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Abou Choujaâ le résistant martyr…Traqué par la police de Abass et assassiné par les sionistes.

vendredi 13-septembre-2024

Tulkarem – Centre Palestinien d’Information

Autant l’entité sioniste a célébré et s’est vanté de sa victoire, en parvenant à assassiner le commandant martyr Mohammad Jaber (Abou Choujaâ), âgé de 26 ans, autant on peut estimer l’ampleur des défaites et des pertes qu’il a infligées à cette entité, malgré ses moyens limités et sa courte vie.

Le jeune homme, qui faisait face aux poursuites de l’occupation en pourchassant à son tour leurs soldats, ne se faisait jamais attraper avant d’avoir perturbé leur tranquillité en les frappant par diverses opérations qui ont humilié l’occupation pendant deux ans, au point qu’il est devenu l’homme le plus recherché en Cisjordanie. Son assassinat est devenu un motif de vantardise pour les sionistes et de proclamation d’une grande victoire contre la résistance, comme si Abou Choujaâ était une armée puissante et bien équipée, alors qu’il n’était qu’un jeune homme n’ayant pour tout bien matériel que son arme légère sur son épaule !

La radio de l’armée sioniste a annoncé jeudi matin que les forces avaient assassiné Abou Choujaâ, commandant du bataillon de Tulkarem appartenant au mouvement du Jihad Islamique, responsable d’une longue série d’opérations contre l’armée. Ils ont également assassiné plusieurs autres résistants et retenu leurs corps, tout en arrêtant un résistant blessé lors d’une vaste opération militaire dans le camp de réfugiés de Nour Shams à Tulkarem.

Abou Choujaâ, qui est né et a grandi dans le camp de Nour Shams dans une famille déplacée de la ville de Haïfa en 1948, était le troisième de ses cinq frères et sœurs. Il a vécu son enfance dans le camp et a étudié dans ses écoles. Il a développé une conscience fondée sur l’amour du jihad et la résistance à l’ennemi, participant à chaque affrontement lors des incursions des forces d’occupation dans le camp de Nour Shams, jusqu’à ce que l’occupation l’arrête à l’âge de 17 ans. Il a passé cinq ans au total dans les prisons de l’occupation.

« Je ne possède ni maison, ni voiture, mais je possède une conviction, et pour cela je mourrai. » Ces mots sont ceux du résistant Abou Choujaâ, qui n’avait pas eu la chance de poursuivre ses études, mais qui a su exprimer les traits de caractère d’un combattant avec des mots qui dépassent la rhétorique des écrivains et l’éloquence des orateurs, incarnant ce que doit être un résistant : inébranlable dans ses convictions, indépendamment de ses moyens et de ce qu’il possède.

La grande épopée d’Abou Choujaâ a commencé il y a plus de deux ans, lorsque le combattant Saïf Abou Lbedah, leader des Brigades Al-Quds, a contribué à la création d’un bataillon à Tulkarem pour résister à l’occupation. Une fois que ce bataillon a commencé à devenir efficace par des opérations contre l’occupation, le service de sécurité sioniste Shabak a décidé de l’arrêter. Mais la tentative d’arrestation a échoué lorsque Abou Lbedah a découvert la force de l’occupation et s’est engagé dans un affrontement avec elle, blessant quatre soldats sionistes, avant de mourir en martyr avec d’autres combattants dans le camp de Nour Shams à Tulkarem, au début du mois d’avril 2022.

Immédiatement après la mort d’Abou Lbedah, le jeune Abou Choujaâ a pris le relais, dirigeant le bataillon, le développant, et réunissant sous son commandement des brigades de plusieurs factions. Il a réussi à infliger de lourdes pertes à l’ennemi lors d’opérations menées aux points de contrôle et aux points de contact, devenant une figure emblématique des forces de sécurité sionistes. Il est devenu l’un des principaux combattants en Cisjordanie, poursuivi sans relâche par l’occupation, qui a arrêté ses deux frères, l’un d’eux étant toujours en détention. L’occupation a également plusieurs fois perquisitionné la maison de la famille, avant de la faire exploser complètement il y a environ cinq mois.

Lorsque le soulèvement de l’esplanade des Mosquées a commencé, la résistance en Cisjordanie s’est progressivement préparée, avec au cœur de ce mouvement, les villes du nord de la Cisjordanie, y compris le camp de Nour Shams, qui a privé de sommeil les dirigeants de l’occupation ces derniers mois, sous la direction d’Abou Choujaâ et ses opérations douloureuses pour l’occupation et ses soldats.

En avril dernier, l’occupation a annoncé qu’elle avait réussi à assassiner Abou Choujaâ avec un groupe de combattants dans le camp de Nour Shams, mais quelques heures plus tard, Abou Choujaâ est apparu, porté en triomphe par les habitants du camp qui ont célébré sa survie. Il a lancé des messages de défi à l’occupation en disant : « Notre message à l’occupation est que nous la défions. Nous suivons le chemin des martyrs, et la lutte ne s’arrêtera pas jusqu’à la victoire. » Il a affirmé que l’occupation « n’a pas et ne réussira pas à m’assassiner moralement ou psychologiquement malgré toutes ses tentatives ».

La souffrance d’Abou Choujaâ ne s’est pas limitée à sa confrontation avec l’occupation, il a également été poursuivi par les forces de sécurité de « l’Autorité palestinienne » en Cisjordanie. Le mois dernier, les forces de sécurité ont réussi à l’encercler dans un hôpital public de la ville de Tulkarem, et le siège a duré des heures jusqu’à ce que les habitants encerclent l’hôpital pour empêcher les forces de sécurité de l’arrêter. Finalement, Abou Choujaâ a pu sortir, proclamant une nouvelle victoire, cette fois sur les agents de coordination sécuritaire.

La scène du sauvetage d’Abou Choujaâ était non seulement l’expression de l’amour que lui portaient les gens, mais aussi d’un large soutien populaire pour le projet de résistance et de rejet de la liquidation de la cause palestinienne par l’Autorité d’Oslo, dont Abou Choujaâ était le symbole.

Un prix élevé a été payé par le martyr Abou Choujaâ au cours de ses brèves années de vie : il venait d’une famille déplacée, a grandi dans un contexte d’harcèlement sioniste des habitants des camps de réfugiés, a passé cinq années de sa jeunesse dans les prisons de l’occupation, et a vu son frère Mahmoud mourir en martyr il y a quelques mois. Deux de ses frères ont été arrêtés, mais il savait que ce prix devait être payé pour libérer la terre et repousser l’ennemi.

Abou Choujaâ disait dans l’un de ses discours : « J’ai offert ma vie pour élever la bannière « Il n’y a de dieu que Dieu ». Nous combattons les ennemis de Dieu, et nous avons le droit de reprendre nos terres. La libération de notre esplanade des Mosquées ne peut se faire que par la lutte armée. Ce qui a été pris par la force ne peut être repris que par la force. » Il savait que l’action devait précéder les paroles, que le champ de bataille nécessitait des actes, et que la prolixité n’était pas une qualité des combattants.

L’aspect humain d’Abou Choujaâ s’est exprimé dans un message où il révélait son sentiment de ne pas avoir fait assez de sacrifices par rapport à ce qu’ont fait les autres. Il regardait un enfant qui avait perdu son père ou un père qui avait perdu son fils comme étant plus noble que lui, ressentant un manque malgré tout ce qu’il avait donné dans sa lutte contre l’occupant.

Après de nombreuses tentatives sionistes échouées pour l’assassiner, l’armée d’occupation a annoncé jeudi dernier qu’une unité de la force Yamam avait encerclé Abou Choujaâ et plusieurs résistants dans un bâtiment adjacent à une mosquée dans le camp de Tulkarem. Après un échange de tirs, ils ont réussi à le tuer ainsi que quatre autres résistants.

Après la prière du vendredi au camp de Nour Shams, les habitants ont organisé un cortège funéraire symbolique pour le martyr Abou Choujaâ, étant donné que l’occupation retient son corps, envoyant un message fort selon lequel Abou Choujaâ n’a pas disparu avec son assassinat, mais que son message perdure et que son combat continue tant que l’occupation persiste en Palestine.

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