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Abou Marzouq nous donne les raisons du refus du Hamas de participer au dialogue du Caire (2 et fin)

dimanche 16-novembre-2008

Abou Marzouq a appelé les responsables égyptiens à fournir tous les moyens nécessaires à la réussite du dialogue national palestino-palestinien.

Dr. Abou Marzouq est le vice-président du bureau politique du mouvement du Hamas et le président de la délégation représentant le mouvement au dialogue du Caire dialogue reporté pour le moment.

Après une concertation interne avec d’autres factions palestiniennes dont le Djihad Islamique la Direction Générale et As-Saïqa le mouvement du Hamas a décidé de s’en retirer du moins pour le moment.

Le mouvement n’y participera pas tant que toutes les conditions ne sont pas réunies tant que la campagne d’arrestation menée contre les résistants en Cisjordanie n’aura pris fin.

Abou Marzouq a parlé de ces sujets et d’autres dans l’interview exclusive donnée à notre Centre Palestinien d’Information (CPI). Le département français en a traduit et résumé certains extraits publiée en deux parties. En voici la deuxième :

 

CPI : Vous avez refusé la présence du président de l’autorité palestinienne à la séance d’ouverture. Pourtant vous connaissez en lui un président légitime. Le prenez-vous comme étant une partie du problème ?

Abou Marzouq : Le président est toujours une partie intégrante quant aux négociations entre le Fatah et le Hamas. Au Sénégal c’était lui qui a ordonné à Hikmat Zaïd de se retirer des négociations. C’était lui également qui a annulé les ententes de Sanaa. A Mecque sans lui aucun accord n’a été possible ainsi qu’au Caire en l’an 2005… Nous sommes donc concernés de voir le président dans les dialogues du Caire.

Cependant et objectivement pour la réussite de ce dialogue les deux partis doivent être représentés à part égale.

Sinon le dialogue n’aura aucune chance de réussir. Nous en avons fait part aux frères égyptiens en toute franchise.

CPI : Certains médias disent que le Caire vous a officiellement informé que vos modifications suggérées sur la feuille égyptienne n’ont pas été admises. Quelles sont vos positions ?

Abou Marzouq : Il est impossible que la feuille égyptienne soit aussi étanche à toute modification. En fait toute feuille présentée comme base de négociations n’est qu’un projet et non un contrat à signer. La feuille n’est pas là pour qu’elle soit contemplée uniquement. Elle est-là pour être discutée et pour que l’on se mette d’accord sur ses points. N’est-ce pas ainsi qu’un dialogue se constitue ?

CPI : Tout le monde cherche des garanties pour la réussite du dialogue. Et vous au Hamas ne craignez-vous pas que ce qui s’était passé à la Mecque à Sanaa et à Dakar se répète ?

Abou Marzouq : L’affaire est cette fois différente. Les conditions locales régionales et internationales ne sont pas tout à fait pareilles…

Et puis toutes les factions palestiniennes ont suggéré des modifications. La feuille ne pourra pas ignorer des sujets importants : la ville d’Al-Quds les réfugiés la résistance et beaucoup d’autres sujets.

Par ailleurs il y a des affaires qui peuvent être traitées tout de suite tels le poste de la présidence les élections législatives les modifications constitutionnelles.

CPI : Certains observateurs ont considéré les campagnes sécuritaires menées en Cisjordanie comme une tentative destinée à empoisonner le climat de dialogue. Le Caire pourra-il faire quelques chose de positif à cet égard ?

Abou Marzouq : Nous ne voulons pas du Caire qu’il fasse des miracles. Par contre nous savons que les Egyptiens peuvent faire beaucoup. Une fois par un simple coup de fil ils ont annulé l’ordre d’arrestation donné contre un de nos leaders en Cisjordanie. Ils pourront demander au président Abou Mazen de relâcher les gens afin que la question de l’arrestation prenne fin enfin.

Cette campagne sécuritaire menée en Cisjordanie est adressée contre le mouvement ses cadres ses leaders. Beaucoup d’entre eux sont licenciés de leur travail de leurs postes de leurs fonctions. Beaucoup d’établissements et associations de bienfaisance sont fermés. Est-il logique qu’il y ait un dialogue dans un tel climat ?

CPI : La fermeture du point de passage de Rafah l’interdiction d’une délégation parlementaire palestinienne de voyager et le refus du Caire des modifications apportées par les factions palestiniennes ne vous poussent pas à chercher un autre intermédiaire ?

Abou Marzouq : Nous avons accepté l’Egypte comme intermédiaire et de travailler avec les frères égyptiens avec beaucoup de transparence. Néanmoins nous les appelons à traiter le peuple palestinien de façon juste ainsi que le mouvement (du Hamas).

Dans la question palestinienne personne ne pourra mettre l’Egypte de côté. Maintenant et à l’avenir nous travaillons avec l’Egypte. Les frères égyptiens connaissent parfaitement le dossier palestinien. Cela n’empêche bien évidemment pas que nous leur parlions en toute franchise. C’est vrai que les affaires citées nous font mal mais nous en parlerons avec les frères égyptiens pour y trouver des solutions.

CPI : Vous et quatre factions palestiniennes avez boycotté le dialogue. Vos positions sont-elles identiques ?

Abou Marzouq : Les factions palestiniennes pensent que certaines conditions doivent être réunies pour la réussite du dialogue. Par exemple étant un parti du problème le président Abou Mazen ne doit pas donner un discours comme étant un superviseur dans la séance d’ouverture.

Sinon l’autre parti doit avoir le même traitement et doit pouvoir donner lui aussi un discours dans cette séance d’ouverture. Les factions voient dans les arrestations pratiquées en Cisjordanie comme des tentatives de sabotage contre les efforts de réconciliation. Le Caire a donc pour devoir d’assurer le climat de réussite du dialogue.

(Fin)

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