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Bahar : En soutien à la ville dAl-Qods la Umma arabo-islamique doit boycotter lEtat doccupation

mardi 12-juin-2007

pGaza – CPI

Le Centre Palestinien d’Information (CPI) a effectué une interview exclusive avec le docteur Ahmed Bahar vice-président du Conseil législatif palestinien.

La quarantième commémoration de l’occupation israélienne de la partie orientale de la ville d’Al-Quds et du reste de la Palestine les conséquences de la Naksa (la défaite de juin 1967) sur la scène palestinienne et arabe et d’autres dossiers surtout les développements suivant l’accord de la Mecque ont été évoqués.

Bahar nous en donne son point de vue dans l’interview ci-après traduite et résumé de l’arabe.

Une défaite et pire encore

CPI : La guerre de juin 1967 est-elle une vraie défaite ?

Bahar : C’était une Naksa (une défaite) et même pire. Les territoires d’Al-Quds de la Cisjordanie de la bande de Gaza et du Sinaï ont été occupés et trois armées arabes ont été vaincues de façon inattendue.

A 8h30 du matin l’aviation israélienne a totalement anéanti les aéroports égyptiens. Cependant les officiers et les pilotes arabes avaient la gueule de bois après une nuit blanche d’ivresse. Notre Nation arabe doit relire l’Histoire.

CPI : Et l’effet de cette Naksa (la défaite de juin 1967) sur les peuples et les pays arabes ?

Bahar : La Naksa n’était pas uniquement pour la Palestine mais également pour tous les Arabes dans la mesure où la Palestine est sacrée pour toute la Umma arabo-islamique.

Cette défaite militaire n’était que le résultat de la défaite intellectuelle. La culture islamique sérieuse n’était pas de mise. On avait cru que l’Union Soviétique se rangerait avec eux ; mais elle a en fait pris une position au profit des Américains.

Il faut donc étudier les raisons de cette défaite de la plus grande armée arabe qui a provoqué une défaite psychologique encore plus grave chez les Arabes. Cela implique une révolution réelle afin d’en sortir de cette situation de déprime.

En Palestine le mouvement de la résistance islamique Hamas a travaillé à travers la première et la deuxième Intifada. Il a pu provoquer une sorte de responsabilité. Tous les combattants se sont réunis autour du choix de la résistance. Le peuple palestinien a constaté que les accords signés avec l’occupation n’ont rien donné. L’Intifada d’Al-Aqsa a même poussé l’Entité sioniste à se retirer de certains terrains. Sharon le père de la colonisation a ordonné le démantèlement de certaines colonies. Pour autant que cette retraite ait laissé tant d’effets négatifs elle reste une forte indication du recul de la stratégie sioniste et de l’avancée de la résistance palestinienne.

Pour Al-Quds boycottez l’Etat de l’occupation

CPI : La ville d’Al-Quds est menacée alors ?

Bahar : Dès leur entrée dans cette ville sainte le 7 juin 1967 les Sionistes avaient commencé sa judaïsation. Ils ont même usé de produits chimiques pour changer l’aspect de la porte de Bab Al-Maghariba afin de permettre aux Juifs d’entrer dans la sainte mosquée d’Al-Aqsa. Même de la part de l’UNESCO organisation sensée protéger les lieux historiques il n’y a eu aucune réaction !

Le Conseil législatif palestinien a contacté les parlements du monde entier en lançant un appel de détresse : »Sauvez la ville d’Al-Quds ». Il n’y a eu encore une fois aucune réaction même de la part des pays arabes qui pourront au moins renvoyer les ambassadeurs sionistes et boycotter les produits sionistes.

Le Cheikh Raïd Salah faisait l’impossible avec des familles palestiniennes habitant la ville d’Al-Quds pour qu’elles aillent garnir la sainte mosquée d’Al-Aqsa. Ils répondaient présents salués par le Conseil législatif palestinien. A l’étranger ce dernier essaie toujours d’expliquer le plan sioniste immoral destiné à judaïser la ville en chassant ses habitants natifs.

Le Conseil a mis en place un « Comité d’Al-Quds » qui a pour devoir d’expliquer ce plan diabolique. Toutefois ce comité ne peut assumer son obligation dès lors que l’occupant kidnappe la plupart de ses membres. Le peuple palestinien assume toujours ses responsabilités. Il se défendra. Quant à l’Entité sioniste et l’Administration américaine elles portent la totale responsabilité de ce qui arrive à la région de son explosion.

Depuis la victoire du Hamas ils refusent tout. Un cabinet élu. Un gouvernement d’union nationale. Une accalmie… Ils ne veulent en fait qu’étouffer le projet islamique. En tout cas ce projet gagnera non seulement en Palestine mais partout dans le monde.

Isoler le mouvement du Hamas

CPI : Le Hamas représente le projet islamique la communauté internationale peut-elle l’isoler ?

Bahar : Bien qu’il soit sous pression le Hamas est partout et continue à s’attacher aux principes de son peuple.

CPI : Quarante ans après la Naksa (la défaite de juin 1967) y a-t-il des changements dans le discours des factions palestiniens ?

Bahar : A la fin du 19ème siècle les Sionistes ne constituaient que quelque 2% du total de la population de la Palestine. Mais petit à petit ils viennent de partout dans le monde pour occuper notre terrain en provoquant la Nakba (la catastrophe de 1948). Ils provoquent ensuite la Naksa (la défaite de juin 1967) afin d’occuper le reste de la Palestine.

Il est vrai qu’ils sont là mais cela ne pourra en aucun cas anéantir le droit historique national et politique du peuple palestinien dans chaque grain de terre.

Par ailleurs aussi vieux que soient les droits palestiniens ils ne seront pas effacés ; ils restent imprescriptibles. Le peuple palestinien résistera tant que ses droits seront détournés.

Le Hamas fait rappeler à tout le monde comment cette Entité sioniste avait été construite sur les cadavres d’enfants et même de femmes enceintes en commentant des carnages partout notamment à Dir-Yassine.

Le peuple palestinien n’est pas prêt d’oublier ses territoires occupés en 48 et en 67. Le gouvernement palestinien actuel adopte la proposition du défunt le cheikh Ahmed Yassine consistant à une mise en place d’un Etat palestinien avec les frontière de 1967 sans pour autant laisser tomber les droits palestiniens dans les territoires occupés en 1948.

CPI : La résistance et la politique ne sont-elles pas contradictoires ?

Bahar : Serait-ce étrange le fait de porter mon fusil et de construire en même temps ma patrie ? L’OLP a négocié sur une période d’une quinzaine d’années sans pour autant arriver à un quelconque résultat ; car elle a fait la politique sans pratiquer la résistance. C’est pour cette raison que le Hamas est sous pression. Les occupants les Américains et les traîtres veulent le pousser à faire un choix : soit le gouvernement soit la résistance.

Ils ont tué Abou Ammar (l’ancien président de l’autorité palestinienne :Yasser Arafat) car ils parlent de la paix sans la vouloir réellement.

Le projet du Hamas fait peur car il fait de la résistance et de la politique une seule unité la plus naturelle du monde. Nous avons essayé la politique toute seule sans obtenir quoi que se soit !

CPI : Et ce mélange a-t-il été bien accueilli ?

Bahar : Il a été bien vu par les parlements que nous avions visités tels ceux du Soudan de l’Egypte d’Oman et de la Jordanie…

Et avec grand enthousiasme cette conduite a aussi été reçue par les Palestiniens de l’étranger. Ils se montrent impatients de participer au djihad après quelque 14 ans de négociation sans résultat.

L’accord de la Mecque

CPI : La scène palestinienne est encore perturbée après l’accord de la Mecque ?

Bahar : Si nous ne traitions pas la racine du mal une cinquante d’accords ne pourraient rien donner. Nous avons mis en place un cabinet d’union nationale sans plus. La réorganisation des appareils sécuritaires n’a pas été concrétisée bien qu’elle soit la principale origine de la crise politique actuelle.

L’origine de la crise n’est pas un combat entre les mouvements du Fatah et du Hamas ; elle est un conflit entre deux courants de pensée. Comment pourra-t-on expliquer le retour des criminels ayant du sang innocent sur la conscience ?

Il est clair qu’il y a une poignée de « Palestiniens » qui ne veulent pas d’une harmonie nationale. Tous les honnêtes gens doivent y faire barrage.

Il est clair aussi que sans le réaménagement des services de la sécurité en se basant sur des principes corrects le problème restera comme il est. Toutes les retouches ne seront qu’apparence !

CPI : L’optimisme est-il de mise pour un nouvel accord entre les factions palestiniennes ?

Bahar : L’optimisme est de mise mais la précaution s’impose. Il s’agit toujours de ladite poignée de gens qui ne veut que ce peuple soit uni. Le problème réside aussi dans le fait que ce groupe-là est soutenu de l’extérieur. Ce groupe doit être écarté. Les services de la sécurité doivent être aménagés. Tous les partis de la scène palestinienne doivent mettre le doigt sur la vraie maladie qui a fait beaucoup de mal au peuple palestinien.

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