Qu’ils vivent dans les camps de réfugiés surpeuplés dans les quartiers tentaculaires des grandes villes ou à la campagne les Palestiniens se sont mobilisés dans des actions de promotion des produits fabriqués ou récoltés localement aux dépens de la multitude de marchandises fabriquées dans les colonies illégales installées sur les terres occupées de Cisjordanie.
L’Autorité Palestinienne (PA) de son côté a rédigé des listes des produits fabriqués dans les colonies et les a distribuées à des milliers de familles de Cisjordanie qu’ils ont incitées à acheter des produits palestiniens en les avertissant que le commerce de produits des colonies était passible de poursuites judiciaires. Mais cela fait des années que des communautés locales de base militent indépendamment de l’AP pour soutenir et encourager les commerçants à faire des choix responsables quand ils achètent et vendent de la marchandise.
Selon Haaretz le Ministre de l’industrie et du commerce israélien a demandé à l’AP d’arrêter le boycott invoquant de soi-disantes violations des règles du commerce international et feignant de s’inquiéter du sort des Palestiniens qui travaillent dans les colonies.
Les lois du commerce international ne s’appliquent pas aux boycotts de consommateurs et les colonies israéliennes elles-mêmes sont complètement illégales au regard du droit international y compris l’article 46 et 55 de la Convention de la Hague ; l’article 49 de la Convention de Genève et la Résolution 465 du Conseil de Sécurité de l’ONU. L’illégalité des colonies israéliennes a été réaffirmée dans le jugement de la Cour de Justice Internationale de la Hague de 2004 (« La réalité des colonies israéliennes » Palestine Monitor 15 mars 2010)
Des artistes irlandais se sont engagés à boycotter Israël
Parmi les nouvelles internationales concernant le boycott il faut souligner que plus de 150 artistes irlandais ont aidé à lancer un boycott d’Israël plus important en s’engageant à refuser de se produire en Israël et à refuser des bourses ou des fonds d’institutions en lien avec le gouvernement israélien. Cette campagne fait de l’Irlande le premier pays à mettre en place un mouvement national de boycott culturel contre l’apartheid israélien.
Dans une action conjointe avec la campagne de Solidarité Palestine Irlande (IPSC) des artistes ont rédigé un manifeste qu’ils ont publié sur le site web de IPSC stipulant que « les signataires s’engagent à boycotter l’état hébreu jusqu’à ce qu’il respecte le droit international » et précisant que les artistes répondent à un appel de la société civile palestinienne pour le boycott d’Israël (« Le concert de Dublin voit le lancement de la campagne intitulée « Engagement de participer au boycott culturel d’Israël » 13 août 2010).
Le musicien Eoin Dillon a lui aussi signé l’engagement. Selon IPSC son frère faisait partie de la flotte de la liberté de Gaza en mai dernier et a été kidnappé et arrêté quand les commandos israéliens ont arraisonné les navires en faisant neuf victimes et des douzaines de blessés.
Dillon a dit à IPSC : « J’encourage tous les artistes irlandais à prendre cet engagement non seulement par dignité personnelle mais surtout pour l’honneur et la dignité du peuple palestinien ».
L’engagement a été reconnu par la campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) qui a déclaré le 11 août – avant la prise de position de ces artistes- que cela représente « une stratégie révolutionnaire pour soutenir les Palestiniens dans leur lutte pour la liberté et la justice » (« des artistes irlandais font l’histoire du BDS… »).
Ces dernières années beaucoup de figures internationales ont manifesté leur soutien au boycott culturel d’Israël » ajoute PACBI. « Une déclaration de John Berger en faveur du boycott a récolté des douzaines de signatures dont quelques célébrités. Montréal au Canada a été le témoin d’une initiative très impressionnante dans ce domaine quand 500 artistes en février dernier ont fait une déclaration pour s’engager à « lutter ensemble contre l’apartheid [israélien] » et pour appeler « tous les artistes et les acteurs culturels du pays et du monde entier à adopter une position similaire dans cette lutte globale » pour les droits des Palestiniens. Cependant les artistes irlandais ont relevé la barre de la solidarité en instituant la première opération nationale en faveur du boycott culturel d’Israël. »
Cette initiative de boycott culturel fait suite à la campagne de Boycott Désinvestissement et Sanctions des consommateurs du mois dernier menée par IPSC pour remettre une pétition de plus de 6000 signatures à une chaîne nationale de supermarchés les Marchés Dunnes pour leur demander d’arrêter de vendre des produits fabriqués en Israël. Des personnalités syndicales des militants de Sinn Fein et des membres des communautés palestiniennes et sud-africaines d’Irlande ont remis la pétition aux Marchés Dunnes en plusieurs endroits du pays.
Traduction de l’anglais : Dominique Muselet