Urgent

Thu 19-September-2024

Oum Moumène montre lexemple dune mère patiente avec quatre garçons emprisonnés par les Israéliens

mardi 6-février-2007

Naplouse – CPI
« Est-il vivant ou mort ? Je n’en sais rien. Probablement il n’est actuellement qu’un mort vivant ! »

Avec ces interrogations entame Om Momine Odwan ses propos avec l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI). En effet ses quatre garçons sont internés dans les prisons de l’occupation israélienne. Le dernier le jeune homme Momine a été arrêté avec des jambes paralysées. En fait deux mois auparavant il avait été blessé en défendant son village Azzon à l’est de Qalqilia en Cisjordanie contre les agressions des colons sionistes.

La mère privée de ses quatre garçons ne peut empêcher ses larmes de mouiller un visage sur lequel les souffrances causées par l’occupation ont laissé leurs empruntes. Il lui reste deux autres garçons. Elle espère qu’on emprisonne l’un d’eux à la place du jeune homme blessé Momine. Elle même accepte d’être internée à sa place. C’est une image reflétant bien la vraie tristesse et la grande impuissance chez des âmes sur lesquels l’injustice est tombée de partout. La mère pourtant se montre patiente et croyante en la bonne volonté d’Allah le Tout Puissant.

Des nouvelles peu rassurantes

En poussant de profonds soupirs la mère montre son exaspération à propos de son fils en disant : « Nous ne savons pas où est Momine maintenant ! Il y a quelques semaines une personne nous a dit qu’il est enfermé dans la prison Al-Ramla. Nous avons donc contacté son avocat. Mais ce dernier a démenti la nouvelle. Nous nous sommes donc dirigés vers plusieurs établissements dont le club Al-Assir (le captif) en vain. Il y a quelques jours l’avocat nous a informé qu’il était dans le camp de Qadomim à l’ouest de Qalqilia ».

« J’ai peur pour lui ajoute la mère de Momine beaucoup plus pour lui que pour ses frères. Il est blessé. Sa jambe ne supporte aucune frappe. Les médecins avaient interdit de s’approcher de sa jambe sa blessure étant si grave. Il y a deux jours un voisin qui travaille dans une colonie non loin de chez nous rapporte d’une soldate qui avait participé à l’arrestation de Momine ses propos consistant à ce qu’elle avait vu les soldats frapper le jeune homme sur sa jambe malade. Il criait de douleurs. Il a été transporté à un camp à proximité du village ».

200 soldats pour une arrestation !

« A trois heures du matin se rappelle la mère des quatre prisonniers Momine m’a appelée alors qu’il se préparait pour la prière de l’aube pour me dire que l’armée de l’occupation israélienne assiégeait la maison. J’ai réveillé ses frères pour voir se qui se passait. Au départ nous n’avions pas peur. Mais la peur nous a pris le dessus lorsqu’ils ont commencé à frapper la porte de la maison donnant directement sur la rue principale avec des grandes pierres et des bombes assourdissantes. Et quand nous avons ouvert la porte plus de vingt véhicules militaires et plus de deux cents soldats israéliens nous ont surpris. Les petits ont crié de peur. Un soldat a appelé l’un d’eux pour le gifler lui bander les yeux et le jeter dans un de leurs véhicules ! Puis un de leurs officiers a crié à mon fils Momine en lui demandant son prénom. Ensuite il l’a questionné sur la raison de sa blessure au pied. Lorsqu’il lui a répondu qu’il avait été blessé par un accident de voiture l’officier l’a traité de menteur : « C’est moi l’officier qui avait mis la balle dans ton pied alors que tu lançais des pierres sur les voitures de colons ». Puis ils l’ont porté de sa chaise pour le jeter dans une de leurs véhicules militaires. Ils ont fermé la porte de l’engin pour lui affliger de dures frappes ainsi qu’à un garçon de nos voisins. Ensuite des dizaines de soldats ont pénétré notre maison pour l’inspecter coin par coin pour la dévaster et pour laisser enfin derrière eux de grands dégâts ».

Deux jours plus tard elle est allée au siège de la Croix Rouge et le club Al-Assir (le captif) pour avoir des nouvelles de son fils blessé mais en vain. Quelques jours plus tard on l’a informée qu’il se trouvait dans le camp de Qadomim à l’ouest de Qalqilia que son état était difficile que les détenus du camp avait entamé une grève de faim afin de faire pression sur les autorités de la prison pour qu’un médecin le voyait. L’administration du camp s’est trouvée obligée de lui amener un médecin qui n’avait fait que lui poser quelques questions sur ses douleurs et lui donner deux de ces fameux cachets Acamol.

L’histoire d’une blessure

« Le matin de ce mardi-là dès qu’une nouvelle a couru parlant de colons qui avaient marqué des injures contre le Messager (de l’Islam) sur les murs de la mosquée du village Al-Nabi Ilyas à proximité du notre des dizaines de jeunes et de moins jeunes se sont précipités vers l’entrée du village. Ils ont jeté des pierres sur des colons qui y passaient. Parmi les jeunes se trouvait Momine. Des affrontements ont alors éclaté. Les soldats de l’occupation israélienne ont même tiré des balles réelles sur les jeunes. Plusieurs d’entre eux ont été blessés. Quant à Momine il a eu deux balles dans ses jambes. Les soldats ont voulu l’entraîner vers un de leurs véhicules. Mais les jeunes ont pu les empêcher et tirer Momine vers une ambulance qui se trouvait à ce moment-là dans le village. C’est une heure plus tard seulement qu’ils ont autorisé à l’ambulance de passer ».

« Quant à moi ajoute-t-elle j’ai entendu dire qu’un jeune homme du nom de Momine était blessé à l’entrée du village et que les soldats de l’occupation israélienne l’ont interpellé. Je me suis précipitée pour aller vers l’entrée du village en ayant le pressentiment qu’il s’agissait de mon fils. Je suis allée vers l’ambulance et ai alors trouvé que c’était vraiment mon fils (le morceau de mon foie !). J’ai commencé à crier et à sangloter. Il m’a alors entendu et m’a dit : « Sois patiente maman ; je vais bien ; n’aie pas peur ! ».

« Momine est bien connu dans le village par sa croyance et par le fait qu’il prie beaucoup ajoute sa mère. C’est sa croyance qui lui a permis de supporter l’hémorragie pour une heure durant. Je suis montée alors avec lui dans l’ambulance. Tout le chemin il récitait des versets coraniques ; et je répétais après lui. Il n’a même pas perdu connaissance une seconde malgré sa (grave) blessure ».

Prison bourreaux et occupation

La mère de Momine dit aussi que tout le monde témoigne de sa bonne conduite de sa croyance et du fait qu’il fréquentait beaucoup les mosquées. Pendant la nuit lorsque je me réveillais je le trouvais soit en train de prier soit en train de lire le saint Coran. N’importe qui le rencontrant l’aimait tout de suite même à l’hôpital. Il était toujours le meilleur de sa classe ; il travaillait beaucoup pour apprendre par coeur le saint Coran. Sa blessure il l’a eu en défendant son prophète contre des colons ayant de la haine à l’encontre de l’islam.

« Je suis non seulement privée de l’embrasser et de le voir ainsi que ses frères dit la maman de Momine mais en plus je ne peux même pas entendre le mot maman (de leurs bouches). Je ne veux rien de cette vie et du monde entier autre que de dormir à l’instar de toutes les mères et mes enfants à côté de moi. Je veux ressentir ma maternité. L’occupant m’en a privée. Je veux voir mon fils blessé et handicapé devant moi. Par ailleurs je vois les fêtes se succéder les jours passer toutes les choses dans cette vie changer mais la prison le bourreau l’occupation la séparation perpétuelle (de mes enfants) et la mélancolie sont devenus les compagnons permanents de notre triste vie. Quand alors l’injustice prendra fin ? Mes enfants quand retournent-ils alors ? »

Un seul rêve : rencontrer ses enfants

Les autorités sionistes de leur côté continuent leur insouciance envers la vie de tous les handicapés et les blessés palestiniens. Pour sa part Om Momine s’assoit tous les jours sur le seuil de l’humble maison. Elle regarde l’horizon en essayant de vivre un rêve ; un rêve qui tarde à venir. Elle implore Allah le Tout Puissant de réaliser son rêve consistant à voir un jour ses quatre garçons internés derrière les barreaux de prisons de l’occupation sioniste depuis de longues et interminables années. Elle rêve de ce jour où son fils Momine courra vers elle pour l’embrasser.

Lien court:

Copied