Ramallah-CPI
Un groupe d’associations défendant les droits des détenus palestiniens a assuré vendredi que des milliers de détenus de la bande de Gaza sont portés disparus après leur arrestation par les forces d’occupation israélienne, et ce depuis le début de l’agression israélienne sur la bande en octobre dernier.
A l’occasion de la journée mondiale des victimes de la disparition forcée, le Comité des affaires des détenus et libérés, le Club du détenu palestinien ainsi que la fondation al-Dhamir pour le soutien du détenu et les droits de l’homme, ont publié un communiqué conjoint assurant que le crime de disparition forcée forme l’une des crimes les plus remarquables de la guerre génocidaire qui se poursuit pour plus de dix mois, et ce au vu des vastes campagnes d’arrestations qui ont touché toutes les catégories y compris les enfants, les femmes, les vieillards, les handicapés et les cadres médicaux notamment au cours de l’envahissement de l’hôpital d’al-Shifa.
Des images ont circulé sur les réseaux sociaux avaient montré des centaines de citoyens civils qui ont été arrêtés depuis plusieurs régions de la bande de Gaza, ils étaient déshabillés, entassés les uns sur les autres dans des terrains dévastés puis embarqués, les yeux bandés, dans des camions pour être transportés d’une manière dégradante vers des lieux inconnus.
L’arsenal juridique israélien, ajoutent les ONG palestiniennes, participe à ces crimes accompagnés de torture après la validation de la loi du « combattant illégal » par la Knesset en 2002 qui est elle-même une loi qui viole toutes les chartes internationales.
« L’armée israélienne avait initialement invoqué cette loi pour placer en détention des personnes accusées d’avoir participé aux attaques du 7 octobre, mais peu de temps après, elle a étendu son utilisation pour permettre la détention massive de Palestiniens et Palestiniennes de Gaza sans inculpation ni procès. Du fait de l’absence de procédure régulière, tant des civil·e·s que des personnes directement impliquées dans des hostilités ont été arrêtés en vertu de cette loi. Au cours des 45 premiers jours de détention, l’armée n’est pas tenue de produire un ordre de détention. La loi prive les personnes détenues de contact avec un.e avocat·e pendant une période pouvant aller jusqu’à 90 jours, codifiant ainsi la détention au secret, ce qui permet alors des actes de torture et d’autres mauvais traitements. Les personnes détenues doivent être présentées à un·e juge, à des fins de révision judiciaire, dans un délai maximal de 75 jours après leur arrestation, mais dans les faits, les juges approuvent souvent automatiquement les ordres de détention dans des simulacres de procédures. La loi ne prévoit pas de durée maximale de détention et autorise les services de sécurité à maintenir les personnes en détention au titre d’ordres renouvelables indéfiniment », avait asséné Amnesty International.
Les organisations palestiniennes ont révélé que l’occupant israélien a créé de nouveaux centres de détention clandestins à l’instar de Sde Teiman, Anatot et Oufer où les détenus sont soumis à des périodes de détention au secret prolongées subissant la torture et les mauvais traitements en supprimant toute surveillance de l’état de santé des détenus et toute communication avec le monde extérieur.
Les témoignages des détenus gazaouis ont commencé à affluer à partir de janvier 2023, quand les autorités d’occupation avaient commencé à libérer un nombre de détenus qui ont révélé les crimes et les atrocités des traitements cruels : Meurtre, torture, injection de substances inconnu, privation d’eau, de nourriture, de médicaments, ils restaient les yeux bandés et les mains ligotées et enduraient les agressions les plus brutales. D’anciens détenus et des médecins y ont fait état d’abus systématiques d’une extrême gravité. Des détenus entravés longuement ont dû être amputés. Les privations de sommeil y apparaissent régulières, tout comme les bastonnades. Des tortures sexuelles ont été documentées dans le centre de Sde Teiman, un lieu de non-droit et inaccessible à la Croix-Rouge, où des soldats avaient sodomisé un prisonnier palestinien.
Les ONG palestiniennes ont rappelé que les crimes de détention forcée et de privation des droits accomplis par les fonctionnaires de l’Etat ou n’importe quelle personne constituent des crimes imprescriptibles et qui ne peuvent pas être protégés par la loi.