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Abou Sajida retrouve sa vue après sa liberation des prisons israéliennes

lundi 5-février-2007

Naplouse – CPI


L’opération chirurgicale pratiquée par l’équipe médicale de l’hôpital Al-Arbabi au nord de la ville de Naplouse au nord de la Cisjordanie a bien réussi et Abou Sajida a bel et bien retrouvé la vue. La vue il l’avait perdue depuis plus de deux ans à cause de la politique de négligence médicale appliquée dans les prisons de l’occupation israélienne.

En effet Chokri Al-Khawaja surnommé Abou Sajida vient d’être relâché de ces prisons où les Sionistes avaient gâché dix ans de sa vie. Dix-sept mois de ces dix ans il les a perdus dans la fameuse « détention administrative » sans un chef d’accusation ni un jugement. C’est dans ces prisons qu’il a aussi perdu la vue.

L’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) l’a rencontré sur le lit de convalescence de l’hôpital. Entouré par ses amis calme avec une volonté forte il nous a paru comme il nous avait paru au cours de la première rencontre il y a huit ans mais cette fois là il était en prison. Les prisons ne peuvent pas entamer les hommes dit-il.


Un homme des prisons

Abou Sajida âgé d’une trentaine d’années est père de deux fillettes Sajida et Saja. Il est une personnalité bien connue parmi les captifs. En effet il représentait les détenus face aux administrations pénitentiaires plusieurs années durant.

L’itinéraire de la captivité du détenu libéré Abou Sajida est bien long. Sa première arrestation remonte au début de la Première Intifada en 1990. Il a été condamné à trois ans et demi de prison ferme. Puis il a été relâché pour y retourner huit mois après. Cette fois il en a pris pour neuf ans plus une amende de dix mille shekels.

Pour tous les captifs palestiniens Chokri reste un exemple à suivre. En fait ses bonnes conduites ses relations tendres avec ses camarades et son caractère fort avec les geôliers lui ont bâti une réputation à envier.


La détention administration

Au lieu d’être libérer après avoir fini ses neuf ans d’enfermement Abou Sajida a été transféré à la fameuse « détention administrative » pour y passer dix-sept mois. Il trouve cette durée plus dure encore que la détention ordinaire. En vérité le captif entre dans un tunnel trop sombre pour en connaître la sortie dit-il.


Les yeux en défaut

En dépit de tous ces évènements bien compliqués Al-Khawaja reste calme disent ses co-prisonniers. Toujours actif sportif un bon lecteur du saint Coran. Il continuait ses lectures dans tous les domaines de la pensée humaine jusqu’à un jour de la fin de l’année 2005. Ce jour-là « j’étais allongé et lisais un livre lorsque j’ai senti quelque chose dans les yeux une sorte de brouillard ou de poussière. Cela m’a beaucoup préoccupé car la phénomène est survenu sans aucune avertissement » dit Abou Sajida.

Dans le miroir les yeux ne montraient aucune anomalie. Pourtant il a constaté qu’il ne voyait rien avec l’œil qui lui faisait mal. Dès ce moment un combat acharné a été entamé avec l’administration de la prison pour qu’il soit examiné. Mais le cabinet médical de la prison ne possédait rien à lui offrir. Alors il a commencé à contacter les organisations humaines et sanitaires « qui étaient intervenues à mon profit. Les pressions exercées par « Médecins sans frontières » dit-il ont enfin poussé l’administration de la prison à me transférer vers l’hôpital de Barzalaï à Asqalan. Là-bas les médecins m’ont informé qu’un voile de gel fermait la lentille de l’œil droit. Un voile était aussi en train de se constituer dans l’œil gauche. Il a donc fallu les opérer afin de les distraire ». La déception l’attendait dans la prison l’administration lui refusant l’opération.


Le soulagement

La solution vient de la part d’Allah le Tout Puissant de façon beaucoup plus rapide que l’on l’attend. Après dix ans d’enfermement il a été libéré. Le lendemain de sa libération Chokri s’est fait consulter à l’hôpital spécialisé d’Al-Arabi où ses yeux furent opérés le 16 octobre 2006.

Finalement notre captif libéré Chokri Abou Sajida termine ses propos en disant :
« Il [Ramadan] est un mois béni. Je sens qu’Allah veut que tout captif palestinien sache que Sa bénédiction et Sa miséricorde sont plus grandes que leur injustice [celle des occupants] et plus large que leur agression ».

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