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Léconomie parallèle du Hamas

vendredi 13-juillet-2007

 

Mathieu Livit – Traduit par CPI

Normalement un coup d’état coûte beaucoup financièrement parlant. Comment alors le mouvement du Hamas a pu financer sa mainmise sur la bande de Gaza il y a un mois de cela ?

Il a pu payer les salaires acheter des armes fabriquer des roquettes acheter le soutien de familles locales imprimer des publications de propagande et même distribuer des casquettes. Que peut-on dire alors du « siège économique » dont le gouvernement du Hamas est le sujet ? Le Hamas n’était-il donc pas lié aux caisses remplies d’argent qu’il avait emmenées à Gaza via les frontières avec l’Egypte ?

Une partie de la réponse réside dans la ville de Rafah sur les frontières égyptiennes ; c’est-à-dire les tunnels de contrebande maîtrisés par des tribus qui s’intéressent au profit plus qu’à l’idéologie. Les autorités sionistes et égyptiennes ont découvert des tunnels à une profondeur de 98 pieds sous terre. Certains d’entre eux profitent même de l’air de l’électricité et de la lumière et même de rails utiles pour transporter des objets lourds. Et même si on en trouve quelques-uns pour les fermer de grandes parties restent d’ailleurs intactes et ouvrables de nouveau.

En contrepartie de quelques milliers de dollars certains groupes tels que ceux du Hamas louent ces tunnels pour une nuit ou plus afin de faire passer des armes et d’autres objets. Selon quelques rapports journalistiques et selon des responsables sionistes et égyptiens le Hamas a pu payer les prix des armes passées en dépit du siège international. Il a pu payer en profitant de cette formidable coopération entre les différentes parties du mouvement militaires politiques et de bienfaisance.

Le bureau politique du Hamas dont le siège est à Damas et dirigé par Khaled Michaal et Moussa Abou Marzouq a mené à plusieurs reprises une campagne pour ramasser des donations consacrées à armer les résistants de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Selon la CIA le bureau a pu transmettre des armes vers la Cisjordanie par des voies terrestres via la Jordanie. Et via la mer les bateaux venant de la Syrie et du Liban jettent des barils face aux plages de Gaza. Via des tunnels à Rafah. Les derniers mois c’est l’Iran qui finance ces opérations.

Et selon les autorités sionistes Ezzedine Cheikh Khalil un grand activiste du Hamas dans la ville de Rafah avait organisé les opérations de contrebande d’armes de Damas vers Rafah jusqu’à sa mort en 2004. Tel-Aviv a été accusé de son assassinat mais elle n’y a pas déclaré sa responsabilité.

Ce qui est gênant c’est que le Hamas continue à recevoir de l’argent de différentes associations de bienfaisance et d’assurance sociale bien qu’il soit classé comme groupe terroriste par les Etats-Unis et l’Union Européenne. Ainsi le Hamas a pu malgré des sanctions internationales transférer des biens vers la Cisjordanie et la bande de Gaza via des comités de bienfaisance et des associations de services sociaux.

En mélangeant l’argent de toutes ses tranches politiques militaires et celles de bienfaisance le Hamas soutient ainsi sa force exécutive et les cellules des brigades du martyr Ezzidine Al-Qassam sous une couverture politique et humanitaire. A titre d’exemple le mois dernier les autorités sionistes ont accusé quatre membres de l’association de bienfaisance Al-Ram au nord de la ville d’Al-Quds de financer le mouvement du Hamas. Selon le chef d’accusation environ 237 mille dollars avaient été transférés à cette association de la part d’un comité saoudien qualifié de couverture aux associations soutenant le Hamas.

Et maintenant après la mainmise du Hamas sur Gaza il devient urgent de boucher deux trous de ceux qui laissent passer de l’argent au Hamas. Le premier sera les tunnels de contrebande. Le deuxième sera le financement venant de son réseau de services sociaux.

Après avoir exprimé son opposition aux « Princes islamistes de guerre » de Gaza l’Egypte doit fermer ses frontières avec Gaza. L’Egypte doit concentrer son attention sur une distance de 8 miles de frontières avec Gaza. Elle doit aussi contrôler les frontières entre le Sinaï et les déserts d’Al-Naqab à travers lesquelles des armes ont été transportées en Cisjordanie.

Cependant les Etats-Unis et l’Union Européenne doivent travailler ensemble afin d’éviter une crise humanitaire en soutenant les organisations mondiales de façon sûre et transparente. Il faut aussi prolonger la liste des entités prohibées maîtrisées par le Hamas en Cisjordanie et dans la bande de Gaza et enchaîner encore plus les associations de bienfaisance du Hamas afin de pousser les banques internationales à arrêter les transferts financiers vers elles.

Tant que le système politique et social du Hamas continue à travailler sans gêne le Hamas peut financer toutes ses activités même les attaques contre les Israéliens.

L’écrivain de cet article est l’ancien vice-ministre de renseignements

et d’analyse du ministère américain des finances.
 Il est l’auteur de : Le Hamas la politique

la bienfaisance et le terrorisme au service du djihad.

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