Cette année scolaire qui est sur le point de s’achever était les plus sombres pour les élèves de la bande de Gaza. En fait elle était sombre pour tous les habitants de la Bande à cause du blocus et suite à la guerre agressive israélienne. Certains des élèves ont perdu leurs amis d’autres ont vu leurs maisons s’écrouler certains leurs écoles. Certains ont tout perdu. Comment un enfant un jeune qui a perdu sa maison son lit son bureau ses livres pourra-t-il travailler dans une tente et dans cette insupportable chaleur ?
L’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a parcouru le camp de réfugiés palestiniens d’Al-Izza au nord de la bande de Gaza. Et dans une de ces tentes il a remarqué une jeune fille assise par terre en train de faire ses devoirs.
La lycéenne Ganima As-Soltan informe le journaliste que son niveau est en forte baisse. Pourtant il était très élevé avant la guerre. Elle a perdu son frère 23 ans. Elle a perdu sa maison. Les conditions de vie sont devenues impossibles.
« J’ai l’impression d’avoir tout oublié. La guerre nous a vraiment fait beaucoup de tort. Je fais mes études sans aucun espoir. Je ne peux pas oublier mon frère Hossein qui me réveillait tous les matins pour que j’accomplisse ma prière pour partager avec moi le petit déjeuner et pour que je commence mes études. Il m’avait promis de m’acheter un téléphone portable si je réussissais mes études avec mention bien » dit-elle.
Pour sa part l’élève Najlaa Altawam dit qu’elle n’aime plus l’école comme avant. Avant elle avait un très bon niveau. « Avant je n’acceptais pas une moyenne de 90% aujourd’hui je ne cherche qu’à réussir. La guerre a eu sur nous des effets très négatifs. L’école n’est plus comme avant » se plaint-elle.
Remarquant combien la fille est triste combien son niveau est en baisse sa mère lui a assuré des cours privés en dépit de la situation économique difficile.
Un climat impossible
Maram Salih est une autre lycéenne qui vit dans une tente. Sa maison familiale a été bombardée par les occupants israéliens. Dans ces conditions difficiles où on ne peut arrêter le bruit des enfants qui jouent étudier devient une corvée impossible. « Après la destruction de notre belle maison je ne me sens pas bien. Mes livres se trouvent sous les décombres. L’école ne prend pas en compte nos conditions le fait que nous vivions dans des tentes ».
La lycéenne Yasmine Al-Maqoussi se plaint du vacarme des voitures de l’absence d’électricité. Elle part très tôt le matin vers l’école pour trouver un climat lui permettant de réviser un peu.
Sa mère remarque beaucoup de changements chez elle et son petit frère Mohammed. Après la guerre le petit Mohammed ne peut plus se concenter. Il est toujours ailleurs.
Le problème c’est que les instituteurs ne prennent pas en compte les conditions de ces enfants brisés par la guerre agressive israélienne menée contre Gaza.
De son côté Al-Maqoussi père d’un élève à l’école primaire dit qu’il ne remarque pas un changement chez son fils grâce à l’appui psychologique qu’il lui apporte.
C’est son niveau scolaire qui n’a pas changé dit le père. Par contre l’enfant est depuis la guerre très nerveux.
A l’école
L’institutrice Halla Mohammed remarque elle aussi une forte baisse du niveau de ses élèves. Connaissant les conditions dans lesquelles vivent ses filles depuis la guerre elle essaie de leur donner moins de devoirs à la maison. Cependant le niveau des enfants dont les familles ont trouvé un domicile est en amélioration.
Le ministère de l’éducation
Le directeur du bureau du ministre de l’éducation Raïd Salhiya confirme que la dernière guerre agressive israélienne menée contre Gaza a beaucoup affecté les enfants psychologiquement parlant. C’est pour cette raison que le ministère a organisé une semaine d’appui psychologique afin que l’élève retrouve la confiance en soi.
Il a appelé tous les élèves à travailler dans toutes les conditions dont le ministère essaie d’alléger les effets et qu’il essaie de prendre en compte. Leur réussite restera le but du ministère.