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La crise du carburant aggrave la crise de l’eau potable dans la bande de Gaza

mercredi 28-mars-2012

En dépit du manque de carburant les véhicules n’ont pas arrêté d’apporter de l’eau potable aux habitants de la rue d’Al-Magribi du quartier d’As-Sabra au sud-ouest de la ville de Gaza. En fait cette rue n’a reçu que trop d’eau depuis trois semaines.

Le problème de l’eau n’est pas nouveau dans cette zone. Elle obtient l’eau d’un puits qui se trouve à une vingtaine de kilomètres au loin. Depuis le début du mois de mars l’eau n’a pu y arriver à cause de la crise de carburant et d’électricité. Durant ces semaines la mairie de Gaza n’a pu pomper que quelques heures pour répondre aux besoins de la population.

Un cycle infernal

Les Palestinien Gassan Mustapha confie à l’agence Quds Press qu’ils contactent le fonctionnaire du puits quand leur tour arrive ; mais il s’excuse qu’il ne peut pomper l’eau faute d’électricité ou de carburant nécessaire pour faire fonctionner le puits. Pourquoi ne fournit-on pas de carburant à un puits si important dont dépendent des milliers de gens se demande Mustapha.

Puis parfois quand l’électricité arrive le fonctionnaire prétexte qu’il est en train de fournir de l’eau à un autre quartier parce que ce n’est pas notre tour ! Et quand notre tour arrive c’est l’électricité qui n’arrive pas et ainsi de suite ; le quartier vit dans un cycle infernal.

Des maisons sans eau

Pour sa part Saïd Hamed dit que les habitants avaient tenté de trouver une solution ; un bienfaiteur a consacré soixante-dix mille dollars pour un nouveau puits mais il n’a pas pu fonctionner faute d’électricité. Les habitants ne trouvant pas l’eau à boire ont recours à de l’eau de pluie.

Mme Iman Sobhi souligne que le problème ne concerne pas seulement l’eau potable mais qu’il touche aussi l’eau pour toute autre utilisation : vaisselles et douche par exemple. C’est une situation difficile jamais vue.

Les stations privées de dessalement travaillent jour et nuit pour pouvoir fournir de l’eau aux maisons de ce quartier. Mahran qui travaille dans une de ces stations a une grande appréhension de voir la crise toucher d’autres quartiers à cause de la crise d’électricité que ne cesse de s’aggraver.

Le problème des zones élevées

De son côté l’ingénieur Ramsi Ahel directeur du bureau de l’eau de la mairie de Gaza confirme qu’ils trouvent de grandes difficultés à fournir de l’eau à la rue Al-Magribi et au quartier d’As-Sabra étant des zones très élevées. La crise de l’électricité et de la rareté de la pluie en sont les causes principales.

Il confie à l’agence Quds Press qu’ils se trouvent obligés de laisser les générateurs travailler à plein régime pendant quinze heures à la suite alors qu’ils ne sont fabriqués que pour sept heures.

Le problème c’est que pendant le pompage l’électricité s’arrête souvent causant beaucoup de problèmes techniques ; il faut reprendre le pompage dès le début.

« Donnez-moi huit heures d’électricité de façon bien réglée je vous donnerai de l’eau de la même façon. Mais cela est une affaire très difficile. Malgré tout nous essayons de fournir de l’eau à chaque maison de la bande de Gaza » dit l’ingénieur.

Une catastrophe sanitaire

A l’approche de la saison estivale et de la montée de la température la bande de Gaza pourrait entrer dans une catastrophe sanitaire environnementale et humanitaire surtout avec le carburant de plus en plus rare avertit l’ingénieur.

Et pour ce qui est du puits de la rue Al-Magribi il dit qu’il a besoin d’un transformateur électrique spécial à un prix de trente mille dollars.

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