Les partisans d’un monde « dénucléarisé » doivent sans doute constater aujourd’hui que rien n’est jamais fini dès lors qu’on s’est engagé sur la pente glissante que chaque concession en annone inexorablement une autre : au dernier jour de l’Assemblée générale annuelle de l’AIEA la paix et la sécurité « planétaires » ont essuyé un cinglant revers : une majorité de 51 pays sur les 151 États membres de l’Agence entraînés par les Etats-Unis d’Amérique et leurs alliés européens ont voté le vendredi 24 septembre contre la résolution non contraignante présentée par le groupe de 22 pays arabes laquelle appelait Israël à signer le TNP à respecter le droit et les lois internationales. Le texte n’a eu que la faveur de 46 pays ce qui revient à dire que seuls 46 Etats ont osé dire à haute voix à quel point l’autorité occidentale sur l’ordre nucléaire avec ses marges de favoritisme patent et latent leur paraissait « insane » et «déraisonnable » et que combien ils souhaitaient que cela change. Mais ces 46 voix n’ont pas pesé lourd face à celle d’une Amérique toute à son tropisme obnubilant pour Israël. Washington avait même dépêché le principal conseiller sur les Affaires nucléaires d’Obama Gary Samore à Vienne pour tenter de persuader les pays arabes d’abandonner l’idée de cette résolution qui dixit « pourrait nuire à la reprise des discussions entre Israéliens et Palestiniens ». L’Intéressé a eu même l’ingénieuse idée de mélanger torchons et serviettes en arguant que tout vote favorable en ce sens risquerait de mettre en échec une conférence prévue pour 2012 où il serait question d’un « Moyen-Orient sans armes nucléaire ». Comme si en présence d’un Israël guerrier résolu à s’agrandir et qui plus est détient le monopole de la bombe atomique dans cette région une telle conférence avait une quelconque chance de succès ! Peu avant le vote d’hier l’ambassadeur du régime sioniste Ehud Azoulay avait mis les États membres en garde contre l’adoption de la dite résolution qui je cite « est apte à porter un coup fatal à tout espoir d’efforts de coopération à venir en vue d’une amélioration de la paix régionale au Proche-Orient. ». L’Histoire est émaillée d’épisodes où des régimes fascistes tentent désespérément de se sauver en faisant de la menace de guerre un objet de chantage. Ce qui fait l’originalité du régime sioniste c’est qu’il opère là sous les yeux ahuris du monde ce qu’on pourrait bien qualifier de « chantage à la paix ». Un chantage auquel participent outre l’Occident toutes ces institutions internationales qui traînent si malhabilement le qualificatif de garant de la sécurité et de la paix. Et l’AIEA ne fait hélas pas exception à la règle