Le procureur général israélien Avichai Mandelblit a approuvé mardi la décision du tribunal rendue il y a près de deux ans s’opposant à l’ouverture d’une enquête pénale contre « Breaking the Silence » sur des soupçons de collecte et de détention illégales d’informations classifiées à la suite d’une plainte déposée par l’organisation de l’extrême droite Ad Kan en février 2016.
L’ONG Breaking the Silence qui publie des témoignages d’anciens soldats israéliens qui dénoncent des violations des droits de l’homme par l’armée d’occupation israélienne en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza suscite fréquemment la colère des responsables israéliens et est devenue la cible de ceux qui remettent en question l’authenticité des témoignages qu’elle recueille.
« Ad Kan » avait déposé une plainte selon laquelle « Breaking the Silence » avait fourni des informations classifiées à des entités étrangères mais le tribunal de première instance avait clos le dossier affirmant qu’aucune preuve tangible n’avait été apportée.
« Il n’y a aucune raison d’ordonner l’ouverture d’une enquête pénale contre Breaking the Silence. On ne nous a présenté aucune preuve indiquant que l’ONG avait publié des informations confidentielles ou sensibles ni exposé un cas dans lequel l’organisation aurait publié des informations classifiées détenues sans avoir au préalable obtenu l’autorisation du censeur militaire. Il ne relève donc d’aucun intérêt public d’ouvrir une enquête criminelle » avait attesté Me Rachel Matar en février 2017.
« Les informations collectées par Breaking the Silence ne constituent pas une violation de la sécurité de l’Etat mais des accusations sur des infractions commises par l’armée » a-t-elle ajouté.
Ad Kan avait cependant fait appel de cette décision auprès du conseil juridique et selon le procureur général Avichai Mandelblit qui a rendu sa conclusion ce mardi « rien ne justifie une intervention dans la décision prononcée par le tribunal » et les motifs de Me Matar « lui semblent acceptables ».
« Au bout de trois ans la vérité a enfin été publiée et la campagne d’incitation à la haine contre nous s’est effondrée » a réagi mardi le PDG de Breaking the Silence Avner Gavrihou.
« Il est maintenant clair pour tout le monde que les organisations des résidents des colonies en Cisjordanie occupée ont menti à la presse aux tribunaux au public et à nous tous. Ceux qui ont tenté de faire de nous des traîtres ont à nouveau échoué. Et il est temps pour eux de comprendre que la réalité de l’occupation est plus forte que toute fausse campagne menée par des organisations de droite » a-t-il ajouté.
