Urgent

Fri 20-September-2024

Les deux prisonnières libérées Amanie Owais et Hanadi Kandil racontent leur expérience de détention dans les prisons s

mardi 6-février-2007

Naplouse-CPI
Une cage obscure… des murs froids… bourreau nazi… des langues de feu qui mordent leurs deux corps… des mots blessants qui choquent leurs âmes pures et saines … une lumière clair-obscur et une autre éblouissante et aveuglante … des voix terrifiantes et des fois un silence effrayant… tout ceci provient de la salle des interrogatoires…

Notre douleur ne cesse de s’accroître et notre espoir était tel une situation de désolation dans ces conditions oppressantes. Entre le froid et la faim la souffrance de l’ âme angoissée … C’est par ces mots que les deux prisonnières libérées Amanie Owais et Hanadi Kandil racontent leur expérience de détention.

Amanie Owais (23 ans) dit : « le destin a voulu que trouve mon amie Hanadi Kandil dans les prisons de l’occupation d’autant que je n’imaginais jamais mettre les pieds dans cet endroit; moi et Handil sommes deux amies et camarades de classe depuis les années scolaires. Mais vu mon mariage avant d’achever mes études nous nous sommes séparées depuis ».
Elle prononça ces mots tout en souriant mais son sourire portait un certain étonnement face à la volonté du destin…

Au sujet des conditions de détention et de la situation des prisonniers et prisonnières à l’intérieur des prisons de l’occupant sioniste nous avons eu ce dialogue.

La raison de leur emprisonnement ? :

Amanie Owais dit : « Je suis mariée à mon cousin paternel lui-même emprisonné par l’ armée sioniste depuis trois ans et condamné à perpétuité. Cette situation est celle de mon beau-frère ainsi que celle du mari de ma sœur condamné lui à quatre fois de perpétuité ; un autre de mes beaux-frères a aussi été condamné à six ans de prison ainsi que ma petite sœur Ayah a été arrêtée par les forces de l’occupation il y a un an. L’armée sioniste utilisait ces emprisonnements comme moyens pour attiser la haine ; ils ont voulu m’utiliser comme moyen de pression sur Ayah afin d’en tirer le maximum d’informations ».

De son côté Hanadi Kandil dit : « l’accusation m’a été adressée directement sous prétexte que j’appartenais au groupe des martyrs d’ EL AQSA que je fournissais des aides aux personnes recherchées et que je planifiais la mise en place d’opérations martyrs sachant que j’appartiens à une famille résistante. Mon oncle maternel Mohamed El-Sabagh est emprisonné dans les centres de détention de l’occupation depuis dix-sept ans; mon oncle Ala’ a été assassiné durant l’ Intifada de Jérusalem de même mon frère Saïf qui a été condamné à six ans de prison alors que mon frère Youssef a été condamné à perpétuité. Même ma mère a été emprisonnée durant la première Intifada. Notre maison fut détruite lors du massacre perpétré par l’armée sioniste à Jénine au mois d’avril de l’année 2002.

Comment s’est déroulé l’enlèvement des deux prisonnières?

Amanie nous raconte : « Les forces de l’ occupation ont encerclé ma demeure ainsi que celle de ma sœur à trois heures du matin après avoir coupé le courant électrique. Elles ont effectué des fouilles dans la maison en saccageant tout ses contenus et en demandant nos pièces d’identité après avoir questionné mon fils Shadi « qui est ta mère ? » pour s’assurer de mon identité. Ils m’ont ordonnée d’ôter mes vêtements puis ont éxigé à mon beau-frère de m’accompagner jusqu’au centre de détention nommé Salem. Pendant tout le chemin ils ne cessèrent de nous insulter et de nous humilier de la pire des manières.

A notre arrivée au centre de détention de Salem ils ont demandé à mon beau-frère de regagner seul la maison; et c’est à partir de ce moment que j’ai senti la peur et la terreur en étant sûr qu’il ne m’est plus facile de retourner à ma maison et à mes enfants. Je me suis retenu en subissant les insultes et les humiliations incessantes. Je fus contrainte de rester à terre près de trois heures tout en m’interdisant l’utilisation des toilettes pendant tout ce temps.

Hanadi de son côté raconte les yeux noyés de larmes comment sa maison fut encerclée à quatre heures du matin et elle fut emmenée ensuite en compagnie de son père à à la prison de Salem après vérification de son identité.

Une cage d’un mètre carré environ

Amanie dit : « On m’a enfermée dans une cage fermée par deux portes épaisses d’une superficie d’un à deux mètres carrés. Les murs étaient très épais et il y avait un trou dans le sol. Ils nous disaient que c’était nos toilettes et que cela servait aussi de trou d’aération. Mais en vérité c’était un outil de torture car ce trou laissait pénétrer un vent glacial ; il y avait aussi un matelas en plastique et un drap noirci par la saleté. Je n’oublierai jamais ces visiteurs répugnants présents tous les jours: les insectes et les souris. Quant à la nourriture elle était pauvre en quantité et en qualité.

Je me sentais étranglée et une angoisse terrible me prenait chaque fois que je percevais les pas de la femme-garde qui était chargée de l’accompagnement des prisonnières vers la chambre des interrogatoires ».

Hanadi ne put prononcer autre chose pour décrire la prison que ces quelques mots : « cette cage était un enfer je la déteste; je déteste ses murs humides et son odeur puante. Je me sens étouffer chaque fois que j’ y pense ».

La politique de privation

Amanie raconte : « Je me suis rendue compte suite à mon traitement que la politique pratiquée est celle de la privation : j’ ai été privée de mes enfants même leur simple visite était interdite. Nous étions moi et ma sœur Ayah dans la même prison et pourtant nous ne pouvions pas nous voir à l’intérieur. Nous étions privées de nos droits les plus élémentaires : un cloisonnement sans possibilité de mouvement et un repas malpropre et insufisant ».

Hanadi quant à elle raconte : « La description qui me parait exacte de leur politique est : diviser pour mieux régner. Nous étions privées des visites; même à l’intérieur de la prison ni même les rencontres. Nous ne pouvions voir la lumière du jour que deux heures par jour durant ce qu’ils appellent : « le défouloir ». Parfoison est privé de ce droit pour une raison ou une autre ».

Talmund et AlRamla sont parmi les plus importantes prisons sionnistes pour femmes

La prisonnière libérée Amanie Owais s’est exprimée abondamment à ce sujet en disant: « la prison AlRamla se divise en deux branches séparées ; les chambres ont une superficie de 1.5 x 2 mètres carrés endroit où sont cloîtrées les détenues. Ne parlons même pas des conditions sanitaires. La totalité des prisonnières ne pouvaient pas s’approcher de leurs enfants ni les étreindre ni les embrasser et certaines ne pouvaient même pas les voir à cause de la vitre colorée doublée d’un grillage fin ».

Amanie décrit en détail comment « certaines prisonnières souffraient de maladies et nécessitaient un traitement ou parfois une opération comme l’ appendicite le rhumatisme des maladies oculaires etc… Le seul traitement que leur prescrivait le médecin de la prison était le Kamol ».

La prisonnière libérée Hanadi Kandil nous dit : « la prison Talmund est divisée en deux sections où sont réparties soixante prisonnières dans chaque section ; les chambres sont oppressantes et étroites et nous étions fouillées et maltraitées tous les jours. Chaque fois que nous devions nous rendre à la cour de justice on nous mettait à nue pour nous provoquer ».

Hanadi ajoute aussi qu’« il n’ y avait aucun moyen de communication ni entre les prisonnières ni avec l’extérieur sauf à travers le courrier qui était soumis au contrôle et à l’ approbation des services de renseignements ce qui retardait d’ autant son arrivée chez la famille en temps voulu ».

Les organisations de la défense des droits de l’Homme n’ont nulle efficacité

La prisonnière libérée Amanie Owais nous certifie que
« ces organisations ne nous apportent aucune aide. Nous sommes sûrs que la Croix Rouge ne nous apporte aucune aide concrète. Pour être honnête je n’ai observé aucune aide significative envers ces femmes détenues sauf de la part de l’union des organisations de la force féminine à RAMALLAH ».

L’avenir vu par la prisonnière

La prisonnière libérée Amanie Owais affirme sa volonté de reprendre ses études universitaires de construire un futur pour ses enfants de revivifier l’âme patriotique en leurs forts intérieurs et de voir un jour le bonheur se dessiné sur le visage des prisonniers au moment de leur libération ».

Quant à Hanadi elle exprime son optimisme quant au futur tant que les prisons restent ouvertes dans le monde entier de façon générale et en Palestine en particulier et tant que les prisonniers ne sont pas libérés des prisons de l’occupation sioniste.

Lien court:

Copied