En France l’année 2012 va être marquée par les élections présidentielles. La campagne est donc lancée et les candidats doivent faire bonne figure et répondre présents lors d’événements majeurs déterminants. Il semblerait que le dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) soit l’un de ces passages obligés.
En effet les deux favoris des sondages que sont le président de la République française Nicolas Sarkozy invité d’honneur au dîner du Crif ainsi que son rival François Hollande candidat du PS ont répondu présents à l’invitation du Crif le mercredi 8 février 2012.
En tant qu’invité d’honneur Nicolas Sarkozy a eu l’occasion de prononcer un discours de moins d’une demi-heure un discours fortement axé autour du retour en France de Gilad Shalit soldat israélien détenu par la résistance palestinienne à Gaza et libéré en échange d’un millier de détenus palestiniens retenus dans les geôles israéliennes.
Alors que M. Sarkozy prétend un court instant penser aux souffrances de tous les bords il oublie clairement la souffrance des milliers de captifs palestiniens qui croupissent dans les prisons de l’occupation israélienne faisant de Gilad Shalit qu’il a reçu à l’Elysée avec ses parents avant de se rendre au dîner un héro.
Ainsi il semble aussi oublier que ce même Gilad Shalit a été retenu en otage par la résistance palestinienne alors qu’il servait dans l’armée de l’occupation israélienne une armée sans merci qui ne cesse de faire des victimes chez les Palestiniens ne se souciant pas des droits de l’homme et des différentes conventions internationales. Le massacre de décembre 2008/janvier 2009 n’en est qu’un exemple.
Au lieu de cela il salue le premier ministre sioniste Benyamin Netanyahou pour son courage et il remarque que sa décision de libérer quelque mille vingt-sept détenus palestiniens en échange du seul otage israélien gardé par les Palestiniens est une preuve de la démocratie de l’entité sioniste car il montre que tout doit être fait pour la vie humaine. Mais le président français devrait compléter son discours et souligner que l’on parle de la vie humaine israélienne ! Que dire sinon des milliers de vies palestiniennes perdues lors des massacres israéliens ? Que dire sinon des Palestiniens qui souffrent du blocus israélien imposé à la bande de Gaza depuis plus de cinq ans ?
Après tout Nicolas Sarkozy ne cache pas son engagement aux côtés d’Israël. Il affirme sans ambiguïté que « la France ne transigera pas avec la sécurité d’Israël » comme si la sécurité de tous les Palestiniens n’avaient aucun sens lorsqu’il s’agit de protéger cette entité occupante et il note en tant qu’« authentique ami d’Israël » à titre personnel : « toute ma vie politique vous le savez j’ai défendu Israël ».
Le discours du président français a le mérite d’exposer si cela était encore nécessaire le véritable rôle du Crif qui ne représente aucunement les juifs de France mais qui est en réalité le porte-parole de la politique sioniste israélienne sur le sol français. En effet il n’y a quasiment aucune évocation des questions qui pourraient intéresser les Français.
Comme pour enfoncer le clou M. Sarkozy continue ses courbettes et veut absolument montrer au parterre de représentants de la politique israélienne en France qu’il a toujours œuvré pour le bien-être de l’idéologie qu’ils chérissent et dit : « toute mon histoire ça a été d’être proche d’Israël ».
Nicolas Sarkozy n’hésite pas à puiser dans l’histoire pour justifier son admiration pour l’entité sioniste qu’il considère comme un « miracle » né sur « les décombres » d’une folie meurtrière qui a frappé l’Europe au cours du 20ème siècle. Cependant pourquoi le peuple palestinien devrait-il souffrir pour soulager la conscience des Européens ? Ceci M. Sarkozy ne semble s’en soucier et il préfère s’en prendre à l’Iran et à ses dirigeants dont il peine à prononcer les noms plutôt que de mettre sous la lumière du jour les violations flagrantes d’une entité sioniste qui se moque éperdument de toutes les résolutions internationales.
Département français du Centre Palestinien d’Information (CPI)
