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jeudi 7-juin-2007

 

Al-Khalil – CPI

Le Centre Palestinien d’Information (CPI) a eu une interview exclusive avec la députée Samira Al-Halaïqa pour parler de la scène palestinienne quarante ans après l’occupation de 1967.

La députée Samira Al-Halaïqa est une membre de la liste de « la réforme et du changement » groupe parlementaire représentant le mouvement de la résistance islamique Hamas dans le Conseil législatif palestinien.

Elle nous parle de la question des réfugiés palestiniens 59 ans après la Nakba (la catastrophe de 1948) et leur droit au retour. Elle nous parle aussi de l’Etat palestinien qui doit voir le jour dans les frontières de 1967. Et des événements du camp de Nahr Al-Bared au nord du Liban Al-Halaïqa nous en donne son point de vue dans l’interview ci-après traduite et résumée par nos soins.

40 après l’occupation de toute la Palestine

CPI : Comment est la scène palestinienne 40 ans après l’occupation de la ville d’Al-Quds et de la Cisjordanie ?

Al-Halaïqa : 40 ans après la Naksa (l’occupation israélienne du reste de la Palestine en juin 1967) l’Entité sioniste n’a plus la main haute sur les affaires tant s’en faut. L’utilisation de la force excessive en est une preuve. C’est vrai qu’elle est bien armée dans le domaine des renseignements cependant elle n’a eu aucune victoire militaire sur la période de la dernière décennie. Les dirigeants israéliens actuels sont connus pour leurs incapacités militaires et politiques tout autant que pour leur corruption morale et financière…

Et au sujet de la société et de la cause palestiniennes on remarque quelques signes positifs en dépit du siège et de la guerre menée pour liquider ce peuple désarmé autant par l’occupation israélienne que par les politiques internationales.

Le droit au retour

CPI : Où en est-on de la cause des réfugiés et de la ville d’Al-Quds 59 ans après ?

Al-Halaïqa : Dans la mesure où les affaires des réfugiés de la ville d’Al-Quds et de la Palestine en général sont des droits propres au peuple palestinien et aux peuples arabes personne n’a le droit d’y mettre le nez. Ou de proposer des compensations pour les céder. Le peuple palestinien et ses dirigeants doivent refuser tout accord qui aurait l’intention de gommer le droit au retour des réfugiés palestiniens à leurs terres. Le fait d’installer des millions de Juifs venant de partout du monde en Palestine doit aussi être refusé. Ceux-là n’ont aucun droit en Palestine.

CPI : Et les appels à effacer le droit au retour contre une indemnisation ou contre un état palestinien dans les frontières de 1967 ?

Al-Halaïqa : Personne n’a le droit de parler au nom des réfugiés qui refusent cette idée de compensation. Et un Etat palestinien doit exister sur les frontières de 1967 sans pour autant donner à l’occupation israélienne la légitimité ni laisser tomber le droit au retour.

La question des réfugiés

CPI : Quel est le rôle des pays arabes quant à la question des réfugiés ?

Al-Halaïqa : Personne ne pourra nier la position positive des peuples arabes. Ils ont reçu les réfugiés palestiniens chez eux. Néanmoins aucune initiative hormis celle d’indemnisation n’a été proposée pour qu’ils retournent à leur patrie.

La question des réfugiés est très sensible. Si on l’avait laissé tomber on aurait laissé tomber un principe essentiel de la cause palestinienne.

CPI : Et le rôle du Conseil législatif et du gouvernement palestiniens ?

Al-Halaïqa : Le dixième gouvernement palestinien dirigé par le mouvement du Hamas tout autant que le Conseil législatif palestinien s’intéressent de près à la cause des réfugiés palestiniens.

CPI : Le droit au retour et la libération des captifs font partie des priorités de la société palestinienne ; cette position est-elle la vôtre ?

Al-Halaïqa : Les principes et les priorités appartiennent aux sociétés et peuples et non aux dirigeants. Ces derniers ne peuvent pas décider quant au destin du peuple et de la Umma ils ne sont là que pour le servir et pour réaliser ses souhaits de vivre libre et dignement.

CPI : Comment pourra alors être résolue la question des réfugiés ?

Al-Halaïqa : Il faut éliminer les obstacles empêchant leur retour à leurs foyers natals. De prime abord il faut mettre fin à l’occupation et puis réactiver leur cause autant au niveau local qu’au niveau international.

La scène palestinienne interne

CPI : Comment est la scène palestinienne avec les incessants problèmes ?

Al-Halaïqa : Depuis plus d’un demi siècle nous n’avons pas eu une vie normale. Il y a l’occupation les conflits intérieurs. Toutefois la société palestinienne pourra soigner ses blessures ; la confiance entre les frères est de mise de plus en plus.

En fin de compte c’est celui qui restera attaché aux principes de son peuple jusqu’à la fin qui criera victoire.

Les frontières de juin

CPI : Ce ne serait pas une concession que d’accepter un Etat avec les frontières de juin 1967 ?

Al-Halaïqa : Avant son départ le martyr Cheikh Ahmed Yassine avait lancé l’initiative de la création d’un Etat palestinien avec les frontières de 1967 la ville d’Al-Quds comprise avec le retour des réfugiés. Cela sera concrétiser par une trêve et non un traité. Si l’Entité sioniste ne respecte une condition les situations reviendront comme avant.

Le mouvement de la résistance islamique Hamas adopte cette initiative qui n’est une concession loin de là. La libération restera un droit du peuple palestinien et des générations futures ; aucun mouvement ou aucun dirigeant politique ne possède le droit de le toucher.

La situation de Nahr Al-Bared

CPI : Les factions de Fatah Al-Islam doivent-elles se rendre ?

Al-Halaïqa : Ce qui se passe dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr Al-Bared est une guerre inutile et partisane. C’est toujours les réfugiés qui seront les victimes. Il faut prendre toutes les dispositions pour les protéger ; les problèmes doivent être résolus sagement et pacifiquement.

CPI : Dans ce camp du Liban que fait le gouvernement palestinien pour stopper les combats politiquement parlant ?

Al-Halaïqa : Le cabinet palestinien a adressé des appels urgents aux belligérants afin de stopper les combats et afin d’éviter les conséquences de tous ces massacres inutiles. Cependant les belligérants vont vers plus d’affrontements. Nous souhaitons qu’ils prennent fin avec le moins de pertes et de victimes possible.

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