Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réuni vendredi son cabinet de sécurité qui doit élaborer la réponse de l’Etat hébreu aux pressions croissantes des Etats-Unis sur la colonisation en écartant à nouveau tout changement de politique concernant Jérusalem.
Benjamin Netanyahu a présenté au cabinet de sécurité qui regroupe les sept ministres les plus importants « une série de dossiers sur la base des contacts qu’il a eus aux Etats-Unis afin de relancer les discussions de paix avec les Palestiniens » selon un communiqué de son bureau.
Aucun détail n’a filtré sur la teneur de la réunion.
Avant la réunion Benjamin Netanyahu avait réaffirmé qu’il n’y aurait « aucun changement dans la politique d’Israël concernant Jérusalem qui est celle menée par tous les gouvernements israéliens depuis 42 ans ».
Violences à Gaza
Par ailleurs la journée de vendredi a été marquée par un regain de violence dans la bande de Gaza où le mouvement islamiste Hamas a affirmé que deux soldats israéliens avaient été tués. Une très forte explosion a eu lieu à Kissoufim un ancien point de passage entre l’enclave palestinienne et le territoire israélien selon des témoins palestiniens.
Un Palestinien a été grièvement blessé par des tirs d’obus de chars israéliens qui ont suivi l’explosion selon des sources médicales palestiniennes.
Les Brigades Ezzedine al-Qassam la branche armée du Hamas ont indiqué dans un communiqué que leurs combattants « ont échangé des tirs avec une unité spéciale de l’armée sioniste qui effectuait une incursion dans le secteur de Khan Younès » au sud du territoire.
Selon ce communiqué deux soldats israéliens ont été tués. Interrogée par l’AFP une porte-parole de l’armée s’est refusée à donner le moindre détail. La censure israélienne a imposé un black-out sur ces incidents.
Pas de solution en vue
Il est peu probable que la réunion des sept principaux ministres en majorité des faucons de droite aboutisse à un règlement rapide de la crise avec Washington.
Selon le quotidien Haaretz (gauche) Benjamin Netanyahu n’aurait pas l’intention de changer de majorité en faisant entrer au gouvernement le parti Kadima (centre) plus modéré.
« Il faut attendre patiemment. Tous les aspects du problème seront dûment examinés et le forum des sept (ministres) formulera la position d’Israël selon les intérêts d’Israël » a plaidé le secrétaire du cabinet.
Benjamin Netanyahu est rentré jeudi soir en Israël après une visite sous tension aux Etats-Unis qui n’a pas permis de régler la crise avec l’administration Obama jetant le doute sur une possible reprise du dialogue israélo-palestinien.
Le processus de paix bloqué
Le contentieux des colonies juives en Cisjordanie et à Jérusalem-Est est aujourd’hui le principal obstacle à la relance du processus de paix.
Face à la pression des Etats-Unis Israël a annoncé en novembre un moratoire limité et temporaire (10 mois) sur la construction de nouveaux logements en Cisjordanie occupée. Mais ce moratoire ne concerne pas Jérusalem-Est secteur à majorité arabe annexé en 1967 où Israël a l’intention de continuer à bâtir pour la population juive.
Israël considère l’ensemble de la Ville sainte comme sa capitale « indivisible et éternelle » tandis que les Palestiniens souhaitent établir la capitale de leur futur Etat à Jérusalem-Est.
Selon les médias israéliens Benjamin Netanyahu devait soumettre à son cabinet restreint un document écrit reprenant les exigences de Barack Obama pour relancer les discussions avec les Palestiniens bloquées depuis fin 2008.
Dans ce document le président américain demanderait que Benjamin Netanyahu s’engage à ne pas reprendre la colonisation en Cisjordanie en septembre au terme du moratoire. Il réclamerait aussi la libération de centaines de prisonniers palestiniens.
AFP