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La Russie cherche à restaurer son prestige en Terre Sainte

lundi 25-août-2008

Décidée à raviver son prestige en Terre Sainte la Russie insiste sur une demande de propriété d’un bâtiment historique de Jérusalem qui a autrefois appartenu au Tsar et qui a hébergé jadis des pèlerins de l’aristocratie.

 
L’immeuble Sergei du 19ème siècle est situé au centre de Jérusalem et est au cœur de négociations complexes dans lesquelles même le Prince Consort royal britannique Philip a été mentionné comme possible bien qu’improbable héritier.

L’Etat russe avait d’abord espéré prendre possession en juin de l’impressionnante propriété qui a appartenu jadis au Prince Sergei un frère du Tsar Alexandre III.

Depuis 1948 l’immeuble surmonté d’une tour crénelée héberge le Ministère israélien de l’Agriculture et d’autres services et est administré par le Conservateur en chef du gouvernement responsable des propriétés déclarées abandonnées.

Un embrouillaminis de procédures juridiques a retardé le transfert mais Moscou reste déterminé à faire aboutir l’accord et à faire renaître le passé du bâtiment.

« Nous voulons restaurer notre héritage historique en Terre Sainte » a dit le chargé d’affaires russe en Israël Anatoli Yurkov qui pense que le marché pourrait être conclu dès le mois prochain.

La Russie Impériale fut au 19ème siècle la première puissance européenne à organiser des pèlerinages de masse en Terre Sainte.
C’est maintenant un des plusieurs bâtiments historiques du quartier russe qui inclut également la Cathédrale Russe Orthodoxe de la Sainte Trinité du 19ème siècle.

Une partie de la terre du quartier russe a été vendue à Israël par l’Union Soviétique dans les années 60 dans ce qui est connu sous le nom de « marché des oranges » parce que le jeune Etat juif sans le sous avait réglé une partie de la somme en agrumes.

Officiellement athée pendant les décennies du gouvernement communiste l’establishment politique de Russie « répond [maintenant] en partie au désir de l’Eglise russe de revenir en Terre Sainte » dit Alexandre Zanemonets qui enseigne l’histoire byzantine à l’Université d’Haifa.

Le désir de réclamer la propriété des bâtiments historiques reflète également « l’intérêt du peuple russe pour ses racines chrétiennes » dit-il.

Les négociations autour de l’immeuble Sergei ont été compliquées par le fait que le bâtiment était la propriété privée du Prince Sergei. « Cela signifie que l’Etat russe n’est pas automatiquement en possession du titre de propriété » dit Zanemonets.

Le Prince Sergei qui est mort en 1905 n’avait pas d’enfant.

Mais parce que la famille royale britannique avait des liens lointains avec les Romanov le Prince Philip est un héritier potentiel. « Cela peut être le cas mais c’est un droit indirect et pour autant que je sache il n’en revendique pas la propriété » dit Yurkov.

Selon le diplomate un accord a été atteint en janvier mais « des problèmes du côté israélien ont provoqué des retards ».

Les responsables israéliens disent qu’une fois que l’obstacle de la propriété sera franchi il faudra d’autres négociations pour mettre fin au bail des locataires actuels le Ministère de l’Agriculture et la société pour la protection de la nature.

Lorsque les locataires seront partis la Russie veut rendre le bâtiment à sa fonction d’origine à savoir l’hébergement de pèlerins.

Durant l’ère soviétique à peine 1.000 pèlerins russes visitaient chaque année la Terre Sainte mais depuis 1991 et l’effondrement de l’Union Soviétique le nombre de Russes revenant sur les pas de Jésus Christ a régulièrement augmenté atteignant 200.000 en 2007 ce qui représente une augmentation de 163% par rapport à l’année précédente.

On s’attend à une nouvelle augmentation maintenant que Israël et la Russie ont signé un accord bilatéral qui supprime l’exigence de visa à partir d’octobre.

Sur le regain d’intérêt de la Russie pour la Palestine (inaccessible aux seuls Palestiniens) lire également :

L’Autorité Palestinienne donne des terres de Cisjordanie à Moscou
 
 
  Source : PalToday News   
  Traduction : MR pour ISM 

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