Le mois béni de Ramadan arrive et les villes de la Cisjordanie vivent un état de panique sous l’autorité d’Abbas et de son premier ministre Fayyad. Leurs souks connaissent une montée de prix insupportable insupportable surtout du fait que cette autorité ne livre aux fonctionnaires que la moitié de leur salaire. Elle prétend être asphyxiée par une crise financière sans précédent.
L’inflation
Les habitants de la Cisjordanie se plaignent de cette montée des prix surtout du prix des produits dont les fidèles ne pourraient se priver au moment de rompre le jeûne.
Khaldoun Komayl de la ville de Jénine confie au correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI) que les légumes ont vu leurs prix doubler voire même tripler. Le kilogramme de tomates était d’un shekel avant de passer à trois. Et cela n’est qu’un exemple. Cela ne concerne pas seulement les légumes les fruits voient aussi leur prix doubler.
Le commerçant Mohammed Al-Silawi importateur de légumes confirme que la montée des prix ne vient pas seulement de la montée de la demande mais qu’elle vient surtout de ces importateurs qui ne se privent pas d’augmenter les prix des produits beaucoup consommés pendant le mois béni de Ramadan. Les dattes sont le meilleur exemple. Ils les vendaient aux commerçant locaux pour 20 Shekels ; ils les vendent maintenant à 30.
Puis le kilogramme de poulet était il y a quelques jours à 11 shekels ; il est actuellement à 13 shekels. Et le paquet de sucre est passé de 44 shekels à 47.
La chaleur
De plus la montée des prix n’est pas le seul fardeau ; la chaleur grimpe aussi de façon phénoménale : huit degrés au-dessus de sa moyenne annuelle. La météo est suivie par les citoyens plus que les informations politiques. Comment faire ? Acheter un climatiseur si cher ?
Le salaire
Les fonctionnaires ont vu la moitié de leurs salaires retardés le mois dernier. Beaucoup craignent que cela se passe de la même façon ce mois. Ce retard ne tombe pas dans un temps propice : on a beaucoup de frais en ce mois de jeûne et pour la fête qui le suit.
Le fonctionnaire Rajeh Abou Al-Rab ne pourrait cacher sa tristesse quant à la perturbation du salaire. Tout retard le mettrait dans l’embarras ne pouvant honorer les besoins de sa famille et payer les commerçants surtout avec l’arrivée du mois béni de Ramadan et la proche rentrée scolaire.
Pour sa part le fonctionnaire Imad Salem est en colère. Pour lui le retard des salaires n’est qu’une pièce de théâtre. Elle a pour mission de dire aux Palestiniens de la Cisjordanie que vous n’avez que Salam Fayyad pour avoir une aide financière. « Que quiconque veut jouer avec la nourriture de nos enfants aille au diable ! dit-il. Le peuple palestinien est capable de se débrouiller tout seul ».
Les Palestiniens de la Cisjordanie espèrent que l’autorité de Ramallah portera ses responsabilités en donnant les salaires au moment prévu et en essayant de stabiliser les prix.