Gaza – Centre Palestinien pour les Médias
Après plus de 9 mois depuis la guerre génocidaire sioniste, les Palestiniens de la bande de Gaza font face à diverses formes de souffrance qui ne se limitent pas au meurtre, au déplacement et à la famine.
Dans les détails de la vie quotidienne, totalement bouleversée, les défis et les problèmes s’accumulent, rendant encore plus difficile la vie dans les tentes de déplacement et d’exil, devenues l’emblème de la catastrophe palestinienne actuelle.
Depuis le début de la guerre de génocide à Gaza il y a 284 jours, les forces d’occupation néonazies ont privé les habitants de la bande de Gaza de nombreux éléments essentiels, aliments et divers biens nécessaires à leur vie quotidienne.
Interdiction d’introduction de produits de nettoyage
La crise du manque de produits de nettoyage semble être l’un des nombreux problèmes qui préoccupent les Palestiniens, habitués à des niveaux élevés de propreté dans leur personne, leur domicile et leur lieu de travail, une crise qui donne sur des conséquences sanitaires graves.
Depuis plusieurs semaines, les forces d’occupation empêchent l’introduction de divers types de produits de nettoyage dans la bande de Gaza, dans le but de propager diverses maladies parmi une population déjà confrontée à de nombreuses épidémies et maladies en raison des déplacements fréquents, de la surpopulation et de la pénurie d’eau.
Après des heures passées sur le marché de Deir al-Balah, le plus grand marché de Gaza actuellement car la ville abrite des centaines de milliers de résidents et de déplacés, les tentatives de Saada Abu Atiya pour obtenir du savon ou du shampoing ont été vaines.
Abu Atiya a déclaré à un correspondant du Centre Palestinien pour les Médias qu’elle cherchait depuis plusieurs jours du shampoing ou même du savon sans succès, presque tout est épuisé sur le marché, ce qui signifie une détérioration supplémentaire des conditions sanitaires déjà dégradées en raison de la pénurie d’eau, de l’accumulation de déchets et de la vie en tentes.
Elle a souligné que la pénurie d’eau rendait le besoin de produits de nettoyage plus pressant, notamment en raison de la nécessité de les utiliser lors de la cohabitation forcée dans les tentes, les centres d’hébergement et le partage des toilettes.
Elle a confirmé que le manque de disponibilité des produits de nettoyage et la rareté de l’eau avaient conduit à la propagation de nombreuses maladies et épidémies.
En raison des bombardements de l’occupation et de milliers de maisons détruites en plus des ordres d’évacuation sionistes, des centaines de milliers de Palestiniens vivent dans des tentes rudimentaires dressées dans les espaces vides à Deir al-Balah et à Khan Younès, ainsi que dans les écoles de l’UNRWA et les universités transformées en centres d’accueil, chaque salle de classe devenant un refuge pour plusieurs familles. Des centaines de déplacés sont contraints d’aller dans des salles de bains communes dans des conditions d’hygiène et de santé précaires.
Un correspondant du Centre Palestinien des Médias a visité le marché de la ville de Deir al-Balah et a constaté l’absence totale de tout type de produits nettoyants.
Il a ajouté, citant des commerçants, que l’occupation interdisait l’entrée de produits nettoyants dans la région depuis longtemps, ce qui les avait fait disparaître des marchés.
Alternatives
Le citoyen Mouaz al-Halabi de Khan Younès, vivant dans une tente, a déclaré au correspondant du Centre Palestinien des Médias qu’il était contraint d’utiliser des alternatives telles que du sable pour nettoyer les ustensiles de cuisine.
Il a ajouté que lui et ses enfants prenaient des douches à intervalles espacés avec seulement de l’eau, sans shampooing ni savon. Il s’interroge sur les raisons, mais il n’y a pas de réponse, sinon que l’occupation s’acharne à détruire les Palestiniens dans tous les domaines.
Maladies et dangers
La citoyenne Maryam Sharab explique que le manque de produits de nettoyage est un problème réel parce que nous vivons dans un environnement non propre, avec des tentes installées sur le sable, une température élevée à l’intérieur des tentes entraînant une transpiration, et un environnement non propre rendant le transport des déchets impossible, en plus de la rareté de l’eau.
Sharab a ajouté dans son entretien avec le Centre Palestinien des Médias que cette situation a conduit à l’émergence de maladies qui avaient disparu de la vie humaine, faisant référence à la propagation de la gale et des poux dans les cheveux, qui étaient autrefois présents chez certains enfants mais sont maintenant répandus chez tous.
Selon le Bureau de l’information gouvernementale, plus de 1,7 million de déplacés à Gaza ont souffert de maladies infectieuses à la suite des déplacements.
Les rapports des Nations Unies et de la santé à Gaza ont confirmé que des centaines de milliers de Palestiniens souffrent de diverses maladies de la peau en raison du manque d’hygiène personnelle, de la pénurie d’eau et de l’absence de produits de nettoyage.
L’UNRWA souligne dans une publication sur la plateforme X-In que les déchets s’accumulent dans tout Gaza, favorisant la propagation des moustiques, des mouches, des rats ainsi que des maladies et des épidémies. L’UNRWA attire également l’attention sur le fait que le manque d’assainissement adéquat aggrave la situation.
Le consultant en dermatologie et esthétique, Nazeer Abu Rahma, a souligné lors d’une interview que la crise due à la pénurie de produits de nettoyage a particulièrement affecté les femmes, avec une augmentation notable des cas d’eczéma et d’allergies cutanées dues à l’utilisation non sécurisée de produits de nettoyage locaux dont la composition est inconnue.
Abu Rahma a également signalé une augmentation significative des poux et des gales en raison du manque d’eau et des difficultés à se laver dans les abris temporaires, ainsi que la prolifération de champignons en raison de la chaleur intense et de l’humidité élevée à l’intérieur des tentes.
L’interdiction d’importer des produits de nettoyage à Gaza a eu des répercussions graves sur le secteur de la santé déjà épuisé, comme l’a confirmé notre correspondant sur la base d’observations sur le terrain à l’hôpital Al-Aqsa Martyrs et dans d’autres établissements, où il n’y a aucune présence de désinfectants dans les différents services, ce qui aggrave la propagation des infections et des maladies.
Régulation de l’utilisation
De nombreux citoyens ont dû rationner l’utilisation de leurs produits de nettoyage pour en prolonger la durée, tandis que d’autres ont opté pour des méthodes artisanales comme couper le savon en morceaux et le mélanger avec de l’eau pour en faire un liquide utilisé comme shampooing ou détergent.
Des travailleurs locaux dans l’industrie des produits de nettoyage ont souligné que le manque de matières premières entrave la production locale en quantités suffisantes.
Les habitants de Gaza continuent de rechercher des alternatives au nettoyage en utilisant du sable, des feuilles d’arbres et du citron lorsque disponibles, afin de faire face aux défis difficiles auxquels ils sont confrontés.
Des experts en droit soulignent que l’interdiction intermittente par l’occupation d’introduire des produits de nettoyage, comme c’est le cas avec beaucoup de biens, n’a aucune justification et ne s’inscrit que dans le cadre du crime de génocide, où l’occupation cherche à détruire tous les éléments de la vie palestinienne et à priver les Palestiniens de tout ce qui est essentiel à une vie décente.
