Cisjordanie – Centre Palestinien d’Information
Ce qui n’était hier que des prémices est aujourd’hui une réalité, et ce qui n’était autrefois que des craintes fait désormais partie des observations quotidiennes. À Jénine, Tulkarem, Naplouse, Hébron, Tubas, Qalqiliya, et dans toutes les villes de la Cisjordanie, l’armée d’occupation doit désormais être aussi vigilante que dans ses batailles à Gaza ou au sud du Liban ; la bataille se déroule au cœur de ses bases militaires, de ses points de contrôle, et de ses lieux de cantonnement, et la Cisjordanie n’est plus un simple soutien à Gaza, mais bien en tête de file.
L’escalade graduelle de la résistance en Cisjordanie a été l’une des plus grandes préoccupations de l’occupation depuis le déclenchement de la bataille du « Déluge d’Al-Aqsa ». La Cisjordanie est en effet le front le plus proche et donc le plus dangereux pour l’ennemi, et les mesures militaires traditionnelles comme les fouilles, les raids, les arrestations et l’installation de barrages ne sont plus efficaces. Il est désormais évident que la résistance s’est préparée à affronter tout cela en diversifiant ses méthodes de lutte contre l’occupation, au point que les explosions d’engins explosifs improvisés sur les véhicules sionistes sont devenues l’une des principales armes de la résistance, alors qu’elles n’existaient pas auparavant.
La résistance inflige des pertes à l’ennemi et fait preuve d’héroïsme et de sacrifices pour alléger la pression sur la bande de Gaza, qui souffre des atrocités du génocide et des massacres brutaux depuis 327 jours consécutifs. Le nombre de martyrs et de disparus à Gaza dépasse les 50 000, en parallèle avec la destruction de tous les aspects de la vie dans la bande. C’est ce qui a poussé la résistance en Cisjordanie à soutenir Gaza, en offrant des sacrifices qui se sont traduits par la mort de plus de 640 martyrs et environ 5 400 blessés, en plus de milliers d’arrestations, depuis le déclenchement du « Déluge d’Al-Aqsa ».
Dans le même temps, le gouvernement sioniste nazi a cherché à exploiter la guerre dans la bande de Gaza pour mettre en œuvre ses plans d’expansion des colonies et de création de nouvelles implantations, en l’absence de tout rôle international pour tenir l’occupation responsable de ces crimes. L’extrême droite au sein du gouvernement sioniste s’est enflammée pour imposer une nouvelle réalité à Jérusalem, avec des incursions répétées des groupes de colons dans la mosquée Al-Aqsa. Au point que le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a annoncé son intention de construire une synagogue juive dans la mosquée Al-Aqsa.
La politique sioniste d’assassinats ciblés contre les résistants s’est intensifiée parallèlement à l’escalade de la résistance contre les forces d’occupation. Il ne se passe presque pas un jour sans que la Cisjordanie n’enterre un ou plusieurs de ses héros, victimes d’attaques sioniste lâches, la plus récente étant l’assassinat de 10 martyrs à Jénine et Tubas dans le cadre de l’agression étendue annoncée par l’armée d’occupation dans le nord de la Cisjordanie.
Dans une nouvelle escalade criminelle, l’armée d’occupation a annoncé dans les premières heures de la nuit dernière le début de ce qu’elle appelle « une opération étendue » dans les villes du nord de la Cisjordanie : Jénine, Tulkarem, Tubas, les camps et plusieurs quartiers de Naplouse, en précisant qu’elle prendra beaucoup de temps. Selon les médias sionistes, l’armée d’occupation vise par cette agression à détruire les infrastructures de la résistance dans le nord de la Cisjordanie, la qualifiant de la plus violente et la plus étendue depuis l’opération « Rempart » de 2002.
Simultanément à cette annonce, les combattants des brigades Al-Qassam, accompagnés de plusieurs ailes militaires des factions de la résistance, ont engagé des affrontements armés avec les forces d’occupation dans la ville de Tulkarem. Les brigades Al-Qassam ont fait exploser des engins explosifs dans les véhicules militaires envahissant le camp de Jénine, et ont ciblé une tour militaire à l’entrée du camp d’Al-Aroub au nord d’Hébron.
De son côté, le Jihad islamique – aile militaire du Mouvement du Jihad islamique – a annoncé avoir abattu un drone sioniste dans le camp de Nour Shams à Tulkarem, en plus de blesser plusieurs soldats de l’occupation postés dans des points de sniper retranchés dans une maison, et d’avoir fait exploser un engin explosif dans un bulldozer militaire à Naplouse, causant des blessures directes à son équipage.
En commettant davantage de crimes en Cisjordanie, l’occupation tente de faire taire la voix de la résistance, mais les héros de la Cisjordanie, déterminés à poursuivre leur combat et à infliger à l’ennemi plus de souffrances que prévu, ne tardent jamais à répondre. Cela s’est manifesté par des réactions pratiques et médiatiques après le début de l’agression sioniste nazie à l’aube.
Alors que la résistance fait face à l’agression de l’occupation, les brigades Al-Qassam ont annoncé que « l’opération militaire étendue en Cisjordanie dont parle l’entité sera un bourbier dans lequel ses forces se noieront », tandis que les Brigades Al-Qods à Naplouse ont déclaré : « Nous menons des combats acharnés contre les forces ennemies dans le camp de Balata ».
L’annonce par l’occupation du lancement d’une nouvelle agression en Cisjordanie, après une escalade continue depuis des mois, est en réalité une reconnaissance officielle que la résistance en Cisjordanie est farouche, et que l’ennemi a souffert face au jihad de ses héros, au point qu’il n’a plus d’autre choix, comme l’ont déclaré des responsables sionistes. Le ministre sioniste des Affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré mercredi matin : « Nous devons traiter la menace en Cisjordanie comme à Gaza et procéder à une évacuation temporaire des habitants, car c’est une guerre sur tous les fronts ».
Avec cette escalade, on peut dire que l’occupation a commencé à faire face à une situation difficile qui pourrait lui coûter cher, car la Cisjordanie a marqué dans l’histoire de la résistance qu’elle a infligé le plus de douleur à l’ennemi dans l’histoire du conflit. Et autant l’occupation redoute ces conséquences, autant la Cisjordanie attend des épopées héroïques et jihadistes qui pourraient grandement contribuer à changer la situation en Palestine, et même sur tous les fronts de soutien et les lignes de front.
