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La paix des faibles

dimanche 21-octobre-2007

 

Aldad Bick – Yediot journal hébreu

A Bruxelles la capitale de la bureaucratie européenne l’ambiance est à l’optimisme et à la réjouissance ces jours-ci à la veille du début de la conférence internationale d’Annapolis.

« L’échec n’est une fatalité » pour les résultats de ce rassemblement dont la date n’est pas encore tout à fait déterminée disent certains grands responsables de l’Union Européenne.

Les plus prudents d’entre les leaders européens préfèrent être un peu plus réalistes. « La conférence d’Annapolis est une vraie chance de laquelle il ne faut passer à côté » disent-ils. Ils croient que les conditions politiques au Moyen-Orient n’ont jamais été aussi mûres que de nos jours pour réaliser une avancée notable sur la route vers une solution du conflit dans la région.

Les directions israélienne et palestinienne donnent aux Européens l’impression qu’ils sont prêts à pratiquer toutes les concessions nécessaires pour arriver à un accord historique. Bien que les politiciens de Bruxelles sachent dans quelles conditions difficiles vivent ces deux directions ils espèrent que ladite conférence engendre un document général et exhaustif précisant des buts finaux touchant des problèmes essentiels du conflit et mettant des agendas concrets. Si Arafat a parlé dans les années Oslo de « la paix des braves » aujourd’hui en Europe on parle de « la paix des faibles ».

Les Européens promettent de soutenir les négociations de les aider par tous les moyens possibles financièrement parlant. Dès la première réunion les pays donateurs se réunissent. Cette réunion sera comme un signe confirmant aux Palestiniens que la communauté internationale est prête à participer aux efforts destinés à restaurer les infrastructures des territoires. Ce soutien financier doit affaiblir la popularité du Hamas.

A part des promesses financières les Européens n’ont pas un réel plan de réserve dans le cas où la conférence se trouverait dans une impasse où serait même confrontée à l’échec. En fait ces Européens refusent tout simplement de penser à toutes les hypothèses possibles. Ils disent qu’à l’heureuse époque d’Oslo on disait que l’opération de paix est sans retour. Aujourd’hui la règle du jour est : « l’échec n’est pas une fatalité » et quant à l’Histoire qu’elle arrête de nous agacer avec ses paraboles.

Pendant plusieurs années durant l’Union Européenne était en colère pour le fait que l’Europe n’était pas autorisée à intervenir dans un quelconque effort visant à trouver une solution au problème du Moyen-Orient. On ne traitait avec eux qu’à travers leur chéquier. Et maintenant et après être arrivés à une respectabilité politique les Européens ne se montrent pas prêts à jouer le rôle qu’ils convoitaient aussi longtemps.

Les dernières années ont prouvé au monde entier que la formule « l’échec n’est pas une fatalité » ne s’applique pas pour le Moyen-Orient. Il est alors préférable aux Européens d’envisager les scénarios les plus difficiles au lieu de sombrer dans des rêves profonds. L’espoir est une question importante mais reste de loin insuffisante. Lorsque les illusions s’explosent sur la pierre de la réalité la désillusion pourra causer de nombreux dégâts.

Par ailleurs à Bruxelles on dit que tout accord politique sera l’objet d’un référendum des deux côtés. En même temps ils refusent l’idée que le Hamas pourrait interdire tout référendum populaire à ce sujet ou même qu’il concrétise un refus populaire de cet accord. Les Européens parlent d’Abou Mazen comme étant le représentant légitime des Palestiniens en oubliant que ce sont eux-mêmes qui avaient donné la légitimité au Hamas lorsqu’ils avaient insisté à ce qu’il participe aux élections dans les territoires [palestiniens].

Dans le passé les Européens ont exigé l’amélioration des relations entre l’Union Européenne et « Israël » afin de soutenir l’opération de paix et l’affaire dépendait de nous [les Israéliens] uniquement. Mais maintenant s’ils veulent vraiment soutenir la paix ils doivent doucement chuchoter aux oreilles des Palestiniens pour leur dire que s’ils ne montrent la souplesse nécessaire pour déclencher l’affaire l’Europe pourrait envoyer la grande quantité d’aides financières à d’autres lieux du monde. En somme puisque les Palestiniens profitent du soutien européen sans limites il n’y aura aucune possibilité de réussite pour cette « paix des faibles ».

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