sur ses frontières sud. Un Etat qui veut mettre la main sur les pays du Golfe et sur les sources de pétrole et qui veut mette le chiisme et l’Islam fondamentaliste au pouvoir dans tous les pays musulmans modérés vivant en paix avec le monde occidental.

Les menaces directes de liquidation d’Israël ont produit l’avertissement de Bush suivant : « Empêcher une troisième guerre mondial nécessite d’interdire à l’Iran d’obtenir une force nucléaire ». Et tant que Bush reste président il aura la capacité d’attaquer l’Iran et de détruire les infrastructures du projet nucléaire. Pour le moment tout cela n’est que mots et il n’est pas évident que l’opinion publique américaine l’approuve – après avoir vu ce que l’armée américaine subit en Irak ce qui pourrait constituer une forte indication de ce qui se passera en Iran si une attaque militaire a lieu.

La menace iranienne d’envoyer onze mille missiles en une minute vers des objectifs déjà déterminés n’est qu’une parole en l’air si c’est Israël qui est le but. En fait Iran ne possède guère un nombre aussi important de moyens militaires qui pourraient atteindre Israël. Ce sont des missiles de courte portée dont quelques-uns portent des têtes chimiques qu’il possède et avec lesquels il pourrait faire des dégâts en Arabie Saoudite au Qatar au Koweït et dans quelques objectifs américains au Golfe. Mais ce qui est évident c’est que l’Iran a mis en réserve des plans pour commettre d’affreuses opérations terroristes en Amérique elle-même. En tout cas le front intérieur israélien étant « le petit diable » reste un objectif iranien. L’intérêt résidera alors dans la coopération avec le monde dans le domaine des sanctions non de se précipiter pour être à la tête de ceux qui menacent d’aller en guerre.

Certains Israéliens sont convaincus que le « monde civilisé » n’arrêtera pas la production de la bombe. Et puisqu’Israël est un objectif pour cette bombe elle doit alors attaquer avant qu’elle-même ne soit attaquée. A titre d’exemple Araym Snih prétend que les pays naturellement grands ne feront rien et que les promesses de Bush ne sont pas fondées. Israël se trouvera obligée d’attaquer tôt ou tard.

La capacité d’Israël à mettre un terme au projet nucléaire iranien est une idée rigolote. L’Iran a certainement tiré une bonne leçon du bombardement fait par l’aviation israélienne contre la centrale nucléaire iraqienne de Tammouz en 1981. Suite à cela Téhéran a distribué ses fours et ses centrifugeuses sur trois zones très profondément dans la terre bien loin du regard des satellites. Ceux qui portent l’idée de l’attaque estiment qu’une seule zone frappée serait suffisante à retarder la production de la bombe pour plusieurs années. Par contre il n’est pas facile pour nos avions d’arriver à un de ces objectifs sachant qu’elles devront traverser plusieurs pays arabes et s’alimenter dans l’air ; plusieurs surprises pourraient se produire.

L’échec de l’opération sera plus dangereux que de ne rien faire. L’exemple de Nasrallah pourrait se répéter lorsque l’échec transforme Ahmadinejad en héro islamique. Et toute la région serait en feu quand Tel-Aviv serait bombardée. Sans parler de la possibilité que le Hamas mette la main sur les territoires.

Sur les dernières décennies de guerre Israël a connu des opérations brillantes elle a aussi eu des défaites gênantes. Plusieurs années après la guerre de Golfe l’armée israélienne a suggéré de  rendre à Saddam Hussein la monnaie de sa pièce pour son lancement de 39 missiles Scud laissant découvrir combien le front intérieur israélien était fragile. L’idée d’Ehud Barak a été d’assassiner Saddam pendant sa visite annuelle de la tombe de son oncle. Une unité spéciale a entamé des entraînements à Tsalim. Durant ces entraînements un problème technique a tué plusieurs des meilleurs de nos éléments ; ce problème a tué l’opération au lieu de tuer Saddam. Et l’année dernière le gouvernement avait voulu frapper sur la main de Nasrallah mais il a été tiré vers une guerre de 33 jours une guerre qui a montré l’anarchie de la direction et la facilité avec laquelle l’armée israélienne pouvait perdre sa place sa réputation et sa force dissuasive.

Avec tout le respect pour l’idée que la sécurité d’Israël ne dépende pas des forces étrangères nous disons que le gouvernement d’Olmert ne possède pas la crédibilité politique et populaire permettant de s’impliquer dans une opération contre l’Iran.

En somme résoudre la crise qui menace le monde dépasse nos capacités ; il sera plus sage alors de laisser aux grands l’emploi de la force.

Article paru dans le journal hébreu Haartis le 23/10/2007

Traduit et résumé par le CPI

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