Gaza – rapport spécial
Il n’avait que douze ans quand il partit depuis quatorze ans pour ne plus revenir !
Omar ‘Aoad n’oubliera jamais le jour où le soldat sioniste Amnoun a envahi le camp de réfugiés palestiniens de Al-Baridj. Les jeunes du camp l’ont lapidé par des pierres pour qu’il trouve la mort au milieu de la première Intifada le 20/09/1990 plus exactement.
Un incident catastrophique
La mort du soldat sioniste a totalement changé la vie dans ce camp. L’armée de l’occupation sioniste a détruit et rasé la rue où le colon sioniste avait été tué.
De plus l’armée de l’occupation sioniste a arrêté tous ceux qui se trouvaient dans sa route : enfants jeunes et personnes âgées…
Il fallait que quelqu’un paye le prix. Sinon un prix collectif. Un grand nombre de jeunes du camp ont passé des mois et des années dans les prisons jusqu’à cent ans !
Un enfant dans les prisons sionistes
Parmi ceux qui ont payé le prix de cet incident un enfant de douze ans. Il s’appelle Omar ‘Aoad…
Sa mère Hadja Om Youssef raconte l’histoire de son arrestation. Elle dit que son fils Omar retournait de l’école quand l’armée de l’occupation sioniste a envahi le camp. Son destin était plus rapide que ses petits pas. Les soldats l’ont rattrapé avant qu’il n’ait pu rentrer. Il a été arrêté. Tous les membres masculins ont ensuite été détenus aussi. Son père et ses frères Youssef et Fawzi ont quitté la prison pour que le petit Omar y reste.
Le fait que sa maison était à proximité de l’incident était une raison bien suffisante pour que le pauvre enfant paye un prix trop élevé dans les bureaux d’interrogation. Il fallait qu’il dénonce tous ceux qui existaient sur le lieu de l’incident ce jour-là.
La mère Om Youssef dit avec un grand amertume : « Je croyais jamais que Omar pouvait être arrêté. Et lorsque cela s’est fait j’ai imaginé que ce n’était qu’une affaire de quelques jours. Mais non Omar n’est pas revenu ! ».
Un enfant dans les cellules d’interrogation
L’enfant Omar a été déplacé d’une prison à une autre de la main d’un enquêteur à une autre. Ils voulaient profiter de sa faiblesse de son enfance pour retirer de lui des aveux. Au moins les noms de quelques jeunes…
Sous la dureté de la torture les os de sa poitrine ont cédé et ont été fracturés. Les traîtres « les oiseux » l’ont convaincu à faire de faux aveux pour dire qu’il avait lancé une seule pierre sur la voiture du soldat sioniste mort. Ils l’ont convaincu qu’il ne serait condamné qu’à quelques mois de prison.
Ce faux aveu allait lui coûter chez très cher. Les lents et lourds jours se succèdent. Il les dépense entre les bureaux d’interrogation et les cellules de prison. Il a grandi avec les détentions administratives qui se renouvellent automatiquement !
Au départ il ne savait pas que l’occupant attendait les mois et les années pour qu’il atteigne quinze ans l’âge légal leur permettant de le juger selon les législations sionistes !
99 ans de prison !!!
Ils l’ont condamné enfin à quatre-vingt-dix-neuf ans. Entendre ce nombre est suffisant pour casser le moral de cet enfant et tous ses rêves. Et les rêves de tous les enfants…
Par ailleurs Omar ne baisse pas les mains. Il envoyait de petits morceaux de papier à travers la Croix Rouge aux associations des droits de l’homme et ceux qui s’intéressent aux droits de l’enfant. Il veut qu’elles l’aident pour s’en sortir. En vain.
Sa famille n’a pas arrêté de présenter des recours et des sollicitations. Elle n’arrive enfin qu’à obtenir une réduction de condamnation à une seule réclusion !!!
D’une prison à une autre
14 ans plus de la moitié de sa vie Omar les a passés dans les prisons de l’occupation sioniste. De la prison d’Al-Majdal à celle de Asqalan. De Al-Naqab à la prison désertique de Nafha. 14 ans et la mère Om Youssef attend le jour où elle pourrait embrasser son petit enfant devenu adulte avant son échéance !
La tristesse du père n’est pas moindre !
Hadj Abou Youssef le père de l’enfant captif Omar dit avec le visage amorti par la déception et la tristesse : « Omar comme d’autres enfants qui ont été arrêtés et jugés est le meilleur exemple de la sauvagerie et l’illégalité du système juridique israélien. Il est aussi le meilleur exemple du terrorisme de l’occupation sioniste qui se considère au dessus de toutes les lois ».
Ce père perdant l’espoir voit que ces captifs représentent la souffrance des familles dans la grande prison s’appelant Israël. Dans cette prison le peuple palestinien tout entier est enfermé. C’est la faute du parti pris américain à côté de l’agresseur israélien. L’injuste et fausse neutralité déclarée par les Occidentaux en générale et la faiblesse des gouvernements Arabes laissent Israël fait ce qu’elle veut. Sans avoir à rendre compte à qui ce soit. C’est le peuple palestinien tout seul qui paye toujours la grande contribution. Occupation. Tueries. Arrestations expulsions…
Un frère déçu
Youssef le grand frère de Omar se rappelle de ces jours peu nombreux passés ensemble avec son petit frère dans la prison de Asqalan. Il dit que Omar comme tous les autres détenus palestiniens sont le sujet de torture perpétuelle.
« En fait Omar est une victime de la faiblesse des organisations défendant les droits des enfants dit Youssef son frère. Quand on a besoin d’elles elles sont absentes ou absentées. Elles n’ont pas pu sauver mon frère Omar. Il est tombé comme une facile proie dans les pièges des tribunaux israéliens. Par toutes sortes de torture ils l’ont obligé à avouer ce qu’il n’avait jamais fait. Ils l’ont condamné de façon injuste. Ils l’ont privé de son enfance et des plus simples de ses droits dont vivre dignement parmi sa famille. »
Les organisations des droits de l’homme : absence ou quoi ?
Il est à noter que Omar n’est pas le premier ni le dernier enfant arrêté par les occupants sionistes. Selon une statistique publiée par le ministère palestinien des affaires des captifs et des libérés le nombre d’enfants arrêtés pendant la bénie Intifada de Al-Aqsa s’est élevé à environ 2200. Ils ont moins de dix-huit ans.
348 enfants sont encore dans les prisons sionistes. Il y a aussi 200 enfants qui attendent le jugement qui ne veut pas venir ce qui va à l’encontre de toutes les lois et conventions internationales. Il y a des enfants détenus tandis que leurs âges ne dépassent douze ans comme c’est le cas de notre captif Omar.
Tous les rapports soulignent le fait que ces enfants sont détenus dans des conditions déplorables. Les plus simples critères imposés par les accords des droits de l’enfant et la quatrième convention de Genève pour protéger les civils pendant les guerres ne sont pas respectés.
Ce qui est déplorable dans cette affaire c’est que les organisations des droits de l’homme ne font rien comme si ces droits ne s’appliquent pas à tous les humains !
(Fin)