Question : on dit que 2010 est l’année de la judaïsation de la ville d’al-Quds. Est-ce qu’il s’agit d’une exagération ou bien une mise en garde à partir de données et de preuves sur le terrain ?
Réponse : Je pense que la question d’al-Quds dans la pensée stratégique israélienne est plus importante que ce qui se dit il ne s’agit pas de détails de chiffres de statistiques de vingt ou deux milles unités etc.. Ce n’est pas ainsi. Le dossier d’al-Quds dans le règlement proposé est le dossier le plus ardu. Netanyahu utilise l’état de faiblesse arabe et utilise la démission totale de l’Autorité palestinienne face aux Israéliens cette autorité qui a perdu toute initiative et qui ne cesse de dire qu’il n’y a nulle alternative aux négociations que les négociations et les Arabes disent qu’il n’y a pas d’alternative à l’initiative de la paix que l’initiative de la paix. Il s’agit pour la droite israélienne et notamment Netanyahu d’une occasion en or pour clore le dossier d’al-Quds de sorte que s’il y a quelque chose nommée encore règlement il n’y aura plus de négociations sur al-Quds. Ce sont les données des données graves.
Prenez par exemple la solution des deux Etats. Netanyahu a lié la solution des deux Etats à la reconnaissance par les Palestiniens de la judaïté de l’Etat (sioniste). La question d’al-Quds n’est pas discutée. Mais y a t-il un seul Palestinien qui accepte un Etat palestinien sans que al-Quds (ou pour certains la partie Est d’al-Quds comme Abou Mazen et ses collaborateurs) n’en soit la capitale ? Aujourd’hui Netanyahu essaie d’arracher al-Quds du mental palestinien. Il dit : « Oubliez-la ! » Lorsqu’il dit qu’il n’y a pas de Quds capitale de l’Etat palestinien que al-Quds n’est pas une colonie et que la construction dans al-Quds est semblable à la construction dans Tel Aviv cela veut dire qu’actuellement dans al-Quds est en train d’être enterré le projet illusoire de deux Etats fondement de ce problème dans l’histoire et la gestion du conflit dans la lutte nationale palestinienne.
Question : comment cependant empêcher les Israéliens de réussir leurs projets ?
Réponse : Avant de parler du comment les en empêcher il faut dire que le projet israélien pour al-Quds est complexe. Lorsque les Israéliens promulguent une loi pour interdire l’extension de la partie occidentale d’al-Quds en direction de l’entité ou des terres occupées en 48 ils veulent signifier que cette profondeur qui s’appelle la Cisjordanie c’est l’espace où doit s’étendre la colonisation. Là il y a légifération. L’affaire est au cœur même du régime politique israélien. Lorsque les aides arrivent et qu’il y a course aux Etats-Unis entre les donateurs les Eglises les Evangélistes et que des millions de dollars sont dépensés pour le projet de judaïsation d’al-Quds ils ont pris la décision qu’il n’y aura plus d’al-Quds.
Concernant les mécanismes que nous pouvons utliser pour empêcher cela posons la question d’une autre façon : d’où vient leur appétit ? Pourquoi sont-ils aussi féroces et pressés pour clore le dossier d’al-Quds : ils ne craignent personne ni les Arabes ni les Etats-Unis ni personne. En Israël les gens croient que Netanyahu peut faire ce qu’il veut dans al-Quds aucune attitude arabe l’en empêchera. Concernant même les Etats-Unis Netanyahu pense qu’il peut vaincre Obama en plein cœur des Etats-Unis en ce qui concerne la politique dans la région et la politique extérieure. Face à cette sensation de puissance où aucune partie ne peut dissuader l’ennemi il ne reste pour changer l’équation que la résistance et le choix de la résistance qui ont imposé de nouvelles données comme l’a dit le président Bashar al-Assad il y a quelques jours dans une interview dans al-Manar. Certains veulent supprimer ces acquis tout ce que la résistance a réalisé toute la fermeté et le refus de se plier pour l’offrir à Netanyahu afin qu’il poursuive son projet dans al-Quds.
Question : la question posée reflète ce qui se dit dans les milieux populaires. Face à cette grave situation il n’y a pas en face une attitude adéquate ni sur le plan palestinien ni sur le plan arabe ni sur le plan international. Tout le monde reconnaît la gravité de la situation mais dans le passé al-Quds a été le moteur de toute action et de toute lutte.
Réponse : Al-Quds est le moteur sur le plan symbolique mais malheureusement même les symboles n’ont plus de poids dans la politique arabe. Le problème c’est comment comprendre la situation arabe qui se comporte ainsi avec la question d’al-Quds. Il y a deux visions dans la région. L’une dit qu’Israël est devenu un état de fait que nous devons admettre absolument sa présence dans la région. Les responsables de cette vision nous disent que c’est « Israël (qui) est une ligne rouge » et non pas al-Quds. Ceux qui gênent Israël et qui luttent contre Israël Israël a reçu le droit de les pourchasser dans les hôtels et les pays arabes.
Les drapeaux israéliens sont présents dans les pays arabes comme si Israël était leur allié stratégique et tout ce qui s’est passé dans al-Quds dans son sens symbolique n’a pas suffi pour qu’un dirigeant arabe interpelle l’ambassadeur israélien et lui dise de prendre la porte car « la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa que vous voulez détruire représente pour nous plus que tout ». Mais l’ennemi sioniste réalise à présent qu’al-Quds dans le sens symbolique est déjà détruite dans la conscience officielle arabe. Elle n’existe plus.. Au temps de Yasser Arafat il y a eu quelques remous et lorsqu’il a pris une décision ferme ils l’ont rejeté.
Actuellement il n’y a personne pour s’occuper d’al-Quds. La synagogue de la ruine qui se trouve actuellement que le touriste américain va prendre en photo et dont le dôme est plus élevé que celui du dôme du Rocher cette synagogue est en construction depuis 2006. A cette époque le président de l’Autorité se rendait chez le premier ministre israélien pour prendre un repas et peut-être que de la fenêtre il voyait la construction ou du moins les bulldozers qui étaient en action mais personne n’en a parlé. Si l’ennemi parvient à la conviction que la ville d’al-Quds et même la mosquée al-Aqsa n’existent plus dans la conscience arabe qu’ils ont été détruits dans la conscience des arabes ce sera le début de sa destruction sur le terrain. La question de la destruction d’al-Aqsa n’est pas de la propagande que nous menons les Israéliens ont des documents et des projets. La mosquée al-Ibrahimi après avoir été divisée vient d’être intégrée dans la liste du du patrimoine juif c’est une question de temps. Ils envahissent al-Aqsa ils le divisent ils le mettent dans la liste du patrimoine. Il y a actuellement 150 sites des sites et des lieux islamiques attendent d’être progressivement intégrés à cette liste.
Question : certains appellent à une troisième intifada. Dans le temps un ministre israélien avait dit : si nous bougeons une pierre de la mosquée al-Aqsa nous commençons une guerre. Aujourd’hui les appels à l’intifada ne sont pas suivis.
Réponse : quand on me pose la question à propos de l’intifada je donne deux réponses principales :
1) Ce qui se passe en Cisjordanie quant à al-Quds et la mosquée al-Aqsa sous le pouvoir de l’Autorité d’Oslo sous l’égide de Dayton et de l’équipe de Dayton la tâche de cette équipe étant d’empêcher l’intifada quelle que soit la forme de la résistance contre cette agression. L’intifada est aujourd’hui interdite par décision palestinienne officielle qui pratique la répression et pourchasse les résistants tout en développant le pessimisme au sein du le peuple en lui faisant sentir qu’il n’y a plus d’espoir dans la résistance et que celle-ci a nui à ses intérêts.
2) l’intifada ne se déclenche pas par décision. C’est un acte populaire et spontané. Dès le début de notre mouvement de libération dans les années vingt jusqu’à aujourd’hui c’est ainsi que cela fut. Cela s’est ainsi passé lors de la première intifada et dans la seconde. Ensuite les organisations interviennent pour encadrer diriger selon le rapport de forces qui s’établit dans la bataille avec l’ennemi. Je suis certain qu’à un moment le peuple palestinien ne permettra pas la destruction de la mosquée al-Aqsa ni n’abandonnera al-Quds comme le pensent certains. Mais ce moment dont nous sommes sûrs qu’il viendra les autres œuvrent pour qu’il soit annulé et entravé.
Question : Netanyahu est revenu des Etats-Unis tout en maintenant ses projets de colonisation dans al-Quds. Tout le monde parle des dissensions entre les Etats-Unis et le gouvernement de l’occupation. La première question est : sont-elles sérieuses ces dissensions ?
Réponse : pour comprendre objectivement cette question il faut dire d’abord qu’il y a deux points de vue dans le monde arabe à ce propos le premier point de vue affirmant qu’entre les Etats-Unis et Israël il y a une alliance stratégique donc il n’y a aucune dissension. Je pense de mon côté qu’il s’agit d’une simplification de la question qui est beaucoup plus complexe. En fait il faut revenir à l’arrivée d’Obama et le besoin des Etats-Unis après Bush de changer leur image dans le monde. L’institution américaine a eu un rôle important dans l’élection d’Obama. Ce dernier avait et a toujours des problèmes internes notamment économiques et des problèmes externes dans notre région notamment en Irak en Afghanistan la question du règlement bref les dossiers « chauds ». Obama a levé le slogan du changement mais concernant sa relation avec l’Etat sioniste il a affirmé clairement en tant que démocrate que la sécurité et la prospérité de l’Etat d’Israël sont garanties.
Mais a-t-il ajouté « nous avons des problèmes internes et externes et comme nous sommes partenaires vous devez tenir compte de nos intérêts ». Netanyahu du fait de sa situation interne son alliance avec les partis de la colonisation et sa vision idéologique et stratégique ainsi que sa vision relative aux Arabes et au règlement tout cela l’a incité à ne pas tenir compte des Etats-Unis surtout qu’il y a des dossiers avec lesquels il se comporte avec l’administration américaine comme des dossiers de négociations le dossier du nucléaire iranien par exemple.
Netanyahu pense que ce dernier représente un danger existentiel pour Israël et reproche aux Etats-Unis qui veulent le négocier il affirme donc que pour al-Quds et la colonisation il n’est pas prêt à écouter les Etats-Unis. De l’autre côté des responsables militaires américains et même un rapport présenté au congrès disent franchement que la politique israélienne nuit à l’intérêt des Etats-Unis d’abord et nuit même à la vie des soldats américains à l’étranger même si les dernières déclarations américaines à ce propos ont été désavouées. Hillary Clinton l’amie chaleureuse d’Israël est obligée de faire pareil. Cette poussée de Netanyahu concernant al-Quds et ses exigences du processus de règlement indique qu’il vise les Arabes et la région plus amplement que ne s’attendent les Etats-Unis. Ces derniers affirment poursuivre la voie de toutes les administrations précédentes que non seulement la sécurité mais aussi la prospérité d’Israël seront garanties mais réclament qu’Israël tienne compte de leurs intérêts car rien d’autre dans la région n’aide Obama.
Du côté arabe les Arabes n’ont aucune carte et il y a une autorité palestinienne qui dit : « trois facteurs existent pour le règlement : les Etats-Unis Israël et le régime arabe qui considère qu’Israël est une ligne rouge. Que peut donner un tel trio ? Le fait de dire qu’il n’y a aucune alternative aux négociations que les négociations est un cadeau à Netanyahu.
Question : Peut-on considérer qu’il y a un changement dans la politique américaine ?
Réponse : A mon avis il y a un changement et ce changement c’est le Hezbollah qui l’a fait le Hamas le Jihad islamique la résistance l’attitude de la Syrie et de l’Iran. Le soutien à la résistance et l’attitude de la résistance ont instauré une nouvelle équation dans la région. Actuellement le peuple américain se demande jusqu’à quand il va être sacrifié pour Israël qui pose ses lois et pourquoi ses fils sont tués ? Le régime arabe au lieu de tirer profit de cette équation au sommet arabe par exemple au lieu de tourner la page retirer l’initiative arabe se réconcilier avec les peuples et prendre en compte leurs aspirations voit dans le discours de la résistance une menace contre lui et contre ses intérêts. Après ce qui s’est passé au Liban et à Gaza l’image d’Israël dans le monde est au plus bas. Israël n’est plus perçu comme la victime et nous les bourreaux.
Quiconque regarde les images de Gaza les armes au phosphore les bombardements l’enfer qui est tombé sur Gaza réalise parfaitement ce qu’est Israël. Il y a changement mais est-ce que ce changement peut modifier les bases de la politique américaine dans la région ? Jusqu’à présent il n’y a pas de changement pratique. Netanyahu a dit ce qu’il voulait Obama l’a bien écouté. Netanyahu a remis l’affaire entre les mains de son cabinet ce qui veut dire qu’il ne veut pas écouter les demandes américaines qui sont d’ailleurs rien que l’arrêt de la colonisation car 4 des ministres se situent à la droite de Netanyahu et ce dernier comme disent certains se situe à sa propre droite.
Question : Une question que se posent les intellectuels et politiciens dans le monde arabe : qui dirige qui ? Israël ou les Etats-Unis ?
Réponse : Cette question s’est terminée avec l’effondrement de l’Union soviétique. Ce débat est un débat académique qui ressemble à l’affaire de l’œuf et de la poule. Netanyahu est revenu des Etats-Unis se comportant avec arrogance et disant que l’Etat hébreu est la grande puissance dans le monde. Les Etats-Unis craignent pour leur image dans le monde et à présent l’opinion publique américaine sait pourquoi les peuples les détestent. Obama a besoin du lobby juif aux Etats-Unis et Netanyahu s’est comporté comme s’il était le maître aux Etats-Unis mais l’institution militaire est mécontente. Elle réclame que le centre de décision envers la zone palestinienne soit transféré vers le lieu où domine l’armée américaine en Floride pour ne pas être maintenu sous la domination du lobby israélien en Europe. Je ne dis pas que les Etats-Unis vont prendre en compte nos aspirations non les Etats-Unis sont les Etats-Unis. Mais nous nous ne nous aidons pas nous-mêmes. Car nos régimes depuis les années 50 sont au service de la politique extérieure des Etats-Unis dont les piliers dans la région sont le pétrole le soutien à Israël et le soutien aux régimes arabes et non pas soutenir la démocratie comme les text books des universités américaines le propagent. C’est un grand mensonge. Nos régimes considèrent qu’ils ont été programmés à obéir à la politique américaine à tout jamais …
Question : Les journalistes israéliens ont mis en garde Netanyahu contre la colère d’Obama. Quelle est la réalité de cette colère ?
Réponse : Que signifie la colère d’Obama ? Est-ce qu’il va faire la guerre contre Israël ? Est-ce qu’il va prendre des décisions aux Nations-Unies contre Israël ? Non la colère d’Obama peut s’exprimer sur un point : le règlement américain proposé (nous nous sommes contre ce règlement d’ailleurs pour que personne ne vienne prétendre que nous cherchons à le vendre).. Obama peut être en colère en disant voilà la vision américaine si Israël veut une solution la voici. Ou Netanyahu la prend ou Israël va vers de nouvelles élections. Je suis d’ailleurs certain que toutes nouvelles élections n’amèneront que Netanyahu ou pire que lui jusqu’à ce qu’il y ait un nouveau dirigeant qui adopte la vision américaine issue de la colère d’Obama.
Question : concernant la question d’al-Quds certains experts de la politique américaine disent qu’il n’y a pas de différence entre les visions américaine et israélienne mais qu’il y a un bavardage israélien que si la colonisation se poursuivait en silence il n’y aurait pas eu de problème. Est-ce que la question est cette droite israélienne qui affirme tout haut son arrogance de vouloir coloniser al-Quds ?
Réponse : Il faut laisser de côté la droite israélienne et revenir aux négociations au temps de Barak lorsqu’il était en pourparlers avec Yasser Arafat sous l’égide de Clinton qui appartient au même parti qu’Obama. Les détails sur les quartiers chrétien arménien ce qu’on appelle quartier juif et ce qui a été pris après juin 67 nos dirigeants étaient arrivés à un accord et même Silwan où il y a actuellement une poussée israélienne ils étaient prêts à l’abandonner. Le problème était uniquement à propos de la place de la mosquée al-Aqsa ils ont dit à Yasser Arafat : « vous avez ce qui est situé au-dessus de la terre et nous nous voulons le souterrain où nous construirons notre temple car vous avez construit votre mosquée sur le mont du temple. Yasser Arafat avait ce jour-là refusé et prononcé sa célèbre phrase à Clinton qui a essayé de faire pression sur lui. Il lui a dit : « si tu veux que j’accepte cela je t’invite à mes funérailles ». Yasser Arafat a eu peur que le peuple palestinien ne le tue. Mais il ne l’a pas tué ce sont eux (les Israéliens) qui l’ont tué. Il s’est avéré depuis que Barak ne voulait que jeter de la poudre aux yeux il n’était pas sérieux.
Revenons à la droite le problème d’Obama avec la droite est qu’il veut quelle tienne compte des intérêts des Etats-Unis dans la région. Que veulent les Etats-Unis ? Ils veulent ne pas être détestés ils ne veulent pas que les régimes amis qui assurent le pétrole soient déstabilisés par leurs peuples la résistance et ce grand mensonge qui s’appelle terrorisme international. Les Etats-Unis ont un projet de règlement depuis Madrid où ils ont placé toutes leurs cartes pour régler la question du Moyen-Orient. Actuellement un des éléments de cette solution qui consiste à liquider la question palestinienne est la question d’al-Quds qui est un symbole où les Palestiniens n’acceptent pas qu’on leur donne un bout de terrain un canton sans qu’il y ait quelque chose qui s’appelle al-Quds pour leur vendre cette transaction et enrober le poison. Aujourd’hui la droite israélienne est têtue même cela elle ne veut pas l’admettre. Elle dit : « Ces gens-là ne nous concernent pas ». Les Israéliens sont dans le projet de l’Etat Juif. D’ailleurs que signifie la judéité de l’Etat ? L’expulsion des Palestiniens de 48 et un Etat palestinien dépourvu de toute souveraineté puissance et maîtrise. En réalité c’est un grand mensonge.
Aux Etats-Unis en mai 2006 d’après Noam Chomsky Olmert que certains considèrent comme étant modéré a prononcé un discours au congrès américain au temps de Bush où il a dit : « dans l’histoire ancienne d’Israël nos ancêtres ont peut-être abandonné sans aucun droit des miettes de terrain pour les « cafards drogués » (les Arabes et les Palestiniens). Bien que j’ai foi dans la terre d’Israël entière et le non abandon d’une parcelle de cette terre nous serons probablement contraints pour rester sur cette terre dans la sécurité et la stabilité d’abandonner comme l’ont fait les ancêtres quelques miettes de la terre pour les « cafards drogués ». Le congrès américain a applaudi parce que Barak nous avait décrit comme des « cafards drogués ». Mais les jeunes qui ont affronté les généraux israéliens à l’est de Khan Younes ces jours-ci s’ils sont des « cafards drogués » que Dieu fasse de tous les Arabes des « cafards drogués » de cette sorte.
Question : Certains pensent que puisqu’il n’y a que les négociations que la question d’al-Quds sera remise à plus tard que la colonisation sera gelée quelques prisonniers seront libérés et les négociations reprendront. Penses-tu que ce scénario est possible ?
Réponse : Je ne veux pas discuter de ces scénarios. Je vais parler du point de départ pour ne pas faire partie de leur agenda. Le fond de l’affaire la Palestine est notre terre. L’occident et le colonialisme ont aidé les bandes sionistes à créer cette entité ils nous ont arrachés à notre terre et expulsés en 48. A partir de là les Arabes (les pères et ancêtres de ceux qui se trouvent au sommet) ont voulu aider et sauver la Palestine. Il y eut ensuite la création de l’OLP pour libérer la Palestine toute la Palestine du fleuve à la mer. En 1967 les Arabes ont réduit le but en parlant d’effacer les conséquences de l’agression de 67 puis ensuite ce but a été adopté. Il ne reste que 22% de la Palestine qui est devenu le but stratégique. Ensuite même la libération de la terre les 22% a été retirée le terme terre a été retiré et on nous a annoncé : le rêve palestinien c’est l’Etat palestinien. Cet Etat ils veulent le faire dans un garage dans le marché de Gaza ou la poissonnerie d’al-Khalil personne ne sait. L’essentiel c’est l’Etat le rêve palestinien. En 1988 ils l’ont proclamé indépendant à Alger ils ont applaudi dansé et tous les ans on célèbre cette occasion ; gare à celui qui n’y participe pas. Quelle différence entre la fête de l’Indépendance de l’Etat d’Israël qui défie aujourd’hui les Etats-Unis et la nôtre la fête de notre indépendance qui est sur le papier pour laquelle le regretté Mahmoud Darwish a écrit 300 lignes pour dire que nous avons un Etat.
Les accords d’Oslo concernent une terre que nous avons abandonnée à 80% et qui considère que les 20% restants sont des terres sur lesquelles il y a conflit. Depuis Oslo jusqu’à aujourd’hui tant que la définition de la Cisjordanie et de la bande de Gaza demeure « des terres sur lesquelles il y a confit » et que les Palestiniens ont signé ceci à Oslo pourquoi reprocher aux Israéliens qui à cause du rapport de forces tirent de leurs côtés et arrachent les oliviers à Naplouse Jenin et ailleurs ? Le rapport de force en leur faveur leur permet d’arracher ce qu’ils veulent parce qu’ils sont vainqueurs. Tout ce calcul A B C a eu lieu parce qu’il y a eu falsification et tromperie il y a un processus d’égarement envers le Palestinien d’égarement du Palestinien.
Ils se demandent pourquoi il ne se soulève pas ? Quand Gaza était en train d’être bombardée ils lui ont dit : « c’est Gaza du Hamas » comme si c’était un autre peuple. Au Brésil au Venezuela il y a eu des réactions et en Cisjordanie le maximum certains ont brûlé des bougies. Est-ce que cela veut dire que le peuple palestinien a abandonné sa terre et son peuple ? Non lorsque la bande de Gaza a été libérée et que les colons sont partis je l’avais dit à l’époque sur al-Manar même c’est la Cisjordanie avec les opérations martyres qui a libéré la bande de Gaza. Qu’est-ce qui nous a amené à cette situation d’effondrement ? à ce sentiment de vanité ? C’est ce mensonge qui est pratiqué le rêve palestinien n’est pas l’Etat palestinien. Ils nous ont pris la terre ils nous ont chassés et le bout de terrain le plus cher pour cette nation c’est al-Quds.
Aujourd’hui les Israéliens l’envahissent de tous côtés destructions de maisons judaïsation bulldozers. Qui défend aujourd’hui al-Quds ? Il n’y a que Sheikh Raed Salah et ses frères les Palestiniens de 48 ils représentent le milliard et demi de musulmans. Quels que soient les scénarios et je reviens à ta question il faut que cesse la falsification la tromperie et le lavage de la conscience palestinienne avec l’encre américaine et israélienne doit cesser. Il n’y a rien qui s’appelle Etat palestinien. C’est fini. Cet Etat érigé par le mot d’ordre de la solution de deux Etats est un prétexte pour qu’ils prennent toute la Cisjordanie. Ils ont doublé la colonisation et il n’y a plus que la mosquée d’al-Aqsa à prendre.
Question : Qu’en est-il des négociations non directes et de l’initiative arabe ?
Réponse : Ils ne vont pas retirer l’initiative arabe. C’est un prétexte pour masquer leur vision. Il y a deux visions : pour l’une il faut reconnaître l’existence d’Israël et pour l’autre le refus absolu de l’existence d’Israël. Depuis Camp David la jeunesse résistante refuse absolument cette existence.
Il y a une vision qui considère qu’Israël a le droit d’exister dans la région à l’intérieur de cette nation c’est la vision du régime arabe en général même s’il y a certaines voix différentes mais dans l’ensemble c’est cette vision. Il y a d’autre part l’autre vision celle du refus absolu de cette présence qui considère que la nation peut changer le cours des événements et réaliser l’objectif de la libération. Aujourd’hui nous disons à ces régimes : « nous ne voulons pas que vous déclenchiez la guerre pour al-Quds ». Il y a trois choix : soit remplacer une initiative pour une autre ce qui veut dire s’abandonner encore plus à Israël. Cela n’est pas d’actualité. Le second choix est ce que souhaitent toutes les masses de cette nation qui est un devoir national légal humain c’est de se préparer à l’affrontement. L’Iran se prépare la Turquie se prépare. Le troisième choix c’est de rester neutre. Nous leur disons : « Si vous dites : nous ne pouvons rien faire aujourd’hui ni la guerre ni la paix en tant que régimes les gens d’al-Quds sont là nous pouvons affronter cette entité. Nous ne voulons ni soutien matériel ni soutien militaire laissez nos peuples mener leur devoir national légal humain et moral laissez nos peuples soutenir la résistance l’aider autant qu’ils peuvent le faire. En tant que régimes dites seulement que ceux qui sont agressés ont le droit de se défendre c’est le droit du peuple palestinien de se défendre et de ne pas être assassiné par Israël ». C’est tout ce que nous leur demandons.
Mais maintenir l’initiative arabe en tant que prétexte signifie qu’ils disent à Israël « fais ce que tu veux ». C’est ce qui s’est passé avec la demande des reprises des négociations indirectes. Israël a des difficultés il est dans l’impasse les Etats-Unis lui demandent de geler la colonisation même limitée pour reprendre les négociations les régimes arabes interviennent et parlent de négociations indirectes ce qui signifie qu’ils veulent sortir Israël de son impasse de lever la gêne dans laquelle il se trouve de lui pardonner ses crimes d’assurer une couverture pour tout ce que fait Israël dans al-Quds et la mosquée al-Aqsa. C’est pourquoi si ces négociations reprennent de manière directe ou indirecte par une fatwa officielle arabe ou du mufti c’est un crime commis contre le peuple palestinien et la nation.
…..
Question : la réconciliation est-elle devenue un rêve palestinien ?
Réponse : Non il y a un cauchemar qui s’appelle division et réconciliation. Des parties extérieures sont responsables de la non-réconciliation. Cela a été longuement expliqué. S’il y avait une volonté sincère de la part des frères de l’Autorité palestinienne et s’il y avait un soutien arabe à cette réconciliation qui est une demande et un besoin palestiniens il y aurait eu réconciliation. Mais ils ont posé des conditions préalables il faut que Hamas reconnaisse une deux trois choses…des conditions du quartet ce qui veut dire que le Hamas s’annule en tant que résistance et qu’il rejoigne le cadre de l’autorité et qu’il entre dans le jeu concurrentiel de l’Etat. Ces conditions sont posées pour empêcher la réconciliation. A ma connaissance les positions de la résistance étaient favorables dans une grande mesure mais des bâtons ont été mis par d’autres parties.
Question : qu’en est-il du document égyptien ?
Réponse : Le document égyptien dans sa formule actuelle ne répond pas aux besoins et revendications du peuple palestinien. Nous pour notre part nous ne l’avons pas reçu nous l’avons lu dans la presse nous avions des remarques à son propos plus vives même que celles de Hamas mais les parties responsables de ce document n’ont pas demandé notre avis. Cependant avec les organisations palestiniennes nous avions discuté et notre position est connue. Nous avons beaucoup de remarques sur ce document la plus importante étant que nous ne sommes pas dans l’Autorité. S’il s’agit de l’OLP nous pouvons discuter comment y participer mais pour l’Autorité nous ne sommes pas au gouvernement nous n’avons pas participé aux élections nous ne faisons pas partie de l’appareil sécuritaire. Tous ces détails qui sont d’ailleurs minés renferment des expressions qui nous entraînent dans un cercle par rapport auquel nous avons pris position comme par rapport au document de la réconciliation ou de l’entente nationale par le passé qui a été rédigé à partir du document des prisonniers. A l’époque nous étions la seule organisation dans la scène palestinienne qui avait exprimé ses réserves alors que le document des prisonniers est mille fois meilleur que celui-ci.
Un dernier mot pour ne pas croire que nous sommes contre la réconciliation. Nous sommes pour une réconciliation qui consolide la résistance contre une réconciliation qui empêche la résistance nous voulons protéger la résistance et le peuple palestinien.
Question : certains parlent de la nécessité de supprimer l’Autorité alors que d’autres évoquent le nouveau système palestinien qui serait un système post-organisations. Qu’en penses-tu ?
Réponse : Concernant la suppression de l’autorité lorsque nous en parlons cela part de la comparaison entre ce qu’il y a aujourd’hui et ce qui serait si l’autorité est supprimée. Ce qui existe aujourd’hui c’est une occupation reposante pour Israël. L’autorité est une couverture qui accorde une légitimité en Cisjordanie à Gaza et al-Quds pour tout ce que fait l’occupation sans cependant lui faire porter de poids ni humain ni moral que devrait assumer tout Etat qui occupe un peuple selon le droit international. Le peuple palestinien vivait avant Oslo sous occupation Israël était obligé d’apporter l’eau la farine de faire en sorte que le peuple vive. Et la résistance était là comme elle a toujours été dans la lutte contre l’occupation. Actuellement Israël sorti il n’a plus aucune obligation envers ces gens qui existent dans cette terre et qui sont surveillés par un grand surveillant qui s’appelle l’autorité un fonctionnaire sécuritaire au service de l’ennemi sous couvert de coordination sécuritaire. L’autorité parle d’Etat de bien-être etc.. ce sont des mots qu’ils doivent vendre ailleurs c’est une occupation reposante qui a libéré Israël des charges dont il a l’obligation selon le droit et les accords internationaux. Ainsi à quoi sert l’autorité si elle a pour but de freiner le peuple palestinien ? Il faut supprimer l’autorité et faire en sorte que tout le peuple palestinien intègre la résistance le projet de résistance y compris le Fateh notamment en Cisjordanie et jusqu’aux profondeurs de l’état israélien par les opérations martyres comme cela s’est passé lors de l’intifada al-Aqsa. La bande de Gaza les Israéliens en sont sortis elle peut être transformée en une véritable zone libérée soit une base de résistance et un point d’appui lorsque Israël fait ce qu’il fait à al-Quds il faut que la résistance parte de la bande de Gaza dans une stratégie globale où tout l’ensemble palestinien est pris en compte.
Question : Finalement après ce tableau penses-tu que les forces de la résistance sont en progrès et que l’ennemi est en recul ?
Réponse : Si nous regardons l’occupation en tant qu’Etat et entité dans son ensemble Israël n’est plus ce qu’il était avant il ne peut plus même avec son arsenal nucléaire ramener les choses comme avant. Le temps où Israël remportait des victoires faciles et où nous étions défaits est fini… Nous avons combattu et avons résisté : par la résistance en 2000 au sud du Liban la terre a été libérée par la force des armes. Après l’effondrement de l’Union soviétique et l’instauration d’un nouvel ordre mondial et où les Etats-Unis sont les protecteurs d’Israël la résistance a combattu et est sortie victorieuse à Gaza elle a chassé les Israéliens par la résistance et les opérations martyres de la bande de Gaza en 2005. La résistance a été victorieuse en 2006 dans une victoire légendaire qui a menacé toute l’entité et la résistance a combattu et est sortie victorieuse en 2008 et 2009. Je suis certain que les combattants et les résistants remporteront de nouvelles victoires pour cette nation car il est fini le temps où notre sort est la défaite et l’abandon comme veulent nous l’imposer les autres.