Fri 2-May-2025

Rapport des droits de l’homme : Une violence excessive à Hébron prive les Palestiniens de leur humanité

mardi 3-décembre-2024

Nazareth – CPI

Le Centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les territoires occupés, B’Tselem, a révélé des cas répétés de sévices extrêmes pratiqués par les soldats israéliens contre les Palestiniens dans le centre de la ville d’Hébron, au sud de la Cisjordanie occupée.

Le rapport, publié aujourd’hui, mardi, sous le titre « Sans corde : Les abus des soldats contre les Palestiniens dans le centre d’Hébron« , repose sur plus de 20 témoignages de Palestiniens recueillis par le centre, concernant les agressions qu’ils ont subies entre mai et août 2024.

Les victimes racontent dans le rapport comment elles ont été arrêtées de manière totalement aléatoire par les soldats israéliens alors qu’elles marchaient dans les rues d’Hébron, occupées par leur routine quotidienne, et comment elles ont été battues et subies une série d’humiliations graves, parfois dans la rue, parfois dans des points militaires vers lesquels les soldats les ont emmenées.

La directrice générale du centre, Yuli Novak, déclare dans le rapport : « Les gens sortent de chez eux pour vaquer à leurs affaires quotidiennes, puis rencontrent des soldats qui les arrêtent et les battent jusqu’à ce qu’ils s’évanouissent. » Elle ajoute : « Les témoignages recueillis par les chercheurs de terrain de B’Tselem révèlent une situation terrifiante concernant les comportements des soldats israéliens et leur usage de la violence extrême. »

Novak a également précisé : « Après plus d’un an de guerre violente menée par Israël contre le peuple palestinien, les abus contre les Palestiniens qui circulent dans la rue sont devenus un comportement recherché, voire exigé. » Elle souligne que ce n’est pas un cas isolé ou une déviation des instructions, mais plutôt un phénomène qui reflète une approche systématique résultant de l’effort de déshumanisation des Palestiniens mené par le gouvernement israélien.

Le rapport de B’Tselem indique que les témoignages « décrivent la violence, l’humiliation et les sévices infligés aux hommes, femmes, jeunes et enfants. »

Méthodes de torture

Le centre a rapporté qu’une des victimes a décrit une « série de sévices physiques et psychologiques graves » comprenant des coups, des fouet, l’extinction de cigarettes sur les corps des victimes, des coups sur les organes génitaux, des injections de substances inconnues, la contrainte des membres et le bandage des yeux pendant de longues heures, des menaces et des humiliations, etc.

Il a ajouté : « Les soldats choisissent leurs victimes de manière totalement aléatoire alors qu’elles vaquent à leurs occupations quotidiennes, qu’il s’agisse de se rendre au travail, de revenir chez elles, de boire un café sur le perron ou de se rendre au magasin de quartier. »

Le centre a également indiqué : « Dans la plupart des cas, les soldats ont emmené leurs victimes vers des points militaires, où ils ont exercé la majeure partie de la violence contre elles. » Il a précisé que « les victimes n’étaient accusées d’aucune infraction et n’ont pas été jugées. Elles ont été relâchées dès que l’agression a pris fin. »

B’Tselem a souligné que de nombreuses victimes nécessitaient des soins médicaux après les agressions des soldats, et que, parmi toutes les victimes de violences, seulement deux ont été arrêtées, et même ces deux-là ont été libérées en quelques jours sans que des mesures ne soient prises à leur encontre.

Le rapport conclut que l’escalade de la violence à un niveau excessif et son expansion sont directement liées à l’accélération du processus de « déshumanisation des Palestiniens dans la société israélienne ». Cela comprend la vision des Palestiniens comme une masse indistincte, dont tous les membres sont considérés comme des ennemis à qui il est non seulement permis de faire du mal, mais à qui cela est souhaité et exigé.

Le centre a ajouté : « L’ampleur de la violence, telle que révélée par les témoignages des témoins, et que les soldats ont parfois filmée ou enregistrée, montre que cela ne relève pas seulement d’un désir individuel de vengeance ou d’un échec localisé. Cela résulte plutôt d’une politique systématique et de longue date de répression, d’expulsion et de pillage qui constitue le cœur du système d’apartheid israélien. »

Lien court:

Copied