Le ministre israélien de la Guerre Avigdor Lieberman a prétendu lundi qu’il n’y avait pas de crise humanitaire à Gaza et a rejeté les informations annonçant que l’occupation israélienne pourrait envoyer une aide directe à l’enclave côtière pour éviter que le problème économique ne déclenche une guerre totale.
Les leaders de l’opposition sioniste quant à eux appelaient le gouvernement israélien à « intervenir immédiatement » à Gaza.
« La situation à Gaza est en effet difficile » a reconnu Lieberman lors de la réunion hebdomadaire de sa faction « Yisrael Beytenu » à la Knesset sioniste.
La situation économique « doit être traitée mais il n’y a pas de crise humanitaire » a-t-il prétendu en soulignant qu’il parlait au nom de l’ensemble de la défense y compris au nom du COGAT (Le coordinateur des activités gouvernementales israéliennes dans les territoires palestiniens) et l’agence de sécurité Shin Bet.
« Israël n’empêchera pas les projets financés sur le plan international visant à améliorer la qualité de vie des habitants de Gaza mais nous ne dépenserons pas un sou du budget israélien. Je refuse de permettre que l’argent des impôts israéliens aille à la bande. Il y a assez de pays arabes riches » a prétendu le ministre extrémiste israélien.
Ses commentaires sont intervenus quelques jours après que la télévision israélienne « Hadashot TV » a rapporté que les responsables de la sécurité israélienne appelaient à envoyer de la nourriture et des médicaments dans la bande de Gaza afin d’éviter que les conditions de détérioration ne dégénèrent en violences.
Il est à noter que plus d’un million et demi de Palestiniens sont assiégés par les forces armées d’occupation israéliennes dans la Bande de Gaza depuis plus de dix ans consécutifs à la suite de la victoire du mouvement du Hamas dans les élections législatives palestiniens en 2006 ce qui a conduit à l’augmentation des taux de chômage et de la pauvreté au sein des Gazaouis.
Dimanche le chef d’état-major de l’armée occupante israélienne Gadi Eisenkot a averti les ministres lors d’une réunion du cabinet que l’entité sioniste pourrait bientôt faire face à une nouvelle guerre avec le le peuple palestinien en raison des conditions humanitaires et économiques dans l’enclave côtière. Selon le rapport le chef d’état-major était favorable à aider les Gazaouis.
Mais Lieberman a insisté lundi sur le fait qu’il y avait une « désinformation » généralisée sur la position sécuritaire israélienne.
« Nous ne pouvons pas prendre la responsabilité de la bande de Gaza » a lancé Lieberman.
M. Eizenkot selon les fuites aux médias israéliens dimanche avait cherché à conditionner la réhabilitation complète de l’enclave via une opération d’échange de prisonniers avec la résistance palestinienne.
Plus tôt lundi les dirigeants de l’opposition israélienne ont imploré le gouvernement d’extrême droite dirigé par Netanyahou d’intervenir à Gaza.
« L’Etat d’Israël ne peut pas se permettre de continuer à ignorer cette crise » a déclaré le dirigeant de Yesh Atid Yair Lapid lors de sa réunion hebdomadaire à la Knesset « ni sur le plan humanitaire ni sur le plan de la sécurité. »
« L’Etat d’Israël ne peut pas rester sans rien faire pendant que les services des enfants dans les hôpitaux sont dépourvus d’électricité » a-t-il ajouté. « C’est contre tout ce en quoi nous croyons. »
