Tue 2-July-2024

La colonisation sioniste au Golan

jeudi 22-mars-2007

Introduction :

 L’idée de la colonisation juive du Golan syrien occupé depuis 1967 remonte quelques années avant l’élaboration du projet politique sioniste à la 1ère conférence sioniste tenue à Bale en Suisse en 1897 et qui approuva le création de ce qui est appelé « un foyer national juif » en Palestine.

En effet à cette époque les regards sionistes commencèrent à se tourner vers la région de Hawrane relevant administrativement de la province du Golan.

Grâce à la « ligue palestinienne » créée par le Baron Edmond Rothschild les sionistes commencèrent à acheter des terres revenant à certains villages du Golan : Jiline Nabhah Boustasse dont la superficie est estimée à près de 100 000 Dunum.

Les achats s’effectuaient par l’intermédiaire d’agents juifs au Liban.

Vu que la loi Ottomane interdisait la vente aux juifs non naturalisés des terres de l’Etat en Syrie et en Palestine le directeur d’affaires du Baron Rothschild : Elyahu Chadid effectua une visite et tenta d’intervenir auprès des autorités Ottomanes qui permirent alors l’installation de 200-300 familles juives par an à Hawrane qui colonisèrent les terres achetées : le résultat fut l’arrivée de 25000 familles juives dans ces villages.

Néanmoins ne parvenant pas à s’adapter aux nouvelles conditions et faisant de temps en temps face à des attaques de bédouins ils furent très vite contraints à quitter la région notamment après la publication d’un édit d’expulsion par le gouverneur de Damas : Kazem Pacha.

Malgré les interventions du Baron Rothschild à Constantinople et l’autorisation de retour accordée par les autorités Ottomanes à conditions de clore les villages aux nouveaux immigrants les familles en question refusèrent de retourner et la région fut vide de colons.  

 Suite à la Première Guerre Mondiale et le partage des provinces arabes de l’ex-Empire Ottoman entre les Etats coloniaux occidentaux les efforts sionistes se sont redoublés pour raviver la colonisation dans la région de Hawrane : grâce à l’intervention de la société juive « Ika » auprès du roi Faysal celui-ci ordonna la restitution aux juifs des terres expropriées par les turques.

La société fit des contrats de travail avec les paysans arabes les réels possesseurs de la terre qui stipulaient que le quart de la récolte annuelle allait à la société.
 
La situation se perpétua ainsi jusqu’à l’expropriation des terres de la société en question par les autorités syriennes en 1948(1).  

L’annexion par « statu quo » 

Suite à l’occupation sioniste du Golan de la Cisjordanie de la bande de Gaza et du Sinaï égyptien à l’issue de la guerre de 1967 Israël considéra l’occasion ou jamais pour débuter le processus d’annexion et de colonisation des plateaux du Golan qui bénéficient de nombreux avantages stratégiques.
 
Le processus s’effectue en établissant un contrôle militaire en publiant des décrets militaires en affermissant le statu quo mis en place par l’occupation en expulsant l’écrasante majorité de citoyens syriens et en contrôlant leurs terres les sources d’eau et les richesses de la région.

Les autorités d’occupation israélienne ont alors mené avec soin une politique d’annexion par statu quo.

Elles commencèrent donc à bâtir des colonies à installer des colons juifs et à mettre à disposition de ceux-ci l’ensemble des richesses contrôlées par la force militaire de cette région.

Tout ceci s’est effectué avant la décision du Knesset israélien le 14/12/1981 d’annexer le Golan à l’Etat israélien violant ainsi tous les principes du droit international les décisions de l’Assemblée Générale des Nations Unis et du Conseil de Sécurité.

« D’après les sources syriennes peu avant l’occupation du Golan en 1966 la population avait atteint 147613 habitants constituée à 80% d’arabes les autres appartenants à des ethnies Caucasiennes (Sherkess Daghestanais Essitine Tchétchènes) ainsi que près de 3000 Turkmènes et quelques centaines d’Arméniens » (2).
 
Le plateau syrien du Golan d’une superficie de 1860 km2 atteint 1% de l’ensemble du territoire syrien Israël est parvenue à prendre contrôle de 672% de la superficie du plateau en 1967 ce qui équivaut à 1250 km2 expulsant plus de 90000 citoyens arabes syriens parmi eux près de 9000 d’origine palestinienne (3).  

Peu après l’occupation de la région les autorités israéliennes prirent un ensemble de mesures destinées à établir leur contrôle sur les sources et les richesses d’eau violant par là les règlements internationaux stipulés par les accords de Lahaye pour la réglementation de la guerre terrestre (signé en 1907) qui obligent les autorités occupantes à respecter la propriété privé à interdire l’expropriation et qui interdisent l’utilisation et l’administration par les autorités occupantes des institutions et des bâtiments publics des forêts et des terres agricoles appartenant à l’Etat ennemi hormis dans le respect des règles de « bénéfices » (article 55 des accords).

Néanmoins le gouverneur militaire israélien publia le 24/3/1968 l’ordre militaire no 120 qui stipule l’appointement de l’un de ses responsables dans tous les services relatifs à l’eau et ce afin de garantir le contrôle des sources d’eau du Golan.

D’un autre coté différentes politiques furent adoptées dans le but d’annexer le Golan de facto les institutions gouvernementales israéliennes continuèrent leur travail dans différents domaines au Golan et un tribunal civil israélien (le tribunal « al Sulh ») fut établi au village de « Mass’ada ».

Tout ceci eu lieu bien avant la décision du ministre de l’intérieur de créer les régimes administratifs censés délivrer la nationalité israélienne à l’ensemble des habitants arabes du Golan pour la date limite du 1er Octobre 1982. 

La grande majorité des habitants se sont dressés contre ces pratiques en menant diverses actions de soulèvement contre l’occupation et ses mesures.  

En parallèle l’occupant commença la mise en place de ses projets coloniaux au Golan à peine quelques semaines après le contrôle du plateau.

Certains groupes de colons commencèrent leur arrivée et s’installèrent. Les gouvernements israéliens successifs ont mis en place divers projets de colonisation. Le plus important étant le projet agricole pour le Golan que l’administration coloniale du Hestedrot mis en place en Novembre 1967.

Le projet souligne l’importance de l’agriculture comme prémices à la colonisation l’agriculture serait par ailleurs un moyen simple pour contrôler les terres et les sources d’eau. Les prémices de la colonisation avait commencé lorsque le général David Ben Eliezer (commandant de la région nord à l’époque) a permit à certains membres des Kibboutz de Galilée de se rendre au Golan afin de s’installer dans le camp militaire al Aqilah que l’armée syrienne avait abandonné suite à la guerre.

Un autre groupe de près de 50 colons s’installèrent dans la ville de Qunaytra dont les habitants avaient été expulsés. Les colons ont alors ouvert un restaurant un centre de communication et une clinique médicale et commencèrent à accueillir les nouveaux arrivants d’Israël et à leur organiser des voyages touristiques dans l’ensemble de la région ce qui permettait de localiser les régions susceptibles d’accueillir de nouvelles colonies.

Les visions et les projets colonialistes 

Les projets et les visions colonialistes se sont succédés durant la période entre 1967 et 1977. Le plus important fut le projet Yegal Alon présenté en Juillet 1967 puis modifié en 1976 et apparu sous forme d’article dans la revue américaine « foreign affairs ».

Il proposait qu’ « Israël garde une zone stratégique au Golan afin d’empêcher la Syrie d’atteindre les sources israéliennes d’eau et pour empêcher toute attaque syrienne possible en Galilée.

Le projet propose de futures frontières sur la ligne de cessez le feu qui s’étendent de Jabal al Cheikh (Mont Hermon) au nord jusqu’au lac Yarmouk au sud de manière à ce que le tracée des frontières se superpose avec le projet colonialiste » (5).

Le parti Mapam a par ailleurs proposé un projet de négociation aux arabes en Juin 1976 indiquant à propos du Golan : « afin de garantir la sécurité et la paix des colonies en Haute Galilée et en Cisjordanie le tracé des frontières avec la Syrie se fera sur le plateau du Golan.

Après avoir effectué le tracée définitif la partie syrienne du Golan sera désarmée. » De con côté Abraham Kaufman professeur à l’institut d’ingénierie pratique de Haïfa a proposé en 1976 un projet connu sous le nom de « la double colonne vertébrale » que le ministre de l’agriculture d’époque Ariel Sharon a adopté.

Le projet vise à établir deux « colonnes vertébrales » de colonies en Palestine en 20 ans. Le 1er axe s’étend sur l’ensemble de la vallée côtière alors que le second s’étendrait des plateaux du Golan au nord jusqu’à Charm el Cheikh au sud et serait capable d’accueillir un million de colons.

Enfin en avril 1977 fut proposé le projet réalisé par le comité ministériel pour les affaires coloniales sous la présidence du ministre Israël Galilée c’est-à-dire un mois avant l’arrivée du Likoud au pouvoir pour la première fois dans l’Histoire d’Israël.

L’objectif du projet est la création de 49 colonies dans les régions occupées en 1967 celles-ci se répartiront de la manière suivante : 15 en Cisjordanie 20 en bande de Gaza et aux alentours de Rafah 10 au Golan et 4 sur la côte du Golfe Aqaba (6).  

Avec le lancement du processus colonial au Golan 3 conditions furent prises en compte : l’existence de terres agricoles la présence de sources d’eau ainsi que la position stratégique adéquate.

Il est notable que les colonies édifiées au Golan se concentrent sur deux axes : le premier s’étend sous forme d’arc de cercle débutant de Jabal al Cheikh près de Banyas il continue près de la ligne de cessez-le-feu et le long de l’axe principal du Golan c’est-à-dire la route Mas’adah – al Qunaytra puis la route al Qunaytra – al Rafid – al Hammah.

Il est remarquable que la disposition de ces colonies corresponde grandement aux tracés fixés par le projet Alon modifié en 1976.

Par ailleurs avant la guerre de 1973 il existait une zone vide de colonies au centre du plateau dans la région de al Khchaynah mais suite aux pressions du commandement militaire israélien nord et son soutien à certains mouvements colonialistes (notamment le groupe Gush Amonim) la zone fut occupée par 3 nouvelles colonies édifiée par ce groupe.

Le second axe de colonies se concentre au sud-ouest du Golan sur la côte est du Lac Tibériade et dans la vallée de al Buttaïha (7).  

En premier lieu les colonies suivantes furent bâties :  

Sinir : elle fut établie de la même manière que Nahal le 14/8/1967 au nord du Golan sous le nom de « Kfar Sharit » près de la source de Banyas. Elle fut transformée en Kibboutz en Octobre 1968 et pris son appellation actuelle.

Mirom Hajolan : établie en Juillet 1967 par le mouvement du Kibboutz uni relevant du parti travailleur elle possède près de 33000 Dunum de terres agricoles en plus de ses 4500 Dunum d’habitations.

Afik : établie près du village Faïq en Décembre 1967 sa superficie atteint 4500 Dunum.

Nafi Atif : construite en Mai 1968 au nord du Golan sur les vallée sud-ouest de Jabal al Cheikh sur les terres du village de Jabata al Zeït près de la forteresse al Nemrod. Elle fut reconstruite officiellement le 20/2/1975 suite à sa destruction par la résistance palestinienne.

Aïn Zifan (Aïn Ziwane) : bâtie le 13/1/1968 sur le chemin al Qunaytra – Jiss Banat Yaqub elle se dresse sur les terres arabes expropriées du village syrien Aïn Ziwane. Elle fut la première colonie industrielle du Golan occupée et qui s’étend sur 5000 Dunum.

Ramat Maghchimim : située au nord-est du village Faïq elle est considérée comme la plus grande colonie du Golan occupée la superficie de ses terres s’étend sur près de 4500 Dunum elle est la plus première colonie appartenant aux religieux juifs « Haridim ».

Elie-‘al (al ‘Al) : établie sur les terres du village arabe « al ‘Al » elle fut reconstruite le 27/5/1973 la superficie de ses terres s’étend sur 4500 Dunum.

A ces 7 colonies s’ajoutent près de 23 autres établies par les gouvernements du parti travailliste avant l’accès de la droite extrémiste représentée par le Likoud et ses alliés au pouvoir en 1977 : Naot Golan Mafhomah Kfar Harof Jaf’at Yaof Ramot al-Rom Kfar Jenat centre Bani Yahuda Ani-‘am ‘Alia Chefi’im Kecht Nob Centre Khessfin qui offrait les différents services aux colonies du Golan habitées par les colons religieux et qui relèvent du mouvement « Habo’il Hamzrahi » elles sont 4 : Afini Eitam Bonatan Nob Ramat Meghchimim.

La liste des colonies continue : Haar Adom Argob Yonatan centre Kestrin considérée comme la plus grande colonie du Golan.

Elle fut construire suite à la guerre d’Octobre 1973 au nord ouest du Golan occupée sur les terres arabes de Qessrine reliant ainsi les colonies du nord et du sud du Golan. Afni Eitan Cha’el Maleh Gamlah Ani’am Jichorb (8). 

De nouveaux projets  

Avec l’accession au pouvoir du Likoud en Israël en Juin 1977 la cadence de la colonisation s’est accentuée au Golan.

Les efforts se concentrèrent sur l’agrandissement des colonies existantes et la transformation des poches de colonisation en colonies définitives.

Ces régions furent très vite considérées comme la continuation de la région nord d’Israël. En effet l’extension coloniale fut accompagnée de mesures politiques et administratives afin de relier de manière définitive les hauteurs du Golan à l’Etat d’Israël : en plus de la décision d’annexion prise par le Knesset la nationalité israélienne fut proposée puis imposée aux habitants arabes.

Les gouvernements successifs du Likoud ont présenté un ensemble de projets coloniaux pour le Golan : parmi les plus important figure le projet Begin proposé en Juillet 1977 qui déclarait la possibilité d’un retrait israélien du Sinaï de certaines zones de la bande de Gaza et de la moitié des territoires du Golan à condition de désarmer ces territoires.

De même le projet Sharon connu sous le nom du « plan de la double colonne vertébrale » ou du « double axe » ; citons aussi le projet des autorités coloniales de l’Agence Juive en coopération avec les colonies du Golan ; le projet des « Sept millions » préparé par l’agence de planification du ministère du logement israélien et qui proposait l’augmentation de la population de la colonie « Kestrin » à 30 milles colons à l’horizon 1994 et l’augmentation de la population coloniale du Golan en général à 55 000 colons d’ici 20 ans (9). 

Ces projets ambitieux qui firent face à une réalité différente sur le terrain furent accompagné de larges campagnes d’extension des colonies bâties de créations dans ces colonies d’un certain nombre de projets industriels agricoles et politiques mais aussi des projets d’approvisionnement en eau tout en établissant un ensemble de nouvelles colonies les plus importantes étant les colonies Ortane Natour Aloni Habchan Bani Batira Chaïoune Aïn Chemchoum (Aïn Summum) ou Kadmat Tesfi Kaïla’ Mitsar Nahel Namrod (Kaïta’) al Huaïzah (Java) le centre d’observation à l’extrême nord du plateau.

Naturellement les opérations d’extension des colonies se sont perpétuées sous de nouvelles appellations : « les colonies politiques et d’autres sécuritaires » avec le début des négociations israélo-arabes en Automne 1991 ceci avant l’accès au pouvoir du chef du parti travailliste Itzhak Rabin qui sera assassiné en 1995 afin de déjouer toute possibilité de paix qui commençait à apparaître à l’époque.  

Globalement d’après les statistiques de 2002 les colonies israéliennes sont au nombre de 37 le tableau ci-dessous indique les données principales concernant la colonisation au Golan (10) : 

 

Nom de la colonie

Année de fondation

Nombre de colons

1

Fiq

1967

219

2

Aloni Habachan

1981

192

3

Efni Eitan

1978

290

4

Iniam

1978

293

5

Bani Yahuda

1972

917

6

Birochim

—-

7

Dilot

—-

8

Al‘al

1968

242

9

Alrum

1971

288

10

Ain al-Zeintoune

1968

233

11

Diji Hajalil

—-

—-

12

Kicher

1971

139

13

Hadniss

1987

365

14

Khessfin

1973

1170

15

Kanaf

—-

219

16

Kestrin

1977

6100

17

Kfar kharoub

1974

241

18

Keïla’

1982

—-

19

Ma’aleh Jemla

1976

253

20

Marum Hagulan

1967

384

21

Mafhoumah

1968

363

22

Mitsar

1981

55

23

Natour

1980

56

24

Na’out Hajolan

1967

219

25

Nafeh Etif

1972

156

26

Nemrod

1982

—-

27

Nof

1973

413

28

Ortal

1978

248

29

Qetil Alon

1984

62

30

Kechat

1974

441

31

Kadamat Tesfi

1985

276

32

Ramat Maghchimim

1968

436

33

Ramot

1970

467

34

Senir

1967

—-

35

Cha’al

1976

216

36

Tsion

1980

—-

37

Yonatan

1976

250

Total :

37 Colonies

 

15731 colons

 

 La paix mais avec quelles intentions ?  

Chercher à comprendre les intentions israéliennes en ce qui concerne le futur des hauteurs du Golan commence par l’analyse de la Conférence de Madrid conférence à laquelle Itzhak Shamir chef du gouvernement du Likoud fut forcé de se rendre.

Celui-ci décida dans cette même conférence d’entamer un processus de négociations et d’y traîner les arabes pendant plus de dix ans.

En analysant les intentions israéliennes on constate des positions quasi-unanimes entre les différentes forces de gauche et de droite ces forces ne différencient dans la forme et l’apparence de leurs positions mais se rejoignent dans les intentions.

En effet un an avant son assassinat par un extrémiste religieux le travailliste Itzhak Shamir avait indiqué les grandes lignes de sa politique vis-à-vis de la paix avec la Syrie lors d’un discours politique au Knesset où il indique : « Avec ou sans les colonies les hauteurs du Golan sont importantes pour la sécurité de l’Etat d’Israël.

Aucune force au monde ne nous déplacera d’un pouce tant qu’une paix totale n’est pas assurée une véritable Paix […] et nous ne signerons aucun accord de paix avec Damas tant que nous ne serons pas assuré que notre sécurité est garantie.

La paix dont nous rêvons aux conséquences pratiques quotidiennes : une ambassade israélienne à Damas une ambassade syrienne en Israël un bus de la société « Iged » qui se rend à Alep des touristes israéliens à Homs des navires israéliens à Tartous des avions de la compagnie « al Aal » des relations économiques et culturelles.

Tout et bien évidemment la Syrie fera de même en Israël. Un redéploiement qui diminue les forces miliaires des deux côtés des frontières le désarmement des régions selon l’inégalité géographique […] le déploiement de forces multinationales de la même manière qu’au Sinaï. Et nous présenterons ces propositions détaillées au citoyen israélien et le peuple décidera : êtes-vous pour ou contre la paix ? » (11) 

Avec la disparition de Rabin et la victoire de Benyamin Netanyahu lors des élections de Mai 1996 les négociations furent gelées sur l’axe israélo-syrien du fait du refus de Netanyahu et du Likoud la moindre solution acceptable concernant le Golan que la Syrie insiste pour recouvrer totalement jusqu’au moindre grain de sable.

Le Likoud lança une politique d’extension des colonies de nouveaux colons arrivèrent et s’installèrent dans les nouvelles habitations l’Etat israélien accordant d’importants privilèges aux israéliens qui participe aux efforts de colonisation du Golan. 

Même si Ehud Barak successeur de Netanyahu avait commencé son mandat avec dynamique et en déclarant vouloir renouer les négociations avec les parties arabes et spécialement les palestiniens et les syriens ; sa véritable position apparue lors des négociations ne se différenciait pas d’un pouce de celle de ses prédécesseurs.

En effet dans une interview publiée le 14 avril 1999 par le quotidien israélien le « Jérusalem Post » Barak affirme que « nous présenterons des concessions sur le plateau du Golan seulement après avoir entendu les positions syriennes à propos : du Liban du terrorisme des sources d’eau des dispositions sécuritaires de l’échange d’ambassadeurs ensuite il y aura des concessions concernant le Golan nous ne céderons pas le Golan ».

Quant au leader bien connu du Likoud qui se construit de nouveau parti « Kadima » avant d’entrer dans un long coma dans les hôpitaux : Ariel Sharon il a refusé toute position concernant le Golan occupé hormis le garder entre les mains d’Israël.

Il a refusé toute négociation le concernant comme tant d’autres leaders en Israël en considérant que le Golan est d’une importance cruciale pour Israël d’un point de vue stratégique et militaire.

Le plateau bénéficie effectivement d’une géographie d’une configuration et de hauteurs qui offre une vision de grandes portions de territoires en Palestine occupée sans compter son abondance en eau.

Il est intéressant de noter ici que les autorités d’occupation se sont très vite mises à pomper les eaux du Golan en les mettant à dispositions de la société gouvernementale de l’eau. 

Enfin certains actuellement commencent à demander la reprise du processus de négociations avec la Syrie et ce malgré le refus de Tel Aviv ne serait-ce que d’envisager l’abandon du plateau syrien occupé du Golan.

Les gouvernements continuent en effet à y renforcer la colonisation à octroyer des millions de dollars de la caisse de l’Etat afin de judaïser l’ensemble du plateau occupé.

Ces appels furent la conséquence de la défaite cuisante que la résistance libanaise et le Hezbollah ont infligés à Israël armée Etat société et colons.

Ces appels sont le résultat du besoin pressant d’Israël de briser l’alliance qui relie la Syrie le Hezbollah et la résistance palestinienne et de rompre la coopération syro-iranienne qui a prouvé sa capacité à tenir tête aux tempêtes du « nouveau Moyen-Orient » qui visent à soumettre la région aux intérêts de l’alliance israélo-américaine en la transformant en entités régionalistes ethniques communautaires et sectaires sous la bannière mensongère de la démocratie dont tout le monde voit les magnifiques effets en Irak.  

 Sources bibliographiques :

  (1)   Cf. La question du Golan… les problématiques du plateau et les manques dans les solutions possibles de Mamoune Kiwane & Abdou al Assadi Damas éditions Dar al numayr 1996 p. 54-55.

 (2)   Géographie locale de la Syrie D. Abdel Salam Adel Damas 1981-1982.

 (3)   « Le plateau du Golan dans les négociations » Nabil al Sahli quotidien « Al Sharq al Awsat 29/12/2005.

 (4)   Article : Le Golan sous l’occupation – une vision générale Ressource électronique : site Internet du Centre arabe des droits de l’homme au Golan. 2004.  

(5)   « la stratégie sioniste et israélienne vis-à-vis de la région arabe et la région la ceinturant » sous la direction de Habib Qahwaji Damas 1982 1er édition institution des études palestiniennes p. 53. 

(6)   Op. cit. La question du Golan Mamoune Kiwane et Abdou al Assadi p. 75. 

(7)   « La colonisation sioniste en Palestine occupée » sous la direction de Habib Qahwaji revue d’études de « l’Institution de la Terre » numéro 5 Damas 1978 1er édition p. 225.  

(8)   Op. cit. La question du Golan Mamoune Kiwane et Abdo al Assadi p. 79-88. 

(9)   « Revue d’Etudes Palestiniennes » numéro 22 Printemps 1995 p. 140.  

(10)     www.golantimes.com « Golan Times ».  

(11)     « Revue d’Etudes Palestiniennes » numéro 39 Eté 1999 p. 187. 

Revue de la Pensée Politique – Numéro 27 8ème année Automne 2006.

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