Ramallah – CPI.
Il est connu de tous que les palestiniens qui demeurent à l’ouest du mur de séparation en Cisjordanie vont faire face irrémédiablement à une catastrophe médicale dans tout les sens du terme au cas où les forces d’occupation continuent l’édification du mur. En effet des centaines de milliers de palestiniens endurent actuellement de nombreuses difficultés pour parvenir à obtenir les principales aides médicales qui se concentrent dans les villes et n’existent pas dans les villages encerclés par le mur.
De plus le travail des équipes médicales dans les villes et villages de la Cisjordanie a subi de nombreux effets néfastes du fait de la dislocation des villes de la Cisjordanie les unes des autresd’après ce qu’affirme des rapports émanant du ministère de la santé de l’autorité palestinienne.
Le mur séparateur a aboutit à isoler des communes entières en Cisjordanie loin de tout service médical. Les catégories les plus touchées de la population sont les enfants de moins de 5 ans qui ont besoin de vaccins mensuels contre les maladies ; de même que les vieillards atteints de maladies chroniques ainsi que les femmes enceintes qui ont besoin de soins médicaux périodiques.
L’institut des médias et des politiques sanitaires et de développement en collaboration avec l’institution allemande « Medico International » a annoncé le mardi 27/9 la publication d’un second rapport sur les dégâts qu’a provoqué le mur de séparation raciale en niveau des services médicaux et les mesures qui doivent être prises par les planificateurs de la politique de santé pour faire face à de tels dégâts.
Ceci s’est déroulé lors d’une conférence de presse tenue dans la chambre commerciale de Ramallah avec la participation du Dr. Moustafa AlBarghouthi Joan Jebrane (de l’institut des inforations et des politiques sanitaires et de développement) et Cathia Moro (de Médico International) qui a finançé ce rapport en présence des journalistes d’un certains nombres de représentants d’institutions locales et étrangères qui opèrent dans le domaine médical.
Ce rapport est le deuxièmeaprès un premier rapport apparu en 2004 et qui a étudié les effets du mur de séparation sur le secteur sanitaire palestinien de la santé.
Le dénombrement des dégâts causés.
Le Dr Barghouthi a affirmé que l’institut a dû réaliser un nouveau rapport puisqu’« Israël » continuait à édifier le mur et qu’il fallait dénombrer les dégâts que le 1er rapport ne pouvait pas couvrir entièrement. Néanmoins si Israël continue à édifier le mur l’institut se trouvera dans l’obligation de réaliser un 3ème rapport.
Le Dr Barghouthi a indiqué que la mise en place du mur s’inscrit dans une politique sioniste qui se complète : elle commence par la création de colonies puis les barrages militaires (dont le nombre a atteint 706 chekpoints sans compter les barrages mobiles.) et enfin le mur qui disloque la Cisjordanie et la transforme en cantons isolés.
Al barghouthi a rappelé que parmi les nouveaux résultats auxquels est parvenu le rapport il y a les dégâts causés par la création d’un mur d’une profondeur de 35 km dans les territoires occupés dans les région de Salfit et Qalqiliah il y a aussi les dégâts causés par l’isolation Alqods occupée du reste de la Cisjordanie ainsi que par la colonisation accentuée au sein de la colonie de « Ma’aleh Adonime » de Bethléem et de Al Khalil.
Parmi les nouveautés que nous apporte ce rapport il y a la dislocation des terres palestinienne à cause de la construction de routes coloniales. La Haute Cour sioniste a effectivement ordonné une déviation dans le tracé du mur dans cette région mais l’armée sioniste a contourné cette décision judiciaire en construisant une route sur le même tracé une route encore plus large que le mur interdite aux palestiniens.
AlBarghouthi a indiqué que la conséquence d’une telle politique est la création de cantons isolés et enclavés « nous parlons maintenant de 28 enclavements qui comportent 64 communes palestiniennes. » il a rappelé que 41 cabinets médicales ont été totalement enclavé et isolé du fait du mur dont les effets ont été directs sur près de 450 milles palestiniens mais qui a eu également des effets indirects sur près de 800000 palestiniens de manière plus générale.
La confiscation de la moitié de la surface de la Cisjordanie.
Al Barghouthi a évoqué l’existence d’un plan d’édification d’un mur dans la région orientale de Cisjordanie ce qui signifie la confiscation de 28% des terres de la Cisjordanie ajoutés à 9% de la surface déjà grignotée par le mur et à 9% de terres et de cantons isolés cela aboutit à la confiscation de 42 à 50% de la surface totale de la Cisjordanie !
Le Dr Barghouthi a révélé des photographies de portions du mur construites par les forces de l’occupation dans la partie orientale de la Cisjordanie comme dans les villages de Bardalah et Kardalah. Il a associé l’édification du mur aux opérations continuelles de destructions des habitations dans la région d’AlAghouar. La poursuite de ces opérations vont ainsi aboutir à l’enclavement total de la région orientale. De même il a révélé d’autres photographies du mur prises au nord de la bande de Gaza à l’intérieur des territoires palestiniens ainsi que des images d’un autre mur en construction dans la région orientale ce qui va entraîner le cloisonnement et le blocus total de la bande de Gaza.
Les effets destructeurs du mur.
Albarghouthi a également affirmé que la situation dans la ville d’AlQuds occupée reste désastreuse car les colonies le mur et les checkpoints de l’armée entraînent des graves problèmes médicaux ainsi que l’isolation de zones fortement peuplées près d’AlQuds de la ville comme le village d’Anata ou le camp de Chafat les isolant ainsi des hôpitaux où ils peuvent être soignés comme l’hôpital
d’AlOuyoun celui de AlMaqasad ou encore les secours du croissant rouge présents dans la ville…
Cela accentue le danger qui pèse sur 70 000 palestiniens officiellement habitants dans la ville d’ AlQuds En effet la prochaine mesure sioniste après l’édification du Mur est de les empêcher de pénétrer à AlQuds puis leur retirer leurs droits sociaux et leur nationalité prétendant qu’ils ne font plus partie de la ville.
Barghouthi parle également de la situation de la ville de Koulaykila où il n’y a qu’un seul et unique petit hôpital alors que le nombre des habitants arrive à 46 milles qui sont donc obligés de compter sur les hôpitaux d’autres villes comme celui de Naplouse que l’on ne peut atteindre à présent qu’après 3h30 alors qu’elle ne prenait que 20 minutes avant l’édification du mur et des barrages militaires…
Le docteur Barghouthi a achevé en disant que toutes les aides ne peuvent soulever la situation sanitaire palestinienne si elle continue de s’empirer de la sorte. Il a ajouté que la seule solution sera alors la construction d’un hôpital pour chaque village.
L’évaluation des effets du mur sur le secteur médical
De son coté Joan Jebrane de l’institut desinformations et de la politique sanitaire et du développement a assuré que le mur de séparation a affecté directement même les villages qui apparaissent pourtant éloignés de son tracé à cause d’un réseau routier dont les palestiniens n’ont pas le droit d’emprunter. A titre d’exemple les palestiniens ne peuvent se rendre à Ramallah ou à Alqods occupée à cause de ces routes et c’est la même chose que pour la région de Selfit si difficilement accessible pour les médecins.
Jebrane a indiqué que le rapport vise à dénombrer et observer les effets néfastes du mur sur le secteur sanitaire durant les trois dernières années et observer aussi les effets des efforts fournis pour redresser la situation et diminuer les dégâts. Elle a rappelé que le résultat du rapport souligne un affaiblissement des infrastructures des régions isolées non seulement à cause des obstacles qui rendent difficile l’arrivée des malades des médecins et des médicaments mais aussi à cause des effets néfastes du mur sur les programmes d’éducation sanitaire.
Jebrane a révélé que 80000 palestiniens font face à de grandes difficultés pour parvenir aux services médicaux dans les régions de Ramallah et d’AlQuds en plus de 35000 palestiniens qui ne trouvent pas de services médicaux suffisants alors que 5000 autres n’ont aucun service médical et ne peuvent parvenir aux hôpitaux ainsi que six milles autres palestiniens souffrent d’un manque de médicaments de cabinets médicaux et de médecins.
Jebrane a de même affirmé que l’enclavement de régions entières et leur isolement les unes des autres rend très difficile l’accès aux services sanitaires pour leurs habitants . C’est ainsi le cas des villages qui sont aux alentours d’AlQuds Jénine et Salfit ainsi que le village de Saïm qui sera entièrement isolée de la ville d’AlQuds cet isolement atteint aussi les régions de Qalandya Beit Lehm et Alwaljah qui vont trouver prochainement beaucoup de difficultés pour être approvisionner de soins médicaux.
« Les gens parvenaient auparavant à contourner les barrages militaires sionistes en passant par des pistes et chemins secondaires afin d’acceder aux centres hospitaliers. Ceci est maintenant impossible à cause du mur . Les habitants ne peuvent plus parvenir aux cabinets médicaux ni aux hôpitaux de l’autre coté du mur et inversement les équipes médicales ne peuvent plus parvenir aussi aux malades. » Affirme-t-elle tout en rappelant le manque très important des laboratoires médicaux dans les villages isolés près d’AlQuds.
D’après Jebrane il y aurait des travaux d’aides partielles pour le secteur sanitaire malheureusement il n’existe pas de planification pour ces aides en donnant l’exemple des projets de cabinets mobils qui ne sont approvisionner que dans 6 à 9 mois qui s’arrête par la suite et ne fonctionnent plus jusqu’à l’arrivée de nouveaux financements.
Les recommandations :
Le rapport selon Jebrane a aboutit à un certain nombre de recommandations et ceci après des discutions avec le ministère de la santé palestinien et un certain nombre d’organisations locales et internationales. Ces recommandations se résument par des mesures provisoires pour faire face à cette crise : 1- la nécessité de de moderniser les hôpitaux. 2- La formation des équipes médicales. 3- rendre plus efficace les programmes de préparations.
Elle assura par ailleurs la nécessité du passage à une gestion de moyen et long terme ^pour résoudre cette crise. Pour cela il est essentiel d’évaluer les besoins médicaux de la bande de Gaza afin de les faire parvenir aux nécessiteux. Jebrane a conclue ses propos en soulignant l’importance du soutient international dans ce domaine surtout pour pouvoir parvenir aux régions isolées et répondre à leurs besoins.
De son coté Cathia Moro porte parole de l’institut qui finance ce rapport : « Médico International » institut qui œuvre dans le cadre des droits de l’homme depuis plus de 30 ans a affirmé qu’un changement de la situation reste impossible tant que la construction du mur se poursuive selon ce même tracé qui entrave le déplacement des malades et des médecins. Elle termine en soulignant les grands efforts et pressions que qu’exérce son institut à l’intérieur de son pays afin d’influencer sur la politique allemande vers un soutient plus actif à la cause palestinienne.
