Des documents confidentiels publiés par la chaîne « al-Jazeera » ont démontré que la coordination sécuritaire entre l’autorité du Fatah à Ramallah et les services de sécurité de l’occupation sioniste a atteint un stade avancé de coopération afin de porter des coups directs aux diverses factions de la résistance. Cela a conduit Washington et l’entité sioniste à reconnaître le rôle « merveilleux » des services de renseignements de l’autorité d’Abbas tandis que le dernier a reconnu avoir tué des Palestinien en vue d’établir « l’Autorité du Fusil ».
Dans une rencontre en 2005 entre le ministre sioniste de la guerre à l’époque Chaul Mofaz et l’ex-ministre palestinien de l’intérieur le général Nasr Youssef qui était en charge de la sécurité durant cette période les documents secrets révèlent que l’autorité de Fatah et le gouvernement sioniste ont discuté ensemble de l’assassinat du leader des brigades des martyrs d’al-Aqsa la branche militaire du mouvement du Fatah Hassan al-Madhoun dans la Bande de Gaza.
Dans le dialogue entre les deux parties Mofaz a déclaré : « Hassan al-Madhoun nous connaissons son adresse et Rachid Abou Shebak (l’ancien directeur adjoint de l’autorité palestinienne de la sécurité préventive à Gaza) le sait pourquoi ne le tuez-vous pas ? » Nasr Youssef lui répond : « Nous avons donné des instructions à Rachid et nous verrons ».
La coopération des services de renseignements entre les deux côtés (l’autorité du Fatah et l’occupation) a reçu les éloges des responsables américains et sionistes selon les documents.
Les documents dévoilent deux plans préparés par les services de renseignements britanniques dont l’un appelle à arrêter les leaders des mouvements du Hamas et du Djihad islamique et le deuxième réclame la création d’un département commun d’opérations lié à l’entité sioniste dans le but de mettre fin aux opérations martyres.
Les documents révèlent que l’Autorité insistait auprès du coordonnateur de la sécurité dans les territoires palestiniens le général américain Keith Dayton pour convaincre l’entité sioniste de renforcer les forces armées de la sécurité palestinienne contre le Hamas. Cela fut évidente dans les déclarations du « négociateur en chef » de l’OLP Saeb Erekat lors d’une réunion avec Dayton le 10 juin 2006 quand il a dit que « la garde présidentielle a désespérément besoin d’armes et de munitions surtout que la situation dans la Bande de Gaza en fait une nécessité vitale ».
L’autorité d’Abbas a répété la même demande le 11 du même mois par le directeur général de la police palestinienne Hazem Atallah qui a dit que « pour évaluer les armes dont nous avons besoin nous devons prendre en compte les armes entre les mains des extrémistes qui incluent des lance-roquettes et des obus d’artillerie lourde car les armes légères sont insuffisantes ».
En plus de la coordination sécuritaire entre les deux côtés les documents confidentiels révèlent que l’autorité de Fatah malgré son insistance pour obtenir des armes pour confronter la résistance a finalement accepté d’être un Etat démilitarisé.
« Succès » de l’autorité du Fatah dans sa guerre contre la résistance
Le document daté du 9 juin 2009 et couvrant la coopération sécuritaire dans la période de février 2008 à mai 2009 dénombre ces « succès » comme suit : « Arrestation de près de 3700 cadres de groupes armés convocation d’environ 4700 personnes pour les interroger sur diverses accusations y compris leur appartenance aux groupes armés confiscation de plus de 1100 pièces d’armes saisie de plus de 2.5 millions de Shekels appartenant à des groupes armés ainsi que la confiscation de nombreux matériaux qui incitent à la violence ».
Dans le même document Saeb Erekat affirme : « Nous avons investi temps et efforts au point que nous avons tué notre peuple pour le maintien de l’ordre et la primauté du droit. Le chef du gouvernement Salam Fayyad fait tout son possible pour construire des institutions. Nous ne sommes pas un Etat mais nous sommes les seuls dans le monde arabe qui surveillons la Zakat et les discours dans les mosquées. Nous nous efforçons de remplir nos obligations ».
Pas de limites à la coopération
Lors d’une réunion de sécurité entre les américains les sionistes et les palestiniens le 26 août 2008 M. Erekat a déclaré : « Il n’y a pas de limites à la coopération dans la lutte contre le terrorisme » mais la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni affirme que ce n’est « qu’une parole ».
Lors d’une rencontre le 11 février 2008 le directeur général de la police palestinienne Hazem Atallah a dit au président du département politique et sécuritaire au sein du ministère sioniste de la guerre Amos Gilad en présence d’Erekat : « Nous avons effectué des arrestations saisi des armes et expulsé les policiers qui appartiennent au Hamas ».
Mahmoud Abbas va plus loin lorsqu’il affirme le 22 juin 2005 lors d’une réunion avec le premier ministre sioniste Ariel Sharon que « chaque balle qui touche « Israël » est aussi une balle contre les Palestiniens ».
Le président de l’administration civile le brigadier Yoav Polly Mordechai a interrogé le directeur général de la police palestinienne Hazem Atallah lors d’une réunion le 6 mai 2008 en disant : « comment est votre guerre contre le Hamas civil ses bureaux les gens dans les mairies etc. ? » Atallah absorbé dans l’obtention de masques à gaz a répondu : « Je suis d’accord avec vous nous devons régler ce problème ».
Dans le même contexte Saeb Erekat a reconnu lors d’une réunion avec David Hill vice-émissaire américain pour le processus de paix le 17 septembre 2009 que l’Autorité palestinienne a été « forcée » de « tuer des Palestiniens en vue d’établir l’Autorité du Fusil et l’Etat de droit et nous continuons de remplir nos obligations ».