Tue 2-July-2024

La femme palestinienne Om Mohammed : fille dun martyr mère dun martyr et mère de quatre captifs

mardi 27-mars-2007

 

Jénine – CPI

« Je n’avais qu’un an lorsque mon père est tombé en martyre ». Par ces mots Om Mohammed Khalifa a entamé son récit d’une vie de souffrances.

Or son père est tombé en martyre dans la révolution de 1936 et maintenant l’occupation et l’âge avancé ne viennent pas pour arranger les choses. Elle est mère de Mahmoud qui est lui aussi tombé en martyre. Quatre autres de ses enfants sont internés dans les prisons de l’occupation israélienne. Ces prisons ont tué leurs rêves leur jeunesse. Elles les privent de leurs femmes et enfants de leur droit de vivre dignement.

Om Mohammed qui avait mis au monde cinq garçons et une fille ne trouve aujourd’hui personne autour d’elle à cet âge avancé où les maladies l’abîment.

Raid et invasion

Dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine au nord de la Cisjordanie elle a raconté le récit de ses souffrances et celles de sa famille. En fait dès le déclenchement de la première Intifada en 1992 cette famille est devenue l’objet de toutes sortes de crimes de la part de l’occupation israélienne. Fréquemment sa maison est investie et inspectée. Elle a même été bombardée par l’aviation sioniste. Ses bagages ont été confisqués !

En outre les soldats de l’occupation israélienne ont kidnappé son fils alors qu’il n’était qu’un enfant de treize ans pour sa participation dans une manifestation de protestation contre l’injuste occupation. Les soldats de l’occupation ont ouvert le feu en sa direction pour le capturer et  pour l’emmener au centre militaire de Jénine.

Lorsque cette pauvre femme avait entendu la nouvelle elle a eu une hyperpression qui lui a abîmé les yeux.

Arrestations fréquentes

A seize ans et dès que Mohammed a obtenu sa carte d’identité l’occupant l’a arrêté comme s’il attendait ce rendez-vous ! Et à partir de ce moment-là les souffrances ne se sont jamais estompées. A plusieurs reprises Mohammed a été interné dans les prisons de l’occupation israélienne. Une fois il a été interpellé à la veille de sa noce !

Six ans après cet enfermement il est sorti et s’est marié ; toutefois les forces de l’occupation israélienne ne lui ont pas donné la chance de profiter de son mariage. En l’an 2000 les forces occupantes ont encore une fois mis la main sur lui et sur son frère pour l’interner pour une nouvelle période de six ans. Son frère a été interné pendant trois ans. Dans une transaction entre le parti libanais du Hezbollah et les autorités de l’occupation israélienne il a quitté la prison cinq ans plus tard. Son frère Ahmed a cependant fini ses trois ans avant de quitter la prison.

Les familles s’agrandissent et les souffrances avec. Chaque fois qu’un de ses garçons se marie les Israéliens l’arrête ! C’est ce qui s’est passé avec lui et puis avec son frère Ahmed.

Le fils martyr

Et lorsque Om Mohammed change de sujet pour parler de son fils Mahmoud Abou Khalifa 24 ans elle ne peut retenir ses larmes. En fait les roquettes lâchées par l’aviation de l’occupation israélienne a déchiré son corps non loin de la mairie de Jénine le 13 septembre 2004.

Malgré toutes les souffrances et les douleurs Om Mohammed a lancé un cri de joie lorsqu’elle a entendu la nouvelle de la tombée de son fils. Cela était son testament.

Visites interdites

Depuis l’arrestation de ses garçons il est toujours interdit pour cette mère bien âgée de leur rendre visite. Une seule fois seulement le mois dernier elle a supporté toute l’humiliation pratiquée par les bourreaux sionistes pour une courte visite.

Elle confirme le fait que les familles des prisonniers supportent beaucoup d’humiliation mais le fait que l’administration des prisons ne permet pas aux choses apportées par les familles de parvenir à leurs garçons est ce qui est le plus douloureux.

Appel de détresse

Om Mohammed ne cache pas son envie de voir ses enfants. Elle espère toujours voir tous les prisonniers palestiniens libérés afin que chaque mère puisse embrasser ses enfants. Cependant elle appelle ces mères à s’armer de patience et à toute personne libre à intervenir et à travailler pour les libérer. Cela rendra l’espoir à leur mère.

Lien court:

Copied