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Les souffrances de ses compatriotes hissent la fillette palestinienne Hiba au premier rang des romanciers

mardi 6-février-2007

Silifit – CPI

Avec beaucoup d’aisance Hiba Achtia raconte la vie des enfants de la Palestine ; pourtant elle a à peine quatorze ans. Watan (Partie) est le récit auquel elle vient de mettre les dernières retouches. Des souffrances des enfants de la Palestine parle ce récit et de la manière dont ces souffrances renforcent leur amour pour leur patrie. Le récit leur trace le chemin de la façon de refuser l’occupation par tous les moyens. Ce sont les souffrances qui la poussent à aimer l’écriture la considérant comme étant une sorte de résistance contre un occupant usurpateur.


Le départ

Au départ ce n’était qu’une simple nouvelle que Hiba a écrite. Elle l’a envoyé à sa maîtresse sans penser qu’elle aurait un jour le premier prix au niveau de tout le monde islamique. En effet elle vient d’obtenir le premier prix de la compétence agencée par l’Organisation islamique de l’éducation des sciences et de la culture.

C’est par le biais des journaux qu’elle a pris connaissance de sa déflagrante réussite. Lorsque sa maîtresse l’avait informé et félicité la fillette a cru qu’elle parlait d’autre chose de son article « L’olivier » qui avait eu un prix à l’école.

La maîtresse a eu du mal à la convaincre que son récit « Natif de la Palestine mais sans identité ! » avait gagné le premier prix sur le niveau du monde islamique tout entier. Le monde devenait tout petit pour la contenir tellement elle était contente. Son premier remerciement elle l’a adressé à Allah le Tout Puissant.


Une famille humble

Au niveau de l’éducation ils ont à peine dépassé l’école primaire ses parents. Bien ordinaire et humble est sa famille. Par contre la volonté de cette famille et son endurance sont hors de commun.

La mère de Hiba raconte une anecdote à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI). En fait la fillette a une fois demandé l’avis de sa mère concernant une phrase qu’elle avait écrite : « La rue plongeait dans un sommeil profond ». « La rue ne dort pas ma fille Hiba ! » s’est exclamée la mère. La fillette avec un sourire sur les lèvres a expliqué que la rue signifie ici les gens et le peuple.

La mère dit de sa fille que depuis sa petite enfance elle aime lire. Depuis l’époque de la maternelle elle lit et écrit de façon différente distinguée des autres enfants de son âge. Elle n’a même pas raté un épisode du journal Al-Rissala (La lettre). Et à l’école elle est toujours la première de la classe. En fait elle exploite au maximum son temps. Malgré sa timidité remarquée elle possède une intelligence remarquable.


Aimer écrire

« Cela me fait beaucoup de mal exprime-t-elle le fait de voir les enfants (de la Palestine) détachés de leur patrie pour qu’ils soient étrangers sous prétexte qu’ils ne portent une quelconque carte d’identité. Ce fait m’a incité à écrire un récit sous le titre « Un palestinien sans identité » en deux heures seulement.

En voyant l’état de mon peuple c’est dans la souffrance la douleur et la déception que je me plonge… Dieu merci j’accomplis régulièrement mes prières notamment celle de l’aube. Je pratique le jeûne et je connais par cœur deux parties du saint Coran. Je ressens toutes les douleurs desquelles souffre mon peuple. Oh combien ai-je souffert et pleuré l’assassinat de Mohammed Al-Dorra et Iman Hadjo. »

« L’assassinat de Mowath Salima m’a fait a-t-elle ajouté beaucoup pleuré. Il était l’exemple d’un bon jeune homme musulman d’un cœur en or. Il ne voulait faire autre chose que protéger avec son petit corps innocent les corps inertes de Samer Dwahiqa Mohammed Ayache et Mohammed Miri dans l’urgence de l’hôpital de Silfit. »


Que des souffrances

« Autant la souffrance de mon peuple s’intensifie exprime-t-elle encore une fois autant j’essaie de me distinguer et de m’orienter vers l’écriture. Je ressens la nécessité de défier l’occupant par l’écriture n’ayant un autre moyen pour le faire. La scène des enfants martyrisés dont Iman Hadjo et Akaber Zaïd m’incite encore plus à écrire. A travers mes écrits j’aimerais démontrer au monde tout entier qui est le vrai terroriste usurpateur. »


Où est le monde civilisé ?

Hania se demande : « Où passe le monde occidental qui se présente comme le plus civilisé pour ce qui se passe comme assassinats blessures et arrestations vis-à-vis des enfants de la Palestine ? Les enfants sont-ils terroristes eux aussi ?

Apparemment le monde civilisé devient sourd et muet face à ce qui se produit contre nous les enfants de la Palestine ! »


Un avenir incertain

Hiba se retrouve désolée du fait qu’aucun établissement culturel et littéraire ne s’intéresse à elle.

En parlant de ses ambitions Hiba dit : « J’aimerais dans l’avenir être une ingénieur informatique et une écrivaine. J’aimerais associer ces deux domaines pour donner quelque chose de nouveau à ma patrie et pour participer à alléger l’injustice qui lui est infligée ».

Hiba appelle les jeunes filles et les jeunes hommes palestiniens à ne pas gaspiller leur temps. Il faut l’organiser de façon intelligente pour bien l’investir dans la science. Ainsi on est bien armé pour faire face à l’ennemi. Etre armé par la science est une façon de résistance. Il faut aussi être obéissant à ses parents et pratiquer la prière de façon régulière croit-elle.

A l’occasion du jour de l’enfant palestinien Hiba a appelé à pratiquer des pressions sur l’occupant pour que les enfants de la Palestine puissent vivre comme tous les enfants en liberté dans l’amour et le bonheur.

Continuons le chemin…

Ledit prix n’est guère le premier. En fait pour son court récit Chahid Ezziqa (Le Martyr des Ruelles) elle a obtenu le premier prix au niveau du département de Silfit.

Sa mère se montre très fière de sa fille. Elle ressent néanmoins que la responsabilité de la famille devient plus importante. « Les appels téléphoniques de félicitations et de soutiens n’ont par arrêté de pleuvoir sur nous » continue la mère. C’est le Juge des juges lui-même qui a proposé à la famille de délivrer le prix à Hiba qui brûle de le recevoir.

Le récit gagnant

En parlant du récit la mère contente de sa fille raconte : « Hiba me demandait toujours pourquoi nos voisins partaient sans revenir. Je lui répondais parce qu’ils ne possédaient pas de cartes d’identité. Ce fait l’a inspiré à écrire son récit démontrant combien un Palestinien souffre à cause d’une carte d’identité. Il pourrait perdre tout et devenir un étranger dans sa propre patrie. Le monde cependant reste insensible inerte. On n’entend que le silence des cimetières… Tomber en martyre en Palestine (par conséquent) devient en tête des priorités de tout Palestinien vivant à l’extérieur de son pays ».

Au service de son peuple

Et en parlant des ambitions de sa fille la mère de Hiba dit : « Hiba veut servir son peuple par tous les moyens. Elle a l’ambition d’offrir quelque chose de nouveau bien loin de toute routine. Elle veut faire avancer son peuple et sa nation ».

Hiba veut dire « donnée ». C’est pour cette raison que ses parents ont choisi ce joli prénom bien qu’elle soit née durant la guerre du Golfe et pendant un couvre-feu où atteindre un hôpital était une tâche périlleuse.

Enfin la mère se voit désolée que sa fille Hiba n’a pu aller en Egypte en mars dernier pour représenter la Palestine dans un concours de rhétoirique.

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