Genève – CPI
Jeudi, deux rapporteurs de l’ONU ont condamné les incidents de violence, de harcèlement, d’intimidation et d’obstruction contre les journalistes travaillant en Cisjordanie occupée.
C’est ce qui ressort d’une déclaration conjointe publiée par Irene Khan, rapporteuse spéciale sur le droit à la liberté d’opinion et d’expression, et Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur les droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967.
Selon le communiqué, les deux rapporteurs ont condamné « les incidents de violence, de harcèlement, d’intimidation et d’obstruction contre les journalistes en Cisjordanie occupée, qui se sont récemment intensifiés à la lumière de l’offensive militaire israélienne soudaine qui a débuté le 27 août ».
Il a ajouté : « Nous condamnons fermement les attaques et le harcèlement contre les journalistes en Cisjordanie illégalement occupée. »
Les deux rapporteurs ont décrit ces attaques comme rien de plus que des « tentatives grossières » de la part de l’armée israélienne d’empêcher la couverture par la presse indépendante de « possibles crimes de guerre ».
Le communiqué indique qu’il y a eu au moins trois incidents survenus en septembre, à Jénine et Tulkarem, au cours desquels les forces de sécurité israéliennes ont tiré à balles réelles sur des journalistes ou leurs véhicules, alors qu’ils couvraient des opérations militaires et des victimes civiles.
Selon le communiqué, au moins quatre journalistes ont été blessés, même si beaucoup d’entre eux portaient des vestes de presse clairement identifiées.
Il a poursuivi : « Il est extrêmement inquiétant de voir des soldats israéliens en Cisjordanie répéter le même mépris pour la sécurité des journalistes qu’à Gaza, en violation flagrante du droit international. »
Il a poursuivi : « Les médias étrangers se voient toujours refuser l’accès à Gaza, et désormais leur sécurité en Cisjordanie est également sérieusement menacée, ce qui entrave sérieusement leur travail journalistique. »
Il a déclaré que les forces israéliennes ont arrêté au moins 29 journalistes en Cisjordanie occupée depuis octobre dernier, « et que beaucoup d’entre eux sont toujours en détention administrative ».
Le communiqué fait état de cas de journalistes, y compris de femmes journalistes, soumis à des mauvais traitements pendant leur détention en Israël, notamment des violences sexuelles.
La déclaration souligne également que « le génocide à Gaza a éclipsé le sort des journalistes en Cisjordanie, mais que cette dernière escalade exige que la communauté internationale accorde une plus grande attention à ce qui se passe en Cisjordanie et condamne fermement les actions d’Israël ».
Depuis le déclenchement de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre, l’armée israélienne et les colons ont intensifié leurs attaques contre les citoyens palestiniens et leurs biens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.
Lors de ces attaques, l’armée et les colons ont tué au moins 703 personnes et blessé plus de 5 700, tandis que l’armée en a arrêté plus de 10 700 depuis le 7 octobre, selon les institutions officielles palestiniennes.
