Silfit – CPI
Qira le village du nord de Selfit vivait des jours paisibles. Néanmoins la nuit du 16 juin 2003 qui a vu l’invasion d’une grande force de l’armée de l’occupation israélienne a touché cette quiétude lorsque cette force s’est dirigée directement vers la maison du jeune Jiad Ahmed Mohammed Dalni 27 ans en arrachant tout de suite les portes cassant les fenêtres et lançant des bombes assourdissantes pour enfin pouvoir le capturerl’enchaîner et bander ses yeux…
Le début
« Nous étions dans un profond sommeil lorsque des soldats de l’occupation sioniste ont donné l’assaut à notre maison défoncé et fracassé les portes et les fenêtres.
Ils se sont jetés sur mon fils pour l’enchaîner et lui bander les yeux avant de l’emmener » raconte avec amertume la mère de ce jeune homme.
Un temps de silence et de tristesse avant qu’elle puisse reprendre son souffle : « Chaque fois que je me rappelle de cette scène je ne peux me retenir empêcher mes larmes ; ce sont les moments les plus difficiles de ma vie. C’est Allah le Tout Puissant qui m’a aidé à supporter l’éloignement de mon fils. Il vient de terminer trois ans de sa période de condamnation de huit ans et demi et lui reste beaucoup à passer dans cette prison. Je demande encore une fois à Allah le Tout Puissant de m’aider à supporter l’interminable temps qui lui reste et à aider tous les captifs palestiniens et leurs familles ».
L’arrestation de son frère Jaber
Dès qu’on lui a évoqué la nouvelle de son deuxième fils Jaber 32 ans elle a éclaté en larmes et n’a pas pu répondre. C’est sa femme qui a pris la parole.
Son mari Jaber a été à trois fois arrêté. Deux fois lorsqu’il était étudiant à l’université de Bir Zeït en l’accusant d’être membre actif du Groupe Islamique.
Lorsqu’elle allait parler de sa troisième arrestation les larmes l’ont empêchées pour plusieurs minutes.
« Mon mari souffrait d’une grave maladie la méningite. Nous l’avons transporté à l’hôpital de Naplouse où il est resté cinq jours. Je lui rendais visite tous les jours pour prendre de ses nouvelles et je gardais aussi les enfants ». La tristesse et les larmes ont envahi la femme du captif avant qu’elle n’ait pu reprendre : « Ah ! Si j’avais su je ne l’aurais pas quitté une seconde ! ».
« Sa sortie de l’hôpital le 17 avril 2005 en retrouvant la santé était pour nous un jour de fête son état ayant été grave. Nous avons acheté des gâteaux ; Jaber aimait tant les gâteaux. C’est la dernière fois que nous en achetions. Nous nous sommes interdits tout dessert jusqu’à sa libération des prisons sionistes ».
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Le barrage de Hawara
« Nous sommes arrivés au barrage de Hawara. Les soldats (de l’occupation israélienne) dès qu’ils ont contrôlé la carte d’identité de mon mari ont fermé le barrage et l’ont mis dans un trou. J’ai perdu la raison et je leur ai dit que mon mari est malade en leur montrant les documents de l’hôpital. Mais ils n’ont voulu rien entendre ; leur conscience reste impassible comme il est de leur habitude » raconte la femme du captif.
Elle continue : « Je n’ai pas pu quitter mon mari. Ils m’ont alors mise dans le même trou pour plusieurs heures. D’un moment à un autre je leur demandais de le laisser partir étant très malade. Mes supplications ne rencontraient que des refus. Les signes de fatigue et de maladie se dessinaient de plus en plus sur le visage de mon mari. A trois reprises il a perdu connaissance. Les soldats terroristes ne montraient que leur rancune sans aucun état d’âme ».
Elle s’arrête enfin pour demander avec les larmes aux yeux : « Y a-t-il un crime et un terrorisme comme cela dans le monde entier ? ».
L’arrestation
« Puis les soldats sont venus ajoute-t-elle et m’ont dit de partir et qu’ils voulaient l’emmener eux-mêmes à l’hôpital. Ils nous parlaient d’une façon très nerveuse et provocatrice. Ils ont mis les menottes aux poignets de mon mari l’ont tiré vers une voiture. J’ai essayé de sauver mon mari. Mais ils m’ont sauvagement poussé et l’ont frappé devant mes yeux et l’ont jeté dans une voiture militaire blindée ».
En parlant de la situation de la famille après l’injuste arrestation la femme de Jaber dit : « Cet enfant Qassam âgé seulement de huit mois n’a pas pu profité de son père ainsi que ses frères Ahmed Rowa et Rahma. Nous sommes interdits de rendre visite à notre Jaber sous prétexte de la sécurité. Sa mère a pu lui rendre visite une fois seulement. Il est condamné à vivre dans la prison d’Al-Damoune pour vingt mois. Nous sommes armés de patience avec le soutien d’Allah le Tout Puissant… ».
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Appel de detresse
Elle souligne : « Nous les originaires de Palestine sommes soit des martyrs soit des captifs soit des fugitifs. Nous n’avons rien fait pour la patrie par rapport aux autres. Nous lui avons donné le minimum. Nous remercions Allah le Tout Puissant dans toutes les circonstances ».
Enfin la femme du captif Jabor lance un appel à l’Autorité palestinienne au gouvernement et à toutes les factions pour mettre tous les atouts pour libérer tous les captifs sans exception en donnant la priorité à ceux condamnés à de lourdes peines. Certains ont passé trente ans de leur vie en captivité.
« Qu’Allah le Tout Puissant vienne au secours de leurs familles devant cet occupant criminel qui ne comprend que le langage de la force. Nous mettons notre espoir dans le nouveau gouvernement pour qu’il change leurs situations. Nous nous rendons compte combien est grand le complot fait contre lui (ce nouveau gouvernement). Nous n’avons qu’à implorer Allah le Tout Puissant pour qu’il réussisse ; c’est notre dernière chance ».