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Le cheikh non voyant Amarna après six ans dincarcération

mardi 6-février-2007

Gaza – CPI

Toute l’arrogance du bourreau israélien s’est cassée devant l’endurance et la grande volonté du cheikh non voyant ‘Ezzidine ‘Amarna. Face à toutes les pressions et à toute sorte de torture pratiquées par les soldats de l’occupation israélienne contre lui sa croyance n’a fait que se renforcer.

Ce cheikh moudjahid avec ses poésies et sa douce voix a pu prendre la place qu’il mérite dans les cœurs et les esprits de tout le monde. Il parle toujours de sa religion sans donner attention au terrorisme sioniste. Ce terrorisme ne fait tout un chacun le sait aucune distinction dans son agression entre homme femme fille enfant malade aveugle… du moment qu’ils soient Palestiniens !


Naissance et études

Le cheikh ‘Amarna est né le 10 juillet 1971 dans le village de Ya’bod au sud-ouest de la ville de Jénine d’une famille composée de treize personnes.

C’est dans son village natal qu’il a fini ses études primaires. Et c’est dans l’université nationale d’Al-Najah qu’il a obtenu sa maîtrise en doctrine islamique pour travailler ensuite en tant qu’Imam dans la mosquée de son village. Composant de belles poésies et possédant une belle voix il pratique un chant bien adoré par tous ceux qui peuvent l’entendre.

‘Amarna est marié avec une femme bien croyante. Elle est toujours-là. Pour le meilleur et pour le pire. Ils sont les parents de cinq enfants.

D’un grave handicap aux deux yeux souffre le cheikh ‘Amarna depuis sa petite enfance mais il ne perd pas pour autant confiance en soit. En plus de ses études il s’est montré grand poète. Avec sa belle voix il chantait l’Adhan (l’appel à la prière) du toit de son école. Avant son arrestation il parcourait les villes et les villages pour répandre sa religion.


Dans les prisons de l’occupant

Le cheikh ‘Amarna qui vient d’être libéré a passé une période de six ans dans les prisons de l’occupant. Depuis 1994 il a été plusieurs fois interné « administrativement » ! C’était le 1er juillet 2001 qu’il avait été interpellé pour la dernière fois. Le tribunal militaire sioniste lui avait adressé plusieurs accusations dont la préparation de deux opérations martyres (kamikazes) la provocation contre l’Entité sioniste et la fabrication d’obus explosifs…

Dans le centre d’investigation de la prison Al-Jalma il est resté 65 mois où il a goûté à toute sorte de tortures. Il a ensuite été jugé à un emprisonnement de cinquante-six mois. Il a parcouru plusieurs prisons sionistes avant d’atterrir dans celle d’Al-Naqab d’où il a été relâché le 14 février 2006.


« Et ils n’ont varié aucunement (leur engagement) »

Dans leur torture pratiquée contre le cheikh ‘Amarna les Israéliens se concentraient sur l’aspect psychologique. Le paradoxe est que bien que le cheikh est un non voyant l’administration de la prison d’Asqalan l’a considéré comme dangereux et lui a collé le mot hébreu « sgav » qui veut dire « une grande capacité de fuir » ! Et de même plus tard dans la prison de Hidarim où il a été à plusieurs reprises enfermés dans des cellules individuelles souvent pour plus de deux semaines.

Ces jours-là il a été privé de toutes choses de la vie quotidienne. Il y restait des heures et des heures à penser à cette démocratie prétendue par l’occupant. La directrice de la prison et tous les officiers des renseignements ne pouvaient que l’observer.


Des incendies !

Environ vingt-trois mois le cheik ‘Amarna est resté dans la prison de Majdo. Ensuite il a passé treize mois dans celle d’Al-Naqab. Il n’a eu une visite familiale qu’après deux ans d’internement. Ce n’est qu’après trois ans qu’il a eu le droit de faire entrer dans sa cellule des objets personnels !

Le cheikh ‘Amarna souligne que dans la prison de Majdo un incendie est venu à tous les objets des prisonniers dont sa machine à écrire et son Coran. Et dans la prison d’Al-Naqab un autre incendie non seulement a brûlé ses affaires et ceux de ses collègues mais il a de plus été grièvement blessé au nez. Tout cela n’a fait que renforcer sa croyance et son endurance. Il voit en ce cas une sorte application de la parole d’Allah le Tout Puissant :
{{et ils n’ont varié aucunement (leur engagement)}} (Le saint Coran Sourate 33 verset 23).


Le retentissement des chaînes

Le cheikh ‘Amarna a passé le temps de sa détention à réciter le saint Coran à écouter des cassettes de références et à pratiquer des activités culturelles étant lui-même membre du comité culturel où il se rendait. Il ne s’y ennuyait jamais.

Bien au contraire du fin fond de sa prison d’Al-Naqab il a sorti « le retentissement des chaînes » : un chant qui parle de toutes les souffrances des captifs palestiniens enfermés dans les prisons sionistes et de leur espoir de se débarrasser un jour de l’occupation. Cette cassette devient une sorte de message envoyé par les captifs à leur peuple palestinien et à la nation toute entière.


Les tombes pour des vivants

Les relations entre les captifs et l’administration pénitentiaire sioniste se sont gravement détériorées. Les conditions de vie à l’intérieur des prisons sionistes sont devenues de plus en plus trop mauvaises. Les autorités sionistes sont allées trop loin dans leur pratique de la torture et du terrorisme à l’encontre les captifs palestiniens.

Le cheikh ‘Amarna affirme que les captifs n’avaient pratiqué pour leur part seulement quelques activés de protestation. Le summum de ces activités en était la grève de la faim entamée en août 2004 qui a duré pour un bon moment. Non seulement elle n’a pu arriver à ses objectifs mais de plus le service de renseignements sioniste a reçu la direction des prisons pour les transformer en des tombes pour des vivants.


La grève de la faim

La grève de la faim constitue le dernier recours stratégique pour les captifs. Ils commencent par retourner les repas sans être touchés. Lorsque les grévistes vont trop loin plusieurs d’entre eux laissent même leur vie affirme notre cheikh non voyant ‘Amarna. Il ajoute que plusieurs grèves ont donné de bons résultats sauf la dernière. Elle n’était pas bien organisée. De plus des éléments venaient de l’extérieur de la prison pour la mettre en échec.


Le devoir des médias

Le cheikh ‘Amarna indique que le souhait le plus pressant des captifs reste leur libération. Il faut donc que des activités soient organisées à l’extérieur des prisons pour appeler à leur libération. Il faut aussi que les médias s’intéressent à leur cause. En effet les médias officiels de l’Autorité palestinienne ne donne que trop peu d’importance à cette affaire affirme ‘Amarna.

A cette occasion le cheikh ‘Amarna lance un appel à tous les médias palestiniens et arabes afin qu’ils mettent en valeur l’affaire des captifs et de leurs souffrances. Il a aussi appelé les établissements des droits de l’homme à pratiquer toutes les pressions possibles sur l’Entité sioniste afin de libérer les captifs notamment les malades dont le nombre a déjà dépassé les mille captifs.


Indépendant et reconnaissant

Malgré son handicap le cheikh ‘Amarna s’adaptait facilement avec les conditions très difficiles d’emprisonnement. Et bien qu’il essaie toujours d’être indépendant il salue ses collègues qui étaient toujours là lorsqu’il en avait besoin.


Appels et souhait d’un homme libre

Enfin le cheikh ‘Amarna appelle le peuple palestinien à continuer le chemin de la résistance jusqu’au retrait de l’occupant.

Il implore Allah le Tout Puissant pour qu’IL vienne en aide aux captifs afin qu’ils soient libérés et qu’ils puissent retrouver leurs familles.

L’ambition du cheikh ‘Amarna ne s’arrête pas à un quelconque stade. Il souhaite terminer ses études supérieures en doctrine islamique. Malheureusement l’argent lui fait grand défaut pour le moment.

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