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Le nonagénaire Abou Khalil et les souvenirs douloureux de la Nakba de 1948

mercredi 24-mai-2017

Soupir après soupir ainsi est la vie d’Abou Khalil depuis la Nakba (la catastrophe de 1948). Soupir après soupir il raconte son périple douloureux vers l’exil :
« Par Dieu s’il n’y avait pas eu le bombardement du ciel le ciel qui nous tombait sur la tête nous ne serions pas sortis. »

Un beau passé

Abou Khalil est âgé son corps est faible forte est cependant sa mémoire. Sa mémoire est vivante et témoin d’un temps prospère et d’un temps difficile témoin oculaire.

Chaque fois qu’il se rappelle les champs de blé d’avoine de maïs tout autour de la vallée d’al-Faloudja et de la vallée d’al-Mifrid les larmes coulent dans les vallées de son visage des vallées creusées par la Nakba. Il s’agit du nonagénaire hadj Mohammed Ridwan Ali appelé Abou Khalil né en 1922.

Le début et la cause

Hadj Abou Khalil parle du début de sa Nakba :
« Les avions jetaient la mort sur tout et nous poussaient à quitter nos maisons nos champs nos biens. Des centaines d’habitants du village d’al-Faloudja des dizaines de soldats de l’armée égyptienne ont été tués dans les rues les ruelles entre les maisons à cause du bombardement sioniste. Le village abritait une caserne égyptienne. »

Puis ils ont quitté le village en petits groupes pour fuir les yeux sionistes dans le noir dans le froid et pour aller vers le village d’al-Dawayma à l’ouest de la ville d’al-Khalil. Ils y sont restés deux jours et ont dormi dans une grotte. Ils ne laissaient même pas un enfant pleurer. On criait sur sa mère : « Mets quelque chose dans sa bouche avant que les juifs ne nous tuent ! »

Lorsqu’ils ont senti un peu de sécurité ajoute Abou Khalil ils ont repris la route à travers les vallées et les montagnes. Tout le monde avait peur d’être tué. Les nouvelles du massacre de Dir Yassine terrorisait les gens sur la route de l’exil. Fatigués et affamés les gens sont arrivés à pied au village de Beit Ola.

La peur nous a même empêchés de faire un peu de feu pour se mettre quelque chose sous la dent. Nous avons le choix de mourir soit de la faim soit de ces bandits sionistes qui voulaient nous effacer de la carte dit-il. Puis leur périple les a conduits vers une grotte aux côtés du village de Halhoul. Ils y sont restés une semaine luttant contre la faim le froid la pluie. Puis dans une autre grotte vers la région de Lozeh où ils sont restés tout l’hiver.

Une grande mémoire

Hadj Abou Khalil possède une mémoire d’éléphant ; il se souvient de petits détails de façon étonnante :
« Nous sommes arrivés dans la ville d’al-Khalil. Nous sommes allés d’une maison à une autre. J’ai travaillé comme commerçant de blé je me suis marié j’ai eu des filles et des garçons. Finalement je suis installé dans la zone d’al-Mahawir où j’ai bâti ma maison actuelle. »

Le rêve du retour ineffaçable

Et quant au rêve du retour Abou Khalil soupire et dit :
« Nous avions cru que notre exil ne prendrait que peu de temps quelques semaines peut-être avant de retourner dans notre village d’al-Faloudja. Cependant les jours les mois les années passent en vain. En tout cas nous ne perdons jamais l’espoir d’y retourner tout en sachant que l’affaire n’est pas facile : tout le monde est contre notre cause même les Arabes. Le retour a besoin d’une vraie endurance d’un vrai travail d’un vrai sacrifice. Nous ne perdrons jamais l’espoir. Nous parlons de notre rêve de retour à nos enfants et petits-enfants jusqu’à ce qu’il devienne une réalité ».

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