La pression judiciaire s’accentue sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu depuis l’annonce qu’un ancien de ses proches collaborateurs a accepté de coopérer avec la justice dans deux affaires de corruption menaçant de l’éclabousser.
Samedi la chaîne israélienne Channel 2 a révélé que le propriétaire du quotidien Israel Hayom Sheldon Adelson a déclaré aux enquêteurs lors de son deuxième interrogatoire il y a un mois que Netanyahu avait bel et bien évoqué avec lui la possibilité de supprimer l’édition du week-end du journal gratuit.
Dans cette affaire baptisée « dossier 2000 » les enquêteurs cherchent à déterminer si Netanyahu a essayé de conclure un accord secret avec Arnon Mozes propriétaire du quotidien le plus vendu dans le pays Yedioth Aharonoth pour une couverture positive de la part du journal en échange de laquelle il aurait supprimé l’édition du week-end d’Israel Hayom concurrent gratuit du Yedioth comme le suggèrent des enregistrements de conversations entre Netanyahu et le propriétaire du journal.
Mais Netanyahu rejettent en bloc toutes ces accusations les qualifiant de simples bavardages dans la tentative de « tester et déstabiliser » le patron de presse.
Pour le procureur général Avichai Mandelblit ces enregistrements ne permettent pas d’émettre un acte d’accusation à l’encontre de Benjamin Netanyahu.
Par ailleurs l’ancien chef de cabinet de Netanyahou Ari Harow qui a accepté vendredi matin de coopérer avec la justice dans le cadre de ces deux affaires de corruption a également expliqué aux enquêteurs de quelle manière il avait contribué sur la demande du chef du gouvernement à faire avancer l’accord entre le Premier ministre et Arnon Mozes.
Vendredi soir Channel 2 avait estimé que la police recommandera une inculpation contre Netanyahu dans le cadre des dossiers 1000 et 2000 tandis que la ministre de la Justice Ayelet Shaked a déclaré mercredi que Netanyahou n’était pas tenu légalement de démissionner s’il était inculpé.
Des propos nuancés samedi soir dans une interview à Channel 2 au cours de laquelle elle a précisé que « les membres de la coalition parlementaire se réuniront pour décider de la suite des événements en fonction des éléments qui nous seront fournis » dans le cas où un acte d’accusation serait émis.
« Pour l’instant nous ne savons pas grand-chose » a-t-elle encore dit.
Ces informations ravivent les spéculations sur une éventuelle démission de Netanyahu et la tenue d’élections anticipées.
Parallèlement près de 2000 personnes ont manifesté samedi soir devant la maison du procureur général Avichai Mandelblit pour demander d’accélérer le processus des enquêtes contre Netanyahu tandis que des centaines de personnes menées par le chef de la coalition David Bitan (Likoud) contre-manifestaient en soutien au corrupteur.